A Bruxelles et en Wallonie, début en phase test du traçage le 4 mai

Le Vif

Le gouvernement bruxellois se prononcera jeudi sur l’attribution du marché du tracing dans la capitale pour lequel un appel d’offres a été lancé samedi dernier, a indiqué mercredi le cabinet du ministre bruxellois de la Santé Alain Maron (Ecolo), interrogé à ce propos.

Selon celui-ci, le « tracing » des contacts des patients révélés positifs au test démarrera en phase test lundi, le 4 mai prochain. Il est prévu qu’il soit opérationnel le lundi suivant, le 11 mai, date prévue pour la réouverture des commerces, soit une semaine avant celle, en douceur, des écoles.

Le traçage relève des Régions mais des outils communs sont/seront mis en place. C’est ainsi que les enquêteurs auront accès à une plate-forme digitale commune aux trois entités.

Dans le cadre d’une série de nouvelles mesures prises dans les domaines sociaux et de la santé face à la crise liée à la pandémie, le gouvernement bruxellois a annoncé mardi le déblocage de 10 millions d’euros pour la mise en oeuvre du contact tracing des personnes malades dans la période de déconfinement qui s’annonce.

Dès qu’un médecin confirmera un cas de Covid-19, ce système permettra d’établir, via call-center, la liste des contacts que cette personne a eus durant les deux semaines précédentes. Ces contacts seront ensuite avertis par téléphone, et ces derniers pourront prendre contact avec leur médecin traitant pour s’assurer s’ils présentent ou non des symptômes, en vue d’être testés. Cette mesure durera au minimum un an. Un premier scénario basé sur 1 000 nouveaux cas par jour en Belgique annonce que 340 personnes seraient nécessaires pour ce système en Région bruxelloise, dont 220 techniciens de call center et 70 agents de santé de terrain et experts de la santé.

Organisation du contact tracing en Wallonie

Le gouvernement wallon a marqué mercredi son accord sur les modalités d’organisation du « contact tracing » destiné à freiner la propagation de la pandémie de Covid-19 en Wallonie.

Comme à Bruxelles, le processus se mettra en place en deux phases. La première, de test, sera menée par l’Agence wallonne pour une Vie de Qualité (AVIQ), appuyée par des fonctionnaires volontaires d’autres départements, à partir du 4 mai. La seconde sera menée par un partenaire extérieur et coordonnée par l’AVIQ, « à partir de mi-mai ».

A l’issue de la réunion de mercredi, le gouvernement wallon a précisé que ce dispositif proposé par la ministre de la Santé Christie Morreale (PS) s’insérait dans le cadre de la construction d’un modèle de traçage commun aux trois Régions, inédit à l’échelle du pays. La volonté est d’avoir les mêmes profils de fonction, des modèles-types de questionnaires et des formations identiques tout comme un système central de reporting « afin de garantir une vue globale et permanente de la situation épidémique en Belgique… ».

La première phase sera assurée à partir de lundi prochain par l’AVIQ et sa Cellule des Maladies infectieuses ainsi que des volontaires de la Fonction publique wallonne. Un appel aux volontaires vient d’être lancé.

Ceux-ci seront formés d’ici la fin de la semaine (via l’e-learning principalement) et entameront le « contact tracing » à partir de lundi. Plusieurs dizaines d’agents sont attendus pour tester le processus.

La supervision de ce premier dispositif sera assurée par la Cellule des Maladies infectieuses de l’AVIQ qui dispose d’une expertise importante en la matière. C’est elle qui organise le traçage depuis plus de 10 ans pour tout type d’épidémie (rougeole, malaria, etc.).

En vue de la seconde phase, dont le lancement est prévu mi-mai, un marché public de services urgent relatif à des prestations externalisées de « contact tracing » a été lancé mercredi. Il prévoit que le prestataire pourra mobiliser environ 570 personnes jusqu’au 31 décembre 2020 (avec possibilité de prolongation).

Le marché public portera sur les prestations de service de calls centers, de prestations sur le terrain ainsi que leur supervision, en ce compris le matériel nécessaire (ordinateurs, GSM, etc.) et la protection des travailleurs (masques, gel, gants, etc.).

La Cellule des Maladies Infectieuses assurera le pilotage du projet en lien permanent avec le prestataire de service qui sera désigné par la Wallonie.

Les différentes personnes qui travailleront sur le « contact tracing » seront principalement chargées de contacter les personnes infectées par téléphone, d’identifier et de répertorier les personnes avec qui elles ont récemment été en contact. Elles devront contacter à domicile (si les contacts par téléphone restent infructueux) les personnes identifiées, répertoriées et leur demander de prendre les mesures nécessaires. Il s’agira aussi de coordonner l’ensemble du processus de tracing dans la mesure où il porte la responsabilité d’un tracing de qualité respectant les procédures évoquées ci-après. Ces personnes utiliseront une plate-forme logicielle interfédérale qui sera mise à disposition pour assurer le reporting sécurisé des informations obtenues, le tout en respectant le dispositif établi (formulaire de questions standardisé, suivi de procédure d’entretien et d’encodage des données). Le personnel sera tenu de signer un engagement de confidentialité en ligne, avant de se connecter pour la première fois à la plateforme logicielle interfédérale du call-center.

Deux types de profils seront nécessaires pour effectuer ces opérations à savoir, des agents « contact center » (call center) et superviseurs ainsi que des agents de « terrain » et superviseurs.

Tous les agents devront opérer depuis la Belgique. Ils devront connaître le tissu social belge pour être opérationnels dans le délai imposé et afin d’organiser des visites à domicile.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire