Barack Obama entourée de la conseillère Valerie Jarrett et de la ministre de la Santé Sylvia Burwell © Reuters

La stratégie adoptée par les collaboratrices d’Obama pour revendiquer les postes clés

Rudi Rotthier
Rudi Rotthier Journaliste Knack.be

Quand Barack Obama est devenu président des États-Unis en 2009, la plupart des hauts postes étaient occupés par des hommes, et les femmes se sentaient mises de côté quand il y avait une réunion. À en croire The Washington Post, elles ont trouvé une stratégie pour accéder aux hautes fonctions.

« Si vous ne veniez pas de la campagne présidentielle, il était difficile d’accéder aux hauts postes », explique Anita Dunn, directrice de communication à la Maison-Blanche jusqu’au mois de novembre de la première année du premier mandat de Barack Obama. Comme dans la campagne, au début, il y avait « tout simplement plus d’hommes que de femmes » à la Maison-Blanche.

Ce n’était pas uniquement une question de nombres, même si ceux-ci étaient importants. Il y avait d’anciens liens, des amitiés entre hommes, et parfois, les femmes n’étaient pas invitées aux réunions principales, ou on leur donnait moins la parole.

Susan Rice, conseillère à la sécurité nationale du président, raconte qu’à ses postes précédents, elle devait parfois insister pour être admise aux réunions clés. « Il n’est pas agréable de devoir dire à un homme : ‘Impliquez-moi dans cette réunion’. »

Or, selon une source anonyme interrogée par The Washington Post, les femmes ont développé une stratégie baptisée amplification. « Si une femme faisait quelque chose d’important, les autres femmes le répétaient, et faisaient l’éloge de la femme en question. Ainsi, ils forçaient les hommes dans la salle à reconnaître cette contribution et ils ont ôté à ces hommes la possibilité de revendiquer l’idée comme la leur », déclare la source, une ancienne collaboratrice du président.

« Nous avons simplement commencé à le faire, et nous l’avons fait à dessein, quotidiennement », ajoute-t-elle. Obama s’est rendu compte de ce qu’il se passait et s’est mis à s’adresser plus souvent aux femmes aux réunions et à les inciter à intervenir.

« Plus d’oestrogènes »

Toujours selon The Washington Post, il y a parmi les collaborateurs proches d’Obama – ceux qui participent à la réunion de 7h30 et qui gagnent 176 461 dollars par an (160 000 euros) – autant de femmes que d’hommes, même si l’employé masculin moyen gagne toujours 16% de plus que l’employée moyenne.

La moitié des départements sont dirigés par une femme, et les autres hauts postes sont également répartis équitablement. « Je pense que les nombres ont fait la différence », estime Valerie Jarrett, collaboratrice du président depuis le premier mandat d’Obama. « On peut dire qu’au début, il y a avait beaucoup de testostérone. A présent, il y a un peu plus d’oestrogènes comme contrepoids.

(RR)

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