Le grand collisionneur de hadrons © REUTERS

Pourquoi SuSy va révolutionner la physique actuelle

L’accélérateur de particules du Centre européen de recherche nucléaire (CERN) étudie une nouvelle particule baptisé SuSy, pour supersymétrie. Le début d’une nouvelle physique ?

Après un renouvellement complet, les scientifiques ont redémarré le plus grand accélérateur de particules du monde qui tournera avec encore plus d’énergie. Pour la première fois depuis deux ans, un faisceau de protons a fait le tour du grand collisionneur de hadrons (Large Hadron Collider – LHC) d’une circonférence de 27 kilomètres. Les scientifiques font entrer les particules en collision à la vitesse de la lumière, comme lors du big-bang à l’origine de l’univers il y a 13,8 milliards d’années. En juin, l’appareil pourra accélérer les protons jusqu’à une vitesse de 13 TeV.

Le démarrage enchante le monde scientifique. Près de trois ans après la découverte de la particule Higgs, les chercheurs veulent résoudre d’autres mystères sur la création de l’univers à l’aide de l’accélérateur de particules. Ils espèrent trouver des preuves concrètes de l’existence de la matière noire et de sa composition élémentaire.

Complément au modèle standard

Il y a quelques années, le boson de Higgs a renforcé le modèle standard de la physique des particules, ce qui a suscité l’euphorie des physiciens. La « particule divine » avait déjà été prédite par les scientifiques Brout, Englert et Higgs en 1964. La découverte leur a valu le prix Nobel de physique en 2013.

Grâce à l’accélération plus poussée, la première particule supersymétrique SuSy pourrait faire son apparition dans l’appareil sous terrain. Il s’agira probablement du gluino, le jumeau symétrique du superpartenaire du gluon. La supersymétrie vient compléter le modèle standard qui décrit les particules fondamentales (quarks, électrons, photons, gluons et neutrinos) et leurs interactions dans la nature.

La découverte de SuSy constitue une étape clé dans la recherche de la « matière noire » invisible parce qu’elle ne laisse pas passer la lumière, mais dont on sent la force gravitationnelle. 96% de l’univers se compose de matière noire invisible dont les scientifiques supposent qu’il s’agit de particules subatomiques pas encore identifiées.

« La découverte bouleversera le monde » estime la professeure Beate Heinemann de l’Université de Californie, qui travaille sur l’expérience Atlas, l’un des plus grands détecteurs de particules du LHC. « Pour moi, c’est encore beaucoup plus passionnant que le boson de Higgs » a-t-elle déclaré lors d’une assemblée de l’American Association for the Advancement of Science (AAAS). Il se pourrait que la particule encore plus divine SuSy soit découverte cette année. La particule sera invisible, mais les scientifiques pourront observer son déclin.

« La nouvelle physique »

Il est fort probable que l’identification de SuSy mène à la ladite « Nouvelle Physique » qui révolutionnera la physique atomique actuelle. Et même si on ne trouvait pas SuSy, ce qui exclurait la supersymétrie, le LHC pourrait tout même découvrir la matière noire. Outre la thèse des jumeaux, il existe d’autres théories avec d’autres particules sur la matière noire. Une telle découverte changerait également le regard qu’on porte sur l’univers.

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