La salle offre un lieu propre, encadré et sécurisé aux usagers de drogue en grande précarité.

Drogue: Bruxelles va proposer une Salle de Consommation à Moindre Risque

Le Vif

Une première « Salle de Consommation à Moindre Risque » ouvrira ses portes au coeur de la capitale à partir du mois de décembre prochain, ont annoncé mardi les autorités de la Ville de Bruxelles et de la Région, en présence du chef de corps de la zone de police, et de représentants des asbl Transit et MAPP, parties prenantes au projet.

Celui-ci a pris corps à la suite d’un accord scellé entre la Ville, la Région, et les opérateurs de terrain (CPAS de la Ville, asbl de prévention BRAVVO, asbl Transit). Le nouveau dispositif dénommé Gate sera emménagé au 9 de la rue Woeringen, dans le quartier Lemonnier.

Selon le bourgmestre de la Ville de Bruxelles, il existe une centaine d’établissements de ce type dans le monde, notamment dans chaque pays limitrophe de la Belgique, et un à Liège dont un représentant a évoqué mardi l’expérience-pilote menée. Dans la Cité ardente, 21.000 consommations à ciel ouvert, non-encadrées ont ainsi pu être évitées au cours des 16 premiers mois d’existence de celle-ci, a-t-il précisé.

A Rotterdam, on a observé une diminution de 83% de la présence de seringues en rue via ce dispositif.

D’après Philippe Close, il n’est pas question de faire de ce lieu une « salle de shoot ». Le dispositif sera encadré par quelque 20 à 25 personnes (e.a. des médecins, soignants; éducateurs et assistants sociaux) dans le but, non pas de faire la promotion de la drogue, mais de faire baisser les prévalences d’overdoses et de virus tout en apaisant l’espace public sur lequel le phénomène engendre de l’insécurité. Les personnes qui se présenteront à la SCMR devront s’y identifier à des fins d’accompagnement.

L’annonce de mardi intervient au lendemain de l’adoption par le parlement bruxellois d’une ordonnance qui ouvre la porte à la création de SCMR à Bruxelles. Le texte législatif bruxellois a connu un long cheminement entamé en 2017, non sans mal dans une compétence implicite de la Commission Communautaire commune en matière de Santé. Il a fallu tenir compte de la loi de 1921 régissant la détention et le trafic de stupéfiants et axée sur la prohibition.

Le ministre bruxellois de la Santé Alain Maron (Ecolo) a appelé à la fin de cette approche prohibitionniste, source, selon lui, de drames humains, sans apporter de solution adéquate. Pour le ministre écologiste, il importe de voir les Salles de Consommation à Moindre Risque comme une « passerelle vers les soins ». D’après lui, une deuxième SCMR devrait voir le jour à Bruxelles d’ici trois à quatre ans.

Celle qui ouvrira ses portes en décembre a mobilisé un budget de 3 millions d’euros pris en charge pour un tiers par la Ville, et deux tiers par son CPAS, pour l’achat et la rénovation.

Selon Philippe Close, le budget d’exploitation devrait être de l’ordre d’1,7 à 1,8 million d’euros par an pris en charge par La Ville, le CPAS, l’asbl Bravvo, la CoCom et Bruxelles Prévention et Sécurité.

Au quotidien, les asbl Transit -créée il y a 25 ans par des médecins et des policiers dans le cadre des contrats de sécurité- et MASS (Maison d’Accvueil Socio-Sanitaire) y travailleront main dans la main.

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