François De Smet mensonges

C’est mal, DéFI nie: les petits mensonges et fausses promesses de François De Smet

Nicolas De Decker Journaliste au Vif
Benjamin Hermann Journaliste au Vif

Ils sont présidents de parti et ils partent en campagne le cœur plein d’espoir et la tête pleine d’idées. Leurs bouches sont remplies d’engagements fermes et de promesses alléchantes vers un futur meilleur. Voici les justifications de François De Smet, face à quelques contradictions.

Leur parcours à tous est lesté de plusieurs années de déclarations de campagne, de petits et de gros mensonges, de fausses promesses et d’erreurs factuelles que la vérité des faits, ou la logique, ou la morale, ou les trois, contredisent, sans que jamais ils n’aient dû s’en justifier.

Bien sûr, il y a parmi eux des spécialistes, qui s’adonnent au bluff politique plus souvent que les autres, mais chacun s’en est déjà rendu coupable. C’est précisément pourquoi Le Vif a décidé de répertorier ces petits et gros mensonges dans un dictionnaire très didactique des pseudo-vérités politiques en Belgique francophone.

Après Georges-Louis Bouchez (MR), Maxime Prévot (Les Engagés), Jean-Marc Nollet (Ecolo), Paul Magnette (PS) et Raoul Hedebouw (PTB), découvrez l’analyse sur François De Smet.

Ce qui est mal, DéFI nie

François De Smet sur le cumul des mandats

Il y a un certain courage, et ça ce n’est pas mal, à s’appuyer sur de très solides bastions communaux (à Auderghem, Schaerbeek ou Woluwe-Saint-Lambert en particulier) et plaider depuis longtemps contre le cumul des mandats, comme le fait DéFI, et comme le faisait son prédécesseur le FDF. Mais à la limite du courage plaisant et de la témérité autodestructrice gît parfois une solide hypocrisie.

Comme à Schaerbeek, dont le bourgmestre empêché Bernard Clerfayt est également ministre bruxellois, qui sera la tête de liste de son parti aux élections régionales du 9 juin, et qui est le chef de file de DéFI pour les communales d’octobre 2024. Le parti a trop besoin d’une de ses figures les plus populaires pour ne pas l’utiliser partout où c’est encore autorisé dans le prisme très serré de dispositions portées par le ministre bruxellois compétent sur ces questions depuis 2019, et qui est Bernard Clerfayt, bien sûr.

«Il y a chez nous une distinction entre chef de file et tête de liste, et dans les communes, nous choisirons nos têtes de listes en juillet. A partir de 2025, plus aucun parlementaire ne cumulera son mandat avec un poste d’échevin ou de bourgmestre à Bruxelles, et ça, c’est quand même un peu grâce à nous. Mais le décumul n’interdit pas à des gens de se présenter à plusieurs élections, ça interdit à des gens d’exercer plusieurs fonctions», justifie le président de DéFI, François De Smet, qui bien entendu rejette toute hypocrisie, particulière comme générale. Et ça, c’est mal, quand DéFI nie comme ça.

Sur la laïcité comme ADN

Il y a une certaine audace, et ce n’est pas mal, à adopter de nouvelles lignes directrices et à les défendre avec l’emphase de l’intransigeant. Mais aux confins des grandes lois génétiques et du petit marketing politique se trouvent parfois des révisions historiques aux amères allures de mauvaise foi. Ainsi de DéFI, qui depuis quelques années, c’était déjà le cas du temps d’Olivier Maingain, s’est imposé à Bruxelles en champion de la laïcité sur un modèle français. Depuis, François De Smet et les siens répètent que la laïcité a toujours été dans l’ADN du parti. C’est normal puisqu’on porte depuis toujours son ADN, et normalement pour toujours, mais c’est faux parce que cette laïcité est tout sauf innée chez DéFI, dont le prédécesseur, le FDF, était justement né sur le rejet de ces sujets. Au nom des intérêts francophones, le FDF a réuni pendant des décennies cléricaux et anticléricaux, catholiques et francs-maçons, porteurs de penne et couronnés de calotte, et ce génome n’était vivable qu’en évitant soigneusement d’aborder les questions qui fâchaient ces gens-là, de l’école publique aux questions éthiques en passant par, disons, le financement des cultes. Si ça a changé, et ça a changé, c’est donc que ce n’était pas dans l’ADN du parti. «Oui, bon, c’est une métaphore. Disons, en effet, que la laïcité est devenue une partie de notre ADN, et qu’elle ne l’était pas», avoue François De Smet, philosophe de l’être et du devenir, mais pas généticien au fait des propriétés de l’acide désoxyribonucléique, en haussant les yeux. Ça, le président de DéFI ne nie pas et ce n’est pas mal.

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