Qui propose le meilleur taux, avec l’émission de ce nouveau bon d’État en juin 2024? © IMAGO/Schöning

Voici le taux du nouveau bon d’État: faut-il y souscrire ou privilégier d’autres produits financiers? (calculateur)

Thomas Bernard
Thomas Bernard Journaliste et éditeur multimédia au Vif

L’Agence Fédérale de la Dette a dévoilé les taux des deux nouveaux bons d’État de juin 2024: 3,2% pour celui à un an et 2,8% pour celui d’une durée de huit ans. Mais comment se comporte ce produit face à d’autres? Comparatif.

Avis aux investisseurs particuliers: la souscription à deux nouveaux bons d’État du 4 juin 2024 démarre ce vendredi. L’Agence Fédérale de la Dette a précisé ce mercredi les taux qui seront en vigueur pour cette nouvelle fournée, à savoir un coupon (taux brut) de 3,2% pour le bon à un an et 2,8% brut pour le bon à huit ans.

Le taux net dépend directement du précompte mobilier retenu sur les intérêts, qui sera de 30%, comme attendu. Cela ramène respectivement les bons d’État à 2,24% sur un an et 1,96% sur 8 ans, en net donc. Le précompte avait été exceptionnellement réduit à 15% pour le bon d’État émis en septembre 2023, un des facteurs qui avait permis une récolte record: plus de 22 milliards d’euros.

Cette émission de juin 2024, la dernière de l’ère Vivaldi, ne devrait pas déchaîner les passions, prédisait dans Le Vif l’économiste Bruno Colmant, qui jugeait le timing «troublant», juste avant les élections. Le bon à longue échéance l’étonnait également, estimant que «les incertitudes géopolitiques et institutionnelles ne jouent pas en faveur de la maturité à 8 ans, qui est une proposition beaucoup trop longue».

Le bon d’État nous rappelle… qu’il n’est pas le seul

Dans ces circonstances, ce nouveau bon d’État aura peut-être surtout le mérite de rappeler qu’il existe d’autres produits financiers à étudier. Les particuliers qui ont un peu d’argent de côté et peuvent se permettre de le «bloquer» durant une certaine période ont tout intérêt, sans mauvais jeu de mots, à scruter le marché.

A côté du très classique compte d’épargne, dont les Belges raffolent, parfois par simple paresse ou frilosité, d’autres produits émergent sur le marché. C’est le cas du bon de caisse, qui a fait son retour notamment chez Belfius et BNP Paribas Fortis, mais aussi de l’assurance-épargne qui est notamment mise en avant chez Ethias. L’assureur, qui fait son retour dans ce secteur, entend bien attirer une partie du pactole placé par les Belges en septembre dans les bons d’État.

Le taux brut affiché par Ethias est alléchant, entre 2,90 % et 3,20 % selon les scénarios (durée et montant placé). Attention, ce dernier produit fonctionne un peu différemment du bon de caisse ou du bon d’État, sur lequel est prélevé un précompte. L’assurance-épargne permet d’y échapper sous certaines conditions, en prenant une couverture décès égale à 130% du capital initial ou en laissant son argent bloqué durant plus de huit ans. Dans son offre, Ethias précise qu’une taxe de 2% est appliquée sur le montant versé. D’autres assureurs proposent également ce genre de produit, parfois à d’autres conditions.

Bref, pour y voir clair, il faudra comparer, analyser, calculer. Pour ce dernier point, une petite aide ci-dessous, sous la forme d’un calculateur simplifié. Entrez un montant, choisissez votre compte d’épargne et découvrez le rendement théorique de plusieurs produits, or frais, notamment la couverture décès dans le cadre de l’assurance-épargne.

(si le module ne s’affiche pas, cliquez ici)

Des taux parfois plus faibles mais sûrs

Si le calcul n’est pas totalement exhaustif, il confirme que le nouveau bon d’État n’est pas forcément le premier de la classe, même si la sécurité et la facilité qu’il apporte joueront en sa faveur. Le risque que l’Etat belge fasse faillite et ne puisse rembourser les montants est extrêmement faible, c’est donc un placement sûr, à un taux fixe et connu d’avance, sans surprise.

Les bons de caisse, soit confier une somme d’argent aux mains d’une banque, à durée et à taux fixes, proposent des taux qui restent intéressants, surtout à court terme. A un an, les taux des trois acteurs que nous avons épinglés affichent un rendement net de 2,1%, après retenue du précompte mobilier de 30%. Un produit qui peut intéresser les clients qui laissent déjà dormir une partie de leur épargne.

Autre observation, le taux d’intérêt perçu sur un compte d’épargne est parfois plus conséquent, notamment chez les plus petits acteurs du marché, mais dépend fortement de la prime de fidélité, qui ne sera perçue qu’au bout d’une année. Nicolas Claeys, coordinateur chez Test-Achats Invest, nous rappelait lors de la précédente émission d’un bon d’État que les «taux des comptes d’épargne ne sont pas garantis et peuvent varier du jour au lendemain». Tant à la hausse qu’à la baisse, donc.

Comment souscrire au nouveau bon d’État?

Pour ceux tentés par le nouveau bon d’État, la période de souscription commence ce vendredi 24 mai et s’étalera jusqu’au lundi 3 juin 2024 inclus pour les souscriptions auprès des établissements placeurs.

Pour les souscriptions directes auprès de l’Agence de la dette (service des Grands Livres), la durée est amputée du week-end et s’achève le vendredi 31 mai 2024 inclus.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire