« Notre nouvelle artillerie lourde »: la douane dévoile des nouveaux scanners mobiles à 100 millions d’euros

Les douanes belges ont inauguré les trois premiers scanners mobiles au port d’Anvers. D’ici la fin de l’année, neuf scanners de ce type devraient être en circulation afin de contrôler tous les conteneurs à risque et optimiser la lutte contre le trafic de drogue.

« C’est notre nouvelle artillerie lourde », a déclaré l’administrateur général des Douanes, Kristian Vanderwaeren. Le ministre des finances, Vincent Van Peteghem (CD&V), a tenu à souligner cette « étape importante » dans la lutte contre le trafic de stupéfiants.

Jusqu’à présent, les conteneurs à haut risque étaient encore scannés au poste d’inspection frontalier de la douane dans le port d’Anvers. Les conteneurs devaient être acheminés des terminaux au poste d’inspection frontalier – une situation loin d’être optimale.

Dès mercredi, les douanes pourront scanner les conteneurs à même les quais. « Nous nous rapprocherons le plus possible du lieu de déchargement », a déclaré M. Vanderwaeren. En 2020, l’année où M. Van Peteghem est devenu ministre, environ 60 tonnes de cocaïne ont été saisies dans le port d’Anvers, un record à l’époque.

« Depuis lors, nous avons investi dans le personnel et l’équipement », a appuyé le ministre. « Nous veillons à ce que la chaîne logistique soit protégée de la fraude et des bandes de trafiquants de drogue. Je continuerai à faire pression sur ce point, autrement, les vannes resteront ouvertes ».

Depuis 2020, les saisies et enregistrements de drogues ont continué à s’accumuler. L’année dernière, quelque 121 tonnes ont été interceptées à Anvers. Pour M. Van Peteghem, cela illustre les efforts déployés par les douanes dans le cadre de la lutte contre le trafic illégal. Le coût total des scanners mobiles s’élève à 100 millions d’euros. Environ 75 millions d’euros sont financés par le gouvernement fédéral, le reste provient de l’aide européenne.

Selon M. Vanderwaeren, ces fonds sont indispensables pour tenter d’éradiquer le trafic de stupéfiants. « Cela peut paraître optimiste », reconnaît l’administrateur général des Douanes. « Pourtant, si nous coopérons bien avec les terminaux et que nous scannons tous les conteneurs à risque, nous pouvons considérablement faire baisser les chiffres. Pour ce faire, nous allons déployer des scanners dans tout le pays, même dans les petits ports et aéroports. »

L’année dernière, les douanes ont scanné quelque 36.000 conteneurs à haut risque. L’objectif pour 2024, grâce à ce nouvel appareillage, est d’atteindre la barre des 50.000. À l’avenir, l’administration douanière espère scanner entre 350.000 et 400.000 conteneurs à risque par an.

Toutes ces images intègreront ensuite une « plateforme informatique de stockage d’images » centrale. En parallèle, une dizaine de personnes à la douane travaillent actuellement à l’optimisation des logarithmes (intelligence artificielle) qui permettent de prédire les conteneurs pouvant abriter de la drogue. Pour l’instant, un conteneur peut encore passer entre les mailles des scanners. À terme, M. Vanderwaeren souhaiterait que les conteneurs soient scannés directement sur un tapis roulant. « Mais pour cela, il faut davantage de ressources », a-t-il conclu.

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