Le secteur de la presse fusille les conclusions des Etats généraux des médias

(Belga) Les différents acteurs du secteur de la presse écrite ont fermement rejeté les « recommandations transversales et finales » des Etats généraux des médias d’information (EGMI) à l’occasion de leur présentation officielle, jeudi, dans l’enceinte du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Point final d’un travail de réflexion mené trois années durant à la demande du Parlement, le rapport, rédigé par un groupe d’experts désignés par chacun des groupes politiques, avance une trentaine de recommandations diverses pour réformer le secteur, et l’aider à réussir sa mutation de l’ère papier à celle du numérique. Touchant à différents aspects, comme l’aide publique à la presse, le statut des journalistes, leur formation continue, l’encouragement de la lecture des journaux à l’école, ou encore des questions plus juridiques, la plupart des recommandations formulées dans le rapport ont essuyé un véritable tir de barrage, tant des éditeurs que de l’association des journalistes. En choeur, ceux-ci se sont dits déçus d’un document qui, selon eux, ne reflète pas fidèlement les travaux des EGMI, organisés en différents ateliers thématiques ces derniers mois (acteurs, marchés, stratégies; formation et statut des journalistes; liberté d’expression). « Ce rapport est incomplet et entaché de certaines méconnaissances du secteur », a ainsi fusillé le directeur éditorial de Rossel et président de l’association des éditeurs JFB, Daniel Van Wylick. « Le résultat nous laisse assez sceptique », a renchéri pour sa part la secrétaire générale de l’association des journalistes professionnels (AJP), Martine Simonis. Celle-ci s’est étonnée que les recommandations finales intègrent des éléments qui existent déjà. Ou qu’aucun interlocuteur n’avait évoqué lors des travaux des EGMI. Ou qui avaient été clairement écartés en conclusion des ateliers…, a-t-elle souligné. Alexandre Ribadière, porte-parole de l’association des marchands de journaux Prodipresse, s’est montré tout aussi assassin: « Ce qui est proposé là ne réglera rien du tout… », a-t-il assuré. Face à cette volée de bois vert, le député Jean-François Istasse (PS), membre du comité de pilotage des EGMI, s’est efforcé de limiter la portée conclusive de ce rapport final. Il a assuré que les conclusions des différents ateliers serviraient, elles aussi, de base au débat politique qui doit à présent débuter sur le sujet au sein du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Les députés entameront leurs discussions politiques fin janvier. Aucune mesure n’est toutefois attendue à brève échéance vu la fin de législature qui se profile. (Belga)

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire