Alain Maron © Belga

Elections 2024: voici les têtes de listes Ecolo, et les tensions que leur choix provoque

Nicolas De Decker
Nicolas De Decker Journaliste au Vif

Ce week-end et le suivant, Ecolo se choisira ses têtes de listes et les autres candidats stratégiques pour les élections législatives et régionales du 9 juin. Cela ne se passe pas partout sans tensions. Mais Le Vif vous donne tous les noms!

Ce week-end et le suivant, les militants écologistes de chaque province et de chaque régionale sont invités à sélectionner les candidats « stratégiques », soit ceux qui ont une chance d’être élus le 9 juin prochain. Ils ne parlent bien sûr tous que de ça.

L’affaire, chez les verts, se déroule comme suit.

Quand la longue procédure menée par les comités de listes (il y en a un par province, composé d’un des deux coprésidents, ainsi que d’un émissaire de la fédération provinciale concernée, et qu’un envoyé de chacune des régionales du territoire provincial, et qu’un représentant du bureau du conseil de fédération -le parlement du parti, auxquels s’ajoutent de un à trois membres censés représenter) arrive à son terme, les heureux choisis et les malheureux éconduits sont avertis plus ou moins discrètement, et, le jour J, les membres du parti convoqués en Assemblée Générale votent pour les candidats et l’ordre proposés (en gros, autant de candidats effectifs qu’il y a de sortants dans la circonscription, plus un, et un ou deux suppléants).

La règle alors est la suivante : si deux tiers des militants ne valident pas la proposition du comité de liste, un nouveau scrutin est organisé pour chaque place mise en jeu.

A Bruxelles, où le parti estime disposer d’une vingtaine de places stratégiques (Ecolo compte 15 députés régionaux sortants et quatre parlementaires fédéraux), on réglera tout ça en janvier, et la bagarre n’est pas encore terminée, mais les binômes régional (Alain Maron et Barbara Trachte) et fédéral (Zakia Khattabi et Gilles Vanden Burre) sont connus depuis longtemps. Ils seront officiellement intronisés ce week-end.  

Province de Hainaut

Dans le Hainaut, on promet de solides discussions, samedi matin, sur la première suppléance fédérale. Les trois premiers candidats effectifs proposés par le comité de liste seront normalement le coprésident Jean-Marc Nollet, la secrétaire d’Etat à l’Egalité Marie-Colline Leroy et le jeune coprésident de la régionale du Centre Bastian Gonzalez Vanhespen. La première suppléance se disputera entre le député régional sortant Manu Disabato, de Frameries, la députée fédérale sortante Laurence Hennuy, de Fleurus, et le député fédéral sortant Louis Mariage, de Tournai. Cette première suppléance pourrait, si Jean-Marc Nollet est reconduit, comme il le souhaite, à la coprésidence d’Ecolo en janvier 2025, assurer d’une participation à l’entière législature fédérale. Pour un parti qui est moins certain que les autres de participer à des gouvernements, cette première suppléance fédérale dans le Hainaut est à peu près la seule de Belgique francophone à donner une manière de garantie. Elle est donc fort convoitée. Le comité de liste hennuyer hésiterait, aux dernières nouvelles, entre Manu Disabato et Laurence Hennuy, avec une faveur prononcée pour le premier. Mais la Carolorégienne pourrait réunir samedi matin un tiers de l’assemblée autour de sa révolte, et aller au vote place par place…
Pour le parlement wallon, dans l’arrondissement du Centre, c’est l’échevin d’Ecaussines Arnaud Guérard qui devrait tirer l’équipage écologiste. Bénédicte Linard, ministre de la Culture en Fédération Wallonie-Bruxelles, sera tête de liste dans l’arrondissement de Tournai-Ath-Mouscron, avec le Tournaisien Stéphane Thijs comme suppléant. Le sortant Christophe Clersy, ancien courcellois devenu thudinien, le sera dans la circonscription de Charleroi-Thuin (deux Carolos, Vinciane Ruelle comme deuxième effective, et Younesse Kaddour Djebbar comme premier suppléant, devraient le suivre), et l’échevine montoise Charlotte De Jaer dans celle de Mons-Borinage.

