Pierre Havaux

Bye-bye BHV, c’est bon pour le moral

Pierre Havaux