décrochages d'onduleurs
Plus il y aura de compteurs communicants dans un quartier ou une rue, plus la carte des décrochages d’onduleur sera fine et précise. © DR

Votre rue est-elle souvent concernée par les décrochages d’onduleur? Découvrez-le avec cette carte interactive

Christophe Leroy
Christophe Leroy Journaliste au Vif

Depuis ce 7 mai, Ores publie une carte interactive permettant de savoir si les prosumers d’une rue ou un quartier subissent fréquemment des décrochages d’onduleur. Et ajoutera prochainement un planning indicatif d’intervention.

Victime du succès des panneaux photovoltaïques, le réseau électrique doit se moderniser pour minimiser les risques de décrochages d’onduleur. C’est un cas de figure que connaissent trop souvent des milliers de prosumers wallons: quand le soleil brille, la production photovoltaïque qui n’est pas directement consommée par les particuliers afflue sur ce réseau au même moment, ce qui peut provoquer une surtension. Et quand cela se produit, les onduleurs associés aux installations solaires se mettent en sécurité, annihilant par la même occasion toute production d’électricité. Ces dernières années, le phénomène n’a cessé de prendre de l’ampleur, vu le succès fulgurant des panneaux photovoltaïques. En 2023, le plus grand gestionnaire de réseau de distribution (GRD) du sud du pays, Ores, a raccordé 100.000 nouvelles installations, soit 60% de plus que l’année précédente.

Pour remédier à ce problème, mais aussi pour rendre possible une transition énergétique axée sur l’électrification du transport et du chauffage (via les pompes à chaleur), Ores compte investir six milliards d’euros entre 2024 et 2038 sur les 200 communes qu’il dessert, dont 1,8 milliard pour les cinq premières années. Ces investissements se traduisent notamment par 5.000 kilomètres supplémentaires de câbles de basse tension, 3.400 de moyenne tension, 3.850 nouvelles cabines ou postes de transformation et 1,35 million de compteurs communicants. Ces derniers constituent un outil de diagnostic essentiel de l’état de santé du réseau. Ils permettent notamment de savoir de manière précise et localisée si les décrochages d’onduleur surviennent fréquemment ou non.

Presque aucune commune épargnée par les décrochages d’onduleur

La carte laisse apparaître de fréquentes zones rouges dans le Brabant wallon, dans le sud du Hainaut ainsi qu’en province de Luxembourg. © DR

Comme annoncé en avril dernier, le GRD a publié ce 7 mai une carte interactive permettant de savoir si les surtensions privent fréquemment les prosumers de précieuses heures de production photovoltaïque. Elle ne porte logiquement que sur les communes desservies par ce GRD, ce qui exclut de ce fait une grande partie de la province de Liège (Resa), la ville de Wavre (REW), la région d’Andenne et Viroinval (AIEG), ainsi que six communes du sud du Hainaut (AIESH). Plus il y aura de compteurs communicants, plus la maille d’Ores sera fine et précise. Sa carte est de ce fait appelée à évoluer. Le GRD a prévu quatre nuances de couleurs. En gris, les zones où, en l’absence de tels compteurs, il ignore l’état de la situation. En vert, celles où moins de dix pour cent des clients desservis dans le périmètre subissent au moins deux heures de décrochage sur une journée ensoleillée. En orange, dix à 20% des clients et en rouge, plus de 20%.

Verdict: la situation varie grandement entre les quartiers, même lorsqu’ils sont proches. La carte laisse toutefois apparaître de fréquentes zones rouges dans le Brabant wallon, dans le sud du Hainaut ainsi qu’en province de Luxembourg. Toutefois, il manque encore de données suffisantes dans d’innombrables quartiers et presque aucune commune n’est épargnée par des surtensions plus fréquentes localement.

En avril, Ores avait livré une première estimation afin de mesurer l’ampleur de la tâche: au total, quelque 10.000 quartiers subiraient régulièrement des décrochages d’onduleurs. Il s’est engagé à intervenir dans 1.250 d’entre eux en 2024. Pour les autres, il faudra peut-être patienter quelques années. Le GRD se voit notamment limité par la disponibilité de techniciens qualifiés, mais aussi par les démarches administratives pour ouvrir les trottoirs, traverser des voies ferrées ou installer de nouvelles cabines. A la fin du mois de juin, Ores prévoit d’ajouter un planning indicatif d’intervention pour chaque quartier identifié sur la carte – sauf ceux en gris, où les données sont pour l’heure insuffisantes. Il s’agira d’une estimation puisque dans bon nombre de cas, le GRD sera tributaire de la rapidité ou de la lenteur administrative. Et de la bonne volonté visiblement très variable entre les élus locaux.

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