Le coût de fonctionnement élevé des centres de vaccination a-t-il encore un sens lorsqu'ils ne fonctionnent plus à plein régime? © BELGA IMAGE

La Belgique au top de la vaccination: quels sont les enjeux à venir ? (infographies)

Julie Nicosia
Julie Nicosia Journaliste

La Belgique est toujours à la troisième position des pays qui vaccinent le plus vite dans le classement européen . 76,2 % de la population adulte est primo-vaccinée à l’heure d’écrire ces lignes. Le variant Delta progresse sur le territoire. Quels sont les enjeux à venir dans la campagne de vaccination ?

La Belgique est arrivée, il y a déjà quelques semaines, dans la tête du peloton européen des pays qui vaccinent le plus vite. Et elle garde sa place au chaud, avec 71,5% (N.B.: 76,2% dans les données nationales, le compteur européen est légèrement en retard) de sa population adulte primo-vaccinés, juste derrière Malte (71,6%) et l’Islande (82,6%).

Au niveau national, la vaccination a bon train puisque la Wallonie a déjà 44,78% de sa population qui est entièrement vaccinée. Elle devance la Flandre qui a atteint, quant à elle, 43,27%. La Région bruxelloise suit avec un écart plus significatif, puisqu’elle n’atteint que 34,51% de personnes totalement vaccinées. À l’heure d’écrire ces lignes, 7.076.147 personnes ont reçu une première dose du vaccin, tandis que 3.971.694 ont reçu les deux doses du vaccin.

Comme la Belgique avance dans la vaccination, le calendrier de déconfinement peut être maintenu et la population belge peut se réjouir de pouvoir souffler. Cependant, une menace guette : l’arrivée et la dispersion du variant Delta sur le territoire. Ce même variant qui force d’autres pays à prendre des mesures strictes alors que le nombre requis de personnes vaccinées avait été atteint.

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Premier enjeu : avancer dans la campagne pour contrer le variant Delta

La plupart des Belges se montrent motivés à se faire vacciner: un taux important (90%) des personnes à risque se sont fait vacciner. La présidente de la taskforce « vaccination », Sabine Stordeur, expliquait au micro de la Première qu’avec « l’arrivée du variant Delta, il a fallu accélérer la campagne de vaccination. Cette adaptation de la campagne est importante en marge de l’été. »

En Belgique, le variant Delta se répand de manière moins fulgurante que dans d’autres pays puisqu’il ne représente que 23% des nouvelles contaminations contrairement au variant britannique (Alpha) qui lui représente 65% des nouveaux cas.

Par ailleurs, même si la Belgique se déconfine, les autorités justifient la relative circulation du variant Delta sur notre territoire par l’avancement de la campagne de vaccination et la limitation des contacts.

Rappelons que le calendrier de déconfinement tel que présenté à l’issue des différents Comités de concertation dépend de la campagne de vaccination et de la progression du variant Delta sur notre territoire.

>>> Lire aussi : Covid: « Ceux qui ne se font pas vacciner choisissent d’être infectés par le variant delta »

Deuxième enjeu : la revaccination de groupe-cibles

Pour rappel, le programme de vaccination s’est déroulé en trois phases :

  • Phase 1A : vaccination des résidents et du personnel des maisons de repos, des professionnels de soins au sein des hôpitaux et de ceux qui oeuvrent en première ligne ou dans des institutions collectives de soins et les membres du personnel des hôpitaux et des services de santé.
  • Phase 1B : vaccination des groupes à risque (les personnes âgées de 65 ans et plus, les 18-65 avec des comorbidités spécifiques, les personnes exerçant des fonctions critiques d’intervention et les femmes enceintes)
  • Phase 2 : vaccination des groupes à faible risque/vaccination grand public.

Si la Belgique affiche un bon taux de participation à la campagne de vaccination, cela ne signifie pas que tout le monde répond à l’appel. C’est pourquoi la Belgique a lancé une campagne « Re vax » qui consiste à permettre aux personnes qui n’auraient pas répondu à l’invitation de se faire vacciner auparavant de pouvoir le faire. En Wallonie, elle a commencé avec le groupe des 80 ans et plus, puis les 75 ans et plus, les 65 ans et plus et enfin les 50 ans et plus. Cette opération a pour but d’augmenter le taux de vaccination des 50 ans et plus.

>>> Lire aussi : Vaccination: les personnes ayant refusé explicitement le vaccin auront une seconde chance

Troisième enjeu : la vaccination chez les jeunes

Plusieurs pays européens comme l’Allemagne ou la France ont annoncé élargir la vaccination aux mineurs. Parfois dès 12 ans. La Belgique a appelé, quant à elle, mi-juin, les 16-17 ans à se faire vacciner. Comme on peut le lire dans les colonnes de La Libre, ces jeunes sont autorisés à décider eux-mêmes de se faire vacciner. Le consentement des parents n’est pas nécessaire car, dans cette tranche d’âge, on reconnaît à l’adolescent la « majorité médicale ». Il est considéré comme capable de prendre cette décision lui-même.

Pour le public âgé de 12 à 15 ans, un appel a été lancé aux personnes de ce groupe d’âge qui souffrent de comorbidités. Les pathologies visées sont la leucémie, les maladies chroniques des reins ou du foie, du syndrome de Down, du système immunitaire perturbé ou de patients transplantés. Lors d’une infection par le virus, ces jeunes courent un risque plus élevé de complications entraînant une hospitalisation. Contrairement à la France, le consentement des parents n’est pas nécessaire car les enfants sont libres d’exercer leur droit du patient, à savoir accepter ou non un traitement. Du moins, si leur médecin juge qu’ils sont aptes à évaluer leur intérêt.

>>> Lire aussi : Est-il vraiment nécessaire de vacciner les moins de 18 ans?

Quatrième enjeu : la vaccination (obligatoire?) du personnel soignant

En Italie, la vaccination a été rendue obligatoire pour le personnel soignant. Les membres du personnel soignant qui ne souhaite pas être vacciné peut-être rétrogradé à un autre poste ou suspendu. En Belgique, 80% des médecins seraient pour la vaccination obligatoire des soignants.

C’est un devoir. Si des membres du personnel soignant ne souhaitent pas se faire vacciner, ils doivent envisager une réorientation de leur activité professionnelle. Ceci est vrai tant pour les infirmières que pour les médecins.u0022

Michel Moutschen, chef du service d’infectiologie du CHU de Liu0026#xE8;ge aux sites Spu0026#xE9;cialiste et Medi-Sphere

La Belgique compte-t-elle prendre des mesures similaires ? D’après la plateforme jemevaccine.be, « de nombreux professionnels de la santé déclarent leur intention de vaccination. » qui rappelle qu la vaccination est « un acte volontaire » et qu' »n’existe pas d’obligation professionnelle ». S’il n’est pas imposé de manière contractuelle, les autorités belges rappellent qu’il « est vivement recommandé en particulier pour le personnel confronté aux patients Covid-19″.

Le travail d’information et de sensibilisation sont les maîtres mots des autorités pour convaincre les plus hésitants.

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