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Pourquoi De Wever ne gouvernera jamais avec le Vlaams Belang… jusqu’au jour où il le fera

Nicolas De Decker
Nicolas De Decker Journaliste au Vif

Il domine la vie politique depuis vingt ans. Dans six mois, le président de la N-VA pourrait décider de l’avenir de la Belgique. Mais que pense vraiment Bart De Wever, notamment à propos de gouverner avec le Belang ?

Bart De Wever, à la rentrée 2022, en débat à l’UGent avec Tom Van Grieken et les autres présidents de parti flamands, avait dit qu’il ne gouvernerait jamais avec le Vlaams Belang.

Faut-il le croire?

Au début de sa carrière pourtant, surtout du côté francophone, se multipliaient les présomptions d’une distance camarade entre Bart De Wever et le Belang. Il s’était rendu aux funérailles du fondateur du Vlaams Blok, Karel Dillen, en 2007, qui avait lui-même assisté aux funérailles de son père en 1996. Il avait raconté qu’il préférait Filip Dewinter à Philippe de Belgique.

Et puis, les deux partis sont issus du même ancien. Dillen avait fondé le Blok avec d’autres déçus jusqu’au-boutistes de la Volksunie, Bart De Wever avait institué la N-VA avec d’autres jusqu’au-boutistes de la déchue Volksunie.

Enfin, la N-VA s’est toujours opposée au cordon sanitaireBart De Wever est contre. Tous ses lieutenants, qui l’ont répété ces dernières semaines, sont contre. Et leurs électeurs tout autant. La grande enquête électorale du Stemtest de la VRT, menée par le politologue Stefaan Walgrave (UAntwerpen), a mis des chiffres sur cette évidence.

Les électeurs de la N-VA sont les seuls, ceux du Belang excepté, a se montrer en moyenne opposés au cordon sanitaire ; 60% sont favorables à l’entrée du Vlaams Belang dans un gouvernement, 16% n’ont pas d’avis et seulement 25% y sont défavorables.

La fois précédente, Bart De Wever avait négocié un accord de majorité flamande avec le Belang. Ils n’avaient pas pu trouver de troisième partenaire.

Ils pourraient ne pas en avoir besoin en juin 2024. Bart De Wever a dit plus jamais une fois. Il ne l’a pas dit toujours. Il irait à l’encontre de ce que veulent ses électeurs et les cadres de son parti. Il irait à l’encontre d’une moitié de Flamands.

Alors? Faut-il le croire cette fois, ou absolument toutes les autres? Faut-il croire qu’il fera toujours le contraire de ce qu’il a une fois dit qu’il ne ferait jamais? Il faudrait, pour ça, croire que Bart De Wever peut être autre chose que ce qu’il a été depuis trois générations.

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