Le Cercle peut compter sur Kevin Denkey, meilleur buteur du championnat © Isosport

Play-offs (5/6): le Cercle et son jeu atypique vont-ils toucher leurs limites?

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Invité-surprise du top 6, le Cercle se distingue par son football radical. Une recette qui offre des points, sauf dans les gros matchs. Une copie à revoir en play-offs?

S’il ne fallait qu’un chiffre pour résumer le jeu du Cercle, invité-surprise des play-offs pour le titre, il serait double: les Vert et Noir sont l’équipe qui tente le moins de passes par match cette saison (282) mais également celle qui envoie le plus souvent le ballon vers le tiers offensif du terrain (57 par rencontre). Les stigmates d’une philosophie de jeu radicale, sans fioriture esthétique ni concession philosophique, prônée par les dirigeants brugeois depuis plusieurs saisons et désormais sublimée sous les ordres du coach Miron Muslic.

Le plus impressionnant, avec un Cercle qu’on pourrait dire cynique, c’est sans doute qu’il crée bien plus qu’il ne marque. Kevin Denkey a beau être le meilleur buteur du championnat, tapant dans l’œil de nombreuses écuries étrangères et notamment anglaises, les Vert et Noir usent tant d’énergie qu’ils font parfois preuve d’une certaine maladresse à la finition. Parce que ce qui compte, chez eux, c’est le volume. Celui des courses qu’ils font, des duels qu’ils gagnent ou des occasions qu’ils créent. Même les équipes les plus agressives sans ballon des grands championnats européens ne tutoient pas les chiffres de pressing intensif imposé par le Cercle à ses adversaires, dans un plan machiavéliquement simple: envoyer le ballon le plus près possible du but adverse, jouer le duel, courir vers le rebond, et récupérer la sphère en ayant gagné sans grande circulation de balle un terrain conséquent.

Une tactique qui prend parfois des airs de plan rugbystique, mais que la plupart des adversaires peinent à contourner, surtout quand ils manquent de qualité individuelle intrinsèque. Pour son deuxième match à la tête du Standard, Ivan Leko a ainsi choisi de ne faire prendre aucun risque à la relance à ses défenseurs encore fébriles, et a concurrencé les Brugeois dans un match aux airs de duel à la catapulte. Quand l’adversaire mêle talent offensif et qualité défensive pour ne pas trembler sous pression, par contre, la stratégie semble se confronter à ses limites: lors des dix matches disputés face au reste du top 6 au cours de la phase classique, les hommes de Muslic n’ont jamais gagné, prenant seulement trois points (dont deux dans les derbies contre le Club) et ne trouvant le chemin des filets qu’à quatre reprises contre seize buts encaissés.

A l’heure de faire mieux, le Cercle pourra en tout cas compter sur l’une de ses armes les moins médiatisées: les phases arrêtées. Avec treize buts inscrits dans le domaine, les Vert et Noir ne sont devancés que par Gand. Ils seront donc la référence en la matière en Champions play-offs.

Tous les chiffres sont issus de Wyscout.

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