Province de Namur

A Namur, Georges Gilkinet, vice-premier ministre mènera, évidemment, le combat fédéral. Il se confrontera à ses homologues David Clarinval pour le MR et Pierre-Yves Dermagne pour le PS, dans une circonscription fédérale qui passera de six à sept élus à la Chambre des Représentants. Sa suppléante, comme en 2019, devrait être Cécile Cornet. Dans l’arrondissement régional de Namur, c’est Stéphane Hazée actuel chef de groupe au Parlement wallon qui, dérogeant à la limitation des mandats dans le temps, sera tête de liste. Comme la sénatrice (cooptée) France Masai devrait quant à elle mener la liste dans la circonscription de Dinant-Philippeville, les figures de proue vertes de Namur de juin 2024 seront rigoureusement identiques à celles de mai 2019.

Province de Brabant wallon

Dans le Brabant wallon, le député fédéral Simon Moutquin tirera la liste fédérale. La Waterlootoise Cindy Dequesne le suivra. A la région, la ministre Céline Tellier subira son baptême électoral, et sera suivie du député régional sortant Laurent Heyvaert.

Province de Liège

A Liège, Sarah Schlitz, c’est prévu depuis longtemps, sera comme en mai 2019 tête de liste fédérale. Le député fédéral sortant Samuel Cogolati, lui aussi déjà à cette place lors du scrutin précédent, la suivra. Son suppléant de 2024 sera, normalement, celui de 2019, Nicolas Parent. Dans les circonscriptions régionales, liégeoises Huy-Waremme devrait voir Rodrigue Demeuse redésigné sans discussion. Dans l’arrondissement de Verviers, le Comité de liste n’a pas encore tranché entre deux hypothèses. La première suggère de placer la députée fédérale Julie Chanson à la tête de liste. La seconde incline à, comme il est de tradition dans ces contrèes orientales (tous les partis le font), choisir un germanophone, en l’occurrence l’actuel député de la Communauté germanophone Freddy Mockel, qui ne prêterait pas serment en français lors de son installation au Parlement wallon, ce qui enverrait sa première suppléante, qui serait Julie Chanson, au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Dans l’arrondissement de Liège, trois candidats postulaient à la tête de liste. Le ministre wallon Philippe Henry, qui n’avait pas été élu député en mai 2019, mais qu’une Assemblée générale avait envoyé au gouvernement wallon aux dépens de Manu Disabato, en est un. Les deux actuels parlementaires régionaux de la circonscription, Véronica Cremasco et Olivier Bierin, en sont deux autres. Le Comité de liste, notamment pour les raisons statutaires expliquées quelques lignes plus loin, devrait pencher pour Véronica Cremasco, puis Olivier Bierin, comme deux premiers candidats effectifs. C’était déjà le choix posé en mai 2019. Philippe Henry, alors, avait dû se contenter de la dernière place effective. On verra s’il s’y résoudra derechef.

Province de Luxembourg

Enfin, une entorse aux strictes dispositions statutaires sur la parité devrait être autorisée dans le Luxembourg, où deux hommes se partageront les deux têtes de listes accessibles, Olivier Vajda au fédéral, et Jean-Philippe Florent à la région. Or, les statuts d’Ecolo prévoient que les têtes de listes fédérale (il n’y en a jamais qu’une) et régionales (il y en a plusieurs dans le Hainaut, à Liège et à Namur), sur une province donnée, soient également distribuées entre hommes et femmes (refaites le calcul pour les autres provinces, vous verrez que ça tombe à chaque fois juste). Sauf si une figure féminine, d’ici l’Assemblée générale, parvient à ressusciter l’intérêt du comité de liste luxembourgeois. On en doute fort.

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