Qui deviendra ministre-président bruxellois? Le suspense persiste
Plusieurs candidats peuvent espérer succéder à Rudi Vervoort, actuel ministre-président bruxellois. Mais à vrai dire, la composition du futur gouvernement régional bruxellois demeure relativement difficile à prédire.
Une quasi certitude, à l’approche des élections régionales à Bruxelles: le visage qui occupera la ministre-présidence changera.
Qui gouvernera?
Il y a cinq ans, les élections régionales à Bruxelles avaient vu le PS se maintenir en tête. Pour la troisième fois, Rudi Vervoort prenait les rênes du gouvernement, cette fois avec une coalition alliant PS, Ecolo et DéFI côté francophone, Groen, Open VLD et Vooruit (sp.a à l’époque) côté néerlandophone.
La Région bruxelloise peut éprouver un sentiment d’incertitude à l’approche des élections. Les prévisions des sondages, tout d’abord, y sont souvent plus approximatives qu’ailleurs. Et les ambitions y sont nombreuses. Au dernier scrutin, le PS avait perdu des plumes, tandis qu’Ecolo avait nettement progressé. Les deux partis, aux relations parfois conflictuelles au gouvernement, vivront-ils cette fois des destins inverses? Dans quelle mesure Les Engagés pourront-ils se refaire une santé? DéFI payera-t-il ses luttes intestines? Et surtout, le MR parviendra-t-il à se hisser au rang de premier parti, ce qu’il envisage très sérieusement? Autant de variables qui rendent les pronostics difficiles.
On relèvera néanmoins que parmi les candidats au scrutin régional, trois peuvent briguer plus que les autres la ministre-présidence. Il s’agit des têtes de liste du PS, Ahmed Laaouej, d’Ecolo, Zakia Khattabi, et du MR, David Leisterh, d’ailleurs suivi par Hadja Lahbib, dont le score personnel méritera aussi de l’attention.
De quoi parlera-t-on?
A l’instar des préoccupations qui animeront la Région wallonne, celle de Bruxelles-Capitale aura fort à faire pour redresser l’état de ses finances publiques, elle qui a vu le niveau de ses dépenses augmenter ces dernières années, de même que celui de son endettement. La dette régionale se chiffrait à 13,1 milliards à la fin de l’année dernière et, selon les projections d’économistes, ne devrait qu’augmenter au cours des prochaines années.
«Il ne serait pas étonnant de voir resurgir des questions liées à la laïcité ou la neutralité.»
Cela peut ressembler à un truisme, mais la métropole bruxelloise restera, en tant que région, confrontée à des enjeux métropolitains, qui occuperont assurément les esprits des élus et des partis au moment de négocier. Ces enjeux, d’ailleurs, sont souvent associés à la question des finances publiques. On peut songer à la mobilité, évidemment, aux problématiques sociales ou du logement, qui a suscité son lot de tensions au sein de l’exécutif sortant.
«A Bruxelles, il ne serait pas tellement étonnant de voir resurgir, à l’avenir, des questions liées à la laïcité ou la neutralité», note Caroline Sägesser, chercheuse au Crisp. Il pourra s’agir de la question de la neutralité d’apparence dans les services publics, autour de laquelle les partis ont clarifié leurs positions respectives, mais qui a provoqué des divergences de vue à l’intérieur même de la coalition sortante. Et continuera sans doute d’en susciter à l’avenir. Sur la thématique du bien-être animal, et en filigrane la question de l’abattage sans étourdissement, les débats ne s’évaporeront pas entre partis et, parfois, à l’intérieur de ceux-ci.
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