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Les Palestiniens ratent à nouveau le coche de la réconciliation

Le Vif

Les groupes rivaux palestiniens ont de nouveau manqué une échéance très attendue pour un transfert de pouvoirs dans la bande de Gaza, aux enjeux humains et politiques pourtant considérables.

Pour les anciens frères ennemis incapables de surmonter leurs dissensions depuis une décennie, la tâche a encore été compliquée dernièrement par la décision du président Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël, estiment les analystes.

L’Autorité palestinienne appelle à la protestation pacifique, le mouvement islamiste Hamas a appelé à une « nouvelle intifada » contre cette initiative américaine.

Le Hamas avait accepté le 12 octobre au Caire de rétrocéder d’ici au 1er décembre les pouvoirs dans la bande de Gaza à l’Autorité palestinienne, qu’il avait évincée par la force en 2007. La date avait ensuite été repoussée in extremis au 10 décembre.

Le Hamas a assuré samedi qu’il avait transmis le contrôle de tous les ministères de Gaza à l’Autorité palestinienne. Mais le porte-parole du gouvernement émanant de l’Autorité, Youssef Mahmoud, cité par l’agence palestinienne Wafa, a contesté ces déclarations lundi, accusant le Hamas de chercher à stopper la passation de pouvoirs.

Le porte-parole du Hamas Fawzi Barhoum a répliqué que c’était le « gouvernement qui cherchait à dissimuler le fait qu’il n’assumait pas ses devoirs envers les gens de Gaza ».

Le Hamas, considéré comme terroriste par Israël, les Etats-Unis ou l’Union européenne et ostracisé par une partie de la communauté internationale, dirige sans partage depuis 2007 l’enclave coincée entre Israël, Egypte et Méditerranée.

L’Autorité internationalement reconnue censée préfigurer un Etat palestinien indépendant ne gouverne plus, avec les restrictions imposées par l’occupation israélienne, que des fragments de Cisjordanie, séparée de la bande de Gaza par le territoire israélien.

Le retour annoncé de l’Autorité à Gaza a fait naître l’espoir de jours meilleurs chez des Gazaouis éprouvés par les guerres, la pauvreté et l’enfermement causés par les blocus israélien et égyptien. L’ONU veut croire prudemment en une chance de ranimer le processus de paix moribond avec Israël.

Mais un profond scepticisme accompagne depuis le départ cette tentative de rapprochement.

Dans la bande de Gaza, la situation demeurait essentiellement la même lundi, la police du Hamas continuant à patrouiller dans les rues et les Gazaouis en étant toujours réduits à quelques heures quotidiennes d’électricité fournies par le réseau public.

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