Des étudiants occupent le campus du Solbosch (ULB) en soutien à la Palestine. © Belga

Des étudiants occupent le campus de l’ULB pour dénoncer le « génocide en cours à Gaza »

Après l’UGent, c’est au tour de l’ULB de se joindre au mouvement étudiant de soutien à la Palestine initié aux Etats-Unis.

Des étudiants occupent depuis mardi matin un bâtiment du Solbosch, à l’Université libre de Bruxelles. Leur objectif: dénoncer le « génocide en cours à Gaza » et appeler les autorités de l’ULB à rompre « immédiatement et sans équivoque toutes formes de collaboration avec les institutions académiques et les entreprises sionistes qui participent à l’oppression systématique du peuple palestinien ».

Students occupy a building on the Solbosch campus of the Université libre de Bruxelles university in solidarity with Gaza, Palestine, Tuesday 07 May 2024 BELGA PHOTO LOU LAMPAERT

Dès 10h00, drapeaux palestiniens et groupes d’étudiants ont commencé à affluer sur la plaine du K, en face du bâtiment B. C’est là qu’une centaine d’étudiants ont décidé de s’établir jusqu’à nouvel ordre. La mobilisation fait écho au mouvement d’occupations des universités à travers le monde, notamment aux États-Unis.

« Après plus de sept mois de génocide et 76 ans d’une nakba ininterrompue, la communauté étudiante s’unifie dans un mouvement de solidarité et de convergence« , a expliqué « l’université populaire de Bruxelles » dans un communiqué.

Deux autres revendications viennent s’ajouter à la première, à savoir « la transparence quant à tout lien de collaboration que l’université entretient avec Israël, ainsi que l’annulation immédiate de la venue de l’ancien ambassadeur israélien (en France, NDLR) – invité par la rectrice de l’ULB, Annemie Schaus – sur notre campus lors d’une conférence le 3 juin prochain », a expliqué une étudiante de l’ULB.

« Alors que l’armée israélienne bombarde Rafah et s’apprête à l’envahir, une intense répression s’abat sur les occupations de campus, en particulier aux États-Unis ainsi qu’en France. Nous affirmons tout notre soutien à nos camarades et considérons la réaction des universités et des états occidentaux comme un acte de solidarité de ces derniers avec le projet colonial israélien », a souligné le mouvement étudiant.

L’ULB rappelle ses engagements

Mardi après-midi, l’administration universitaire de l’ULB a déclaré être en discussion avec les représentants du mouvement et a rappelé ses engagements dans ce contexte.

« Comme tout le monde, les membres de l’ULB ont été choqués d’abord par la terrible attaque terroriste du Hamas et la prise d’otages dont ont été et sont encore victimes les populations du sud d’Israël, puis par la réaction militaire israélienne disproportionnée – causant des milliers de morts, des destructions massives d’infrastructures à Gaza et des déplacements de populations aux conséquences dramatiques », a déclaré l’administration dans un communiqué.

Dans ce contexte, l’université rappelle avoir adopté une motion soulignant son « engagement en faveur d’une paix juste et durable, du respect du droit international et de la protection des droits fondamentaux de tous les individus dans la région ».

L’ULB pointe également deux motions interuniversitaires du Conseil des rectrices et recteurs (CRef). Dans l’une, elle s’engageait à suspendre les collaborations institutionnelles avec les organisations qui soutiennent de manière répétée – ou sont directement impliquées – dans les violations du droit international et des droits humains. Cet engagement a entraîné la suspension de son accord d’échanges d’étudiants avec l’Université de Tel Aviv. Quant au partenariat avec l’entreprise Thales, qui concerne l’école polytechnique de Bruxelles, « celui-ci est toujours en cours d’examen ». L’autre motion interuniversitaire consistait à condamner les « attaques ou destructions systématiques des institutions d’enseignement palestiniennes, et en particulier du système d’enseignement supérieur palestinien à Gaza ».

« Nos universités doivent être et rester un espace de dialogue, de tolérance et de solidarité entre les peuples et les cultures. La violence de la guerre ne peut sous aucune condition mener à la violence sur nos campus », a conclu l’administration.

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