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Port du masque dès 6 ans: avons-nous perdu la raison ? Que disent les études scientifiques et la législation ? (carte blanche)

Carte blanche

Le port du masque dès 6 ans a suscité beaucoup d’émoi. Ce collectif cherche ici à comprendre d’une part son degré d’utilité sur le plan sanitaire, en suivant l’état des connaissances scientifiques, et d’autre part si cette mesure est proportionnée au sens défini dans la législation.

Résumé des points principaux

Il n’y a pas de preuves que masquer les enfants non malades – les enfants malades restant chez eux – réduise la transmission. Une mauvaise utilisation du masque, chose fréquente chez l’enfant, augmente le risque de contamination. Assurer la qualité de l’air en intérieur réduit le risque de transmission à un niveau pratiquement nul.

La particularité du système immunitaire inné des enfants fait que le Covid est pour eux une maladie bégnine et ils sont peu actifs dans la chaîne de transmission. L’infection leur procurerait l’avantage d’une immunité large et durable, efficace contre la transmission. Les tests sérologiques montrent d’ailleurs que 40% d’entre eux sont déjà immunisés. Le masque présente des risques accrus pour la santé physique et mentale des enfants en plein développement, dont les conséquences à long terme sont méconnues. L’intérêt supérieur de l’enfant ne nous semble donc pas rencontré. Masquer les enfants amène plus de problèmes de santé, ainsi que des destructions cognitives et comportementales, pour un gain illusoire.

Quels sont les consensus scientifiques sur l’utilité du port du masque ?

Le consensus scientifique sur l’utilité du port du masque n’est pas établi dans tous les cas. Cela dépend de l’état de santé et du mode de transmission. Porter un masque quand on est malade – ou pour le personnel soignant en contact rapproché avec des malades – réduirait la transmission.

Le bénéfice du port généralisé pour les personnes ne présentant pas de symptômes de la maladie est quant à lui incertain. Le masque ne protège pas de la contamination par les mains. Il semble utile pour prévenir la transmission directe par grosses gouttelettes émises par un malade qui tousse.

Une étude a mesuré directement les taux d’infection de 17 virus. Elle montre que, même chez du personnel soignant parfaitement formé, au travers des masques chirurgicaux performants, dans les conditions optimales, la protection n’est que de 50% environ (elle était de moins de 3% pour un masque en tissu). On peut donc aisément imaginer les piètres résultats chez des adultes non entraînés, et surtout chez des enfants.

Pour bloquer la transmission par fines gouttelettes en suspension de type aérosol, ni le masque en tissu ni le masque chirurgical ne sont efficaces pour arrêter les gouttelettes plus petites que quelques millionièmes de mètre. Le masque de type FFP2, plus efficace, stopperait les gouttelettes aussi petites que 300 à 600 nm avec une efficacité de 95%.

Les plus fines gouttelettes – le virus mesure environ 125 nm – pourraient toujours s’échapper. Dans la plupart des études, les performances sont établies dans des essais standardisés et ne considèrent pas l’échappement par les bords du masque. En vie réelle, les performances peuvent baisser sensiblement – pour bien bloquer les aérosols, il faudrait sceller le masque avec de la cire par exemple – et l’efficacité mesurée pour stopper les aérosols varie d’environ 10%, pour un masque standard, à maximum 60% avec un masque de type FFP2.

Pour le Covid-19, un malade qui a des symptômes peut contaminer par les 3 modes de transmission décrits ci-dessus. Il devrait s’isoler le plus possible et porter un masque, de préférence de type FFP2, pour tout déplacement indispensable.

Pour les personnes porteuses mais sans symptômes, il faut distinguer entre :

  • Les porteurs asymptomatiques qui ne développeront jamais la maladie. Ils ne sont quasi pas contagieux car ils présentent une charge virale trop faible . C’est d’ailleurs la raison majeure pour laquelle ils n’ont pas de symptômes, car leur corps a pu maîtriser l’infection.
  • Les porteurs présymptomatiques qui sont potentiellement contagieux environ deux jours avant l’apparition des symptômes [m3, m4, t1, t2, t3, t4, t7]. Pour contaminer, il faudrait qu’ils exhalent une quantité de particules virales suffisante, ce qui se présente normalement lorsque l’on développe des symptômes tels que la toux.

Les présymptomatiques contaminent principalement par aérosols. Ce type de transmission, qui expliquerait le phénomène des supercontaminateurs, semble être le mode principal de contagion du Covid-19. Ceci expliquerait la quasi-absence de contamination à l’extérieur, même sans masque, et l’absence de clusters lors de grands rassemblements et manifestations en plein air.

