PS : la victoire tranquille

Retour de l’ambiance des grandes soirées électorales au boulevard de l’Empereur.

Les coups de klaxons se succèdent à un rythme régulier devant le siège du PS. Une militante se réjouit : « Wouah, même la télévision allemande est là ! » On aperçoit aussi des micros de radios françaises. Entouré de Laurette Onkelinx, Rudy Demotte, Jean-Claude Marcourt et Willy Demeyer, le président Elio Di Rupo est accueilli par des brava assourdissants, peu avant 20 heures.

Les militants sont réunis en rangs très serrés. L’atmosphère est étouffante : on se croirait à un concert bondé. « Ce soir, après vingt ans, les socialistes redeviennent la première famille politique du pays », entonne le président du PS, suscitant un tonnerre d’applaudissements dans la foule très multiculturelle.

Di Rupo savoure son plaisir en insistant sur la note : « Ce soir, le PS est le premier parti francophone de Belgique ! » Nouveau délire dans la salle. Par contre, lorsqu’il évoque l’avenir du pays et « les pas que les élus francophones devront faire vers les élus flamands » (et vice-versa), ses mots sont accueillis par un silence religieux, presqu’entendu. Quelques militants le filment avec leur GSM. Di Rupo parle de « négociation », de « compromis »… Même accueil complice. Puis Di Rupo s’éclipse dans son bureau en prenant un dernier bain de foule.

Le PS a joué la carte de la sérénité. Les camarades sont sereins, ce soir, une rose à l’oreille, une chope à la main, esquissant même un pas de danse sous les spots rouges. Une victoire bien tranquille… Un gardien repère juste un militant bien éméché qui accroche lourdement André Flahaut, Jean-Claude Marcourt, puis Françoise Dupuis. « Ne lui donnez plus que de l’eau », demande-t-il au barman en le désignant discrètement du doigt. Vraiment tranquille…

Th.D.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire