Nouveau rebondissement dans l'affaire des tueurs du Brabant, Christian Bonkoffsky serait "le géant". © SDP

Tueurs du Brabant: un nouveau témoin accuse Michel Libert, qui porte plainte pour calomnie

Les enquêteurs ont interrogé cette semaine un nouveau témoin-clé potentiel. L’homme, un ex-militaire qui a été membre pendant de longues années de l’organisation d’extrême droite Westland New Post (WNP), les a contactés il y a quelques mois depuis l’étranger et les a mis sur la piste de son supérieur de l’époque, Michel Libert. Les journaux Het Laatste Nieuws et Het Nieuwsblad révèlent l’information dans leurs éditions du week-end.

Le témoin, un Flamand quinquagénaire, avait été recruté en 1979 par Michel Libert – qui était son supérieur à l’armée – dans l’organisation d’extrême droite WNP. Libert en était le numéro deux, selon Het Nieuwsblad. Le témoin aurait alors effectué des missions secrètes lors desquelles il a notamment dérobé du matériel militaire à la caserne de Lombardsijde.

Alors qu’il croyait initialement agir dans l’intérêt du pays, il a eu des doutes pendant un camp d’entraînement en 1981 dans la forêt de Soignes et a quitté le WNP, affirme-t-il. « Quelques mois plus tard sont apparus les articles de presse sur les Tueurs du Brabant et j’ai reconnu ce que nous avions appris », dit encore le témoin, cité par Het Nieuwsblad.

Il affirme avoir reconnu Michel Libert sur la photo d’un portrait robot du « Géant ». Il sort désormais du bois après avoir été informé de la piste autour de Christiaan Bonkoffsky, que les enquêteurs ont pris un temps pour le personnage du Géant, selon son avocat Kristiaan Vandenbussche, également cité dans Het Nieuwsblad.

« L’histoire qu’il raconte contient 60% de vérité

A 63 ans, Michel Libert n’est pas inconnu du dossier des Tueurs du Brabant. Un lien avait déjà été établi avec le WNP et il a été arrêté à deux reprises, en 1983 et 2014.

Mais il dément: « Non, je ne suis pas le portrait-robot numéro 19, alias le Géant. En période de Guerre froide, le WNP voulait préparer un mouvement de résistance face à une éventuelle attaque soviétique. Nous étions prêts à tuer, mais uniquement en situation de guerre. Pas afin de terroriser la population. »

En réaction, Michel Libert a déposé plainte pour calomnie, a-t-il indiqué samedi au quotidien De Morgen.

M. Libert nie les accusations du témoin. « L’histoire qu’il raconte contient 60% de vérité et 40% d’affabulations. Je dépose plainte contre lui pour calomnie et nous nous retrouverons au tribunal », a-t-il annoncé.

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