Le seuil de contamination au SARS-CoV-2 étant d’environ 1 million de virus par ml dans nos bronches, il ne peut pas être atteint par aérosols à l’extérieur. En intérieur, porter un masque pour filtrer les aérosols n’est sans doute pas pertinent, car il existe une solution efficace à plus de 95 à 99% : il s’agit de l’aération, la ventilation ou la purification de l’air.

Le cas des enfants : une balance bénéfices – risques défavorable, voire un bénéfice inexistant

En plus de ce qui vient d’être énoncé, les enfants ne font qu’extrêmement rarement des formes graves, sont rarement symptomatiques et peu actifs dans la chaîne de transmission du coronavirus. Le variant delta, plus contagieux, pourrait avoir augmenté leur possibilité de transmettre la maladie – il y a peu de données et pas de consensus -, mais ils restent peu contaminés et ne sont pas plus à risque. Ceci serait lié à leur système immunitaire inné, très efficace contre le Covid.

L’infection leur procurerait l’avantage d’une immunité large – donc robuste aux mutations du virus – et durable. Les dernières publications scientifiques estiment qu’elle confère une protection à vie contre les formes graves et typiquement entre 1 à 2 ans contre les possibilités de réinfection et de transmission. Les enfants en contact avec le virus pourraient même développer des anticorps sans jamais être testés positifs et sans être contagieux.

Les risques du port du masque, sa pénibilité et son impact sur la santé physique et mentale ont été démontrés. Il y a d’abord les risques d’accroissement de la contamination, s’il est mal utilisé, par un risque potentiellement accru d’autocontamination. L’OMS, l’ECDC et Sciensano reconnaissent que les risques de mauvaise utilisation sont accrus chez les enfants et ne recommandent pas ou pas vraiment le port du masque en dessous de 12 ans.

Les autres effets indésirables les plus fréquents sont : des maux de tête et difficultés respiratoires; des problèmes de peau; des difficultés à communiquer clairement, la sensation possible d’inconfort, les désavantages et difficultés liés au port du masque et le port du masque mal supporté, notamment par le jeune enfant; les difficultés à communiquer en cas de dépendance à la lecture labiale…

Au niveau physiologique, diverses études ont mis en évidence un effort accru à la respiration, une baisse de la saturation en oxygène et une augmentation du taux de CO­­2 dans le sang. Il en résulterait typiquement de l’épuisement, une élévation du rythme cardiaque et de la pression sanguine. Ces réactions pourraient être corrélées aux maux de tête, aux étourdissements et à la fatigue.

Au niveau neuropsychologique, les études constatent des dystonies végétatives (fatigue intense, vertiges, anxiété), une baisse de l’empathie et des troubles de la communication. Récemment, de nombreux spécialistes et thérapeutes de l’enfance, se sont exprimés contre le port du masque pour les enfants, estimant que la balance bénéfice – risque ne leur est pas favorable. Les impacts physiologiques et psychologiques à long terme du port du masque chez l’enfant encore en plein développement ne sont pas bien connus.

Les aspects juridiques :

En vertu de ce qui vient d’être énoncé, l’intérêt supérieur de l’enfant ne nous semble pas rencontré et la circulaire ordonnant le port du masque par les enfants de primaire méconnaît à nos yeux l’article 22 bis de la Constitution, et l’article 8 et la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme. L’intérêt supérieur de l’enfant est également rappelé dans la Convention Internationale des Droits de l’Enfant en son article 3.

Nos conclusions

Il est urgent de mettre un terme à cette mesure qui ne répond à aucun impératif objectif et supérieur en Santé Publique et qui nous semble largement disproportionnée. Il serait, en outre, judicieux d’adopter une politique de concertation apaisée, en particulier dans les écoles. L’objectif ne peut se résumer à diminuer la transmission du virus à n’importe quel prix. C’est d’ailleurs un pari impossible, a fortiori lorsque ce virus est partagé avec de nombreux animaux.

Après près de deux ans, l’amélioration de la prise en charge des malades, environ 40% de la population possédant des anticorps par suite d’une infection naturelle (selon les estimations et l’évolution des tests sérologiques en Europe et aux Etats-Unis) et une majorité de personnes à risque vaccinées, ne serait-il pas temps de prendre un peu de recul et retrouver plus de sérénité ?

Dr Ir Aryan Afzalian, physique et modélisation

Me Marie – Aurore Labonte

Dr Kaarle Parikka, microbiologie

Dr Nour de San, MD-PhD, biologie clinique (immunologie et microbiologie)

Prof Dr Martin Zizi, MD-PhD, biophysique moléculaire, hygiène et santé publique

Références: ici

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