L’astronaute belge Raphaël Liégeois affecté à sa première mission sur la Station spatiale

Le Belge Raphaël Liégeois et la Française Sophie Adenot sont les deux astronautes désignés par l’Agence spatiale européenne (ESA) pour des missions sur la Station spatiale internationale (ISS), actuellement prévues pour 2026.

L’annonce a été faite par le directeur général de l’ESA, Josef Aschbacher, en marge d’un Conseil de l’espace qui se tient à Bruxelles ces mercredi et jeudi.

La Française de 41 ans sera la première à voler, probablement dans les premiers mois de 2026, rapidement suivie du Belge de 36 ans, qui pourrait décoller en septembre 2026 pour une mission de six mois.

« Ces deux personnes exceptionnelles incarneront, à bord de la Station spatiale, la fiabilité et la compétitivité de l’ESA », a souligné Daniel Neuenschwander, directeur de l’Exploration humaine et robotique de l’Agence.

Le Namurois, ingénieur biomédical et en neurosciences, a été diplômé astronaute de carrière il y a un mois à peine. Il sera le troisième Belge dans l’espace, après Dirk Frimout en 1992 et Frank De Winne en 2002 et 2009.

« J’ai hâte de relever ce nouveau défi et de pouvoir porter, là-haut, les couleurs de la Belgique et de l’ESA », a déclaré Raphaël Liégeois, depuis Houston (États-Unis) où il se prépare déjà à de nouveaux entraînements, au centre spatial de la NASA. Il y passera l’essentiel des deux prochaines années.

La date du décollage, le type de vaisseau et l’équipage seront déterminés dans les mois à venir, de même que le contenu spécifique des expériences à mener. Car sa mission aura pour objectif premier la recherche scientifique et médicale. « Ce sera mon travail quotidien à bord de l’ISS pendant six mois », a confirmé l’astronaute.

D’autres activités porteront sur l’observation de la Terre et des tâches opérationnelles et de maintenance de la Station spatiale. « D’ici 2026, je vais suivre une préparation détaillée au commandement de l’ISS, le ‘mission specific training’. Pas en tant que commandant de bord (comme le fut Frank De Winne, NDLR), mais pour la gestion des urgences, le pilotage des systèmes, la manipulation du bras robotique. L’autre gros morceau, ce seront les entraînements en piscine, pour se préparer aux sorties extravéhiculaires. »

Raphaël Liégeois: « Une grande émotion »

Cette affectation à une mission dès 2026 arrive « un peu plus tôt que ce que j’avais espéré », confie-t-il. « C’est une grande émotion et j’en suis très heureux. Si je peux inspirer et faire rêver les gens de la même façon que j’ai pu rêver devant les missions de Dirk Frimout et Frank De Winne, j’en serais très heureux. Je ferai de mon mieux pour faire de cette aventure une aventure collective, et pas juste personnelle ».

Quant à savoir sur quels critères la Française et le Belge ont été choisis en premier, il n’y en a pas en particulier, a assuré le directeur général de l’ESA. Leurs trois autres collègues de promotion – la Britannique Rosemary Coogan, l’Espagnol Pablo Alvarez Fernandez et le Suisse Marco Sieber – devront certes patienter encore un peu pour leurs missions, mais tous devraient pouvoir partir dans l’espace d’ici 2030, a rappelé Josef Aschbacher. « Ils sont tous excellents et possèdent des qualifications égales. Je devais en choisir deux pour les premiers vols », a expliqué l’Autrichien.

À bord de l’ISS, Raphaël Liégeois devrait croiser pendant quelques jours Sophie Adenot. L’ingénieure française et colonel de l’armée de l’air aura en effet décollé avant lui. La sélection de ce duo vise aussi, selon l’ESA, à garantir la participation de l’Europe aux programmes en cours, tels qu’Artemis, qui doit ramener un équipage humain sur la Lune, ou aux projets impliquant des vols spatiaux habités et de l’exploration humaine, vers Mars.

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