23 000 places à trouver

Des réponses pour accueillir les nouveaux élèves à la suite de l’explosion démographique : c’est l’un des enjeux majeurs de ces dix prochaines années. La Communauté française a annoncé la création de 5 643 places. Mais ce n’est pas assez.

La Région bruxelloise ne s’attendait pas forcément aux statistiques qui se sont abattues comme un couperet voici quelques mois : d’ici à 2020, la population de la capitale devrait augmenter de 200 000 âmes. C’est essentiellement le nord et l’ouest de la ville qui seront touchés par ce boom démographique. L’offre scolaire fait donc partie des enjeux cruciaux auxquels devra faire face Bruxelles. L’IBSA (Institut bruxellois de statistiques et d’analyses) s’est livré à une étude implacable : 79 nouvelles écoles devront être créées dans les cinq années à venir, sous peine d’encourir de très sérieux problèmes d’engorgement scolaire. Un chiffre assez énorme, réparti en 34 établissements maternels, 39 primaires et 6 secondaires. Sans parler des crèches…

Tous les acteurs concernés, en concertation, devront donc prendre le problème à bras-le-corps. Du côté de la Communauté française et de la ministre Marie-Dominique Simonet (CDH), en charge de l’Enseignement obligatoire, on assure, qu’on  » a déjà dépassé le stade de la réflexion d’ailleurs, puisque les premières difficultés sont apparues dans le maternel. Et cela va s’étendre au primaire et au secondaire. Le 11 octobre, la décision a été prise de créer 10 000 nouvelles places dans les écoles, dont une grande partie à Bruxelles.  » De fait, 5 643 nouvelles places seront ouvertes spécifiquement dans la capitale d’ici à 2017. Ce qui représente, si l’on suit les mêmes raisonnements que l’IBSA, 5,64 écoles secondaires, 18,81 écoles primaires et 28,22 écoles maternelles. Ces chiffres un peu barbares lâchés par la Communauté française devraient couvrir une partie des besoins. Une partie seulement, car l’effort devra être largement maintenu, notamment pour les écoles primaires : dans les cinq années à venir, l’IBSA estime que la demande de places supplémentaires concernera environ… 23 000 élèves au total.

Et des écoles bilingues ?

Outre ces créations de nouvelles écoles, la Communauté française table sur la rénovation d’anciens établissements. Mais il en faudra plus…  » Nous allons tout faire pour faciliter la vie des écoles qui souhaitent s’agrandir. Le financement est automatique dans l’enseignement obligatoire ; on fonctionne en enveloppe ouverte même s’il y a des règles pour éviter la surenchère. Par ailleurs, un même réseau ne peut légalement pas avoir deux implantations éloignées de moins de deux kilomètres. On pourrait assouplir cette règle. Surtout pour ceux qui veulent se lancer dans les zones où la démographie est galopante « , assure-t-on chez Marie-Dominique Simonet.

Du côté de l’Aped (Appel pour une école démocratique), mouvement centré sur les questions liées à l’enseignement au quotidien, on s’inquiète de l’inadéquation entre les 5 643 places annoncées à Bruxelles d’ici à 2017 et les besoins réels, qui dépasse donc largement les 20 000 places.  » Pour l’instant, tout le monde se dit : c’est à l’autre à faire l’effort. Du côté flamand par exemple, on est très vague alors que l’on y dispose de gros moyens pour l’enseignement. Nous pensons qu’il faudrait essayer au maximum de communautariser les moyens en supprimant la concurrence entre les réseaux et en favorisant l’émergence, dans la capitale, d’écoles bilingues. Pour cela, il faudrait peut-être refédéraliser l’enseignement ou le régionaliser « , plaide Jean-Pierre Kerckhofs, président de l’Aped. Dans son idée, la Cocom (Commission communautaire commune) pourrait jouer un rôle primordial.

G.V.

« faciliter la vie des écoles qui souhaitent s’agrandir « 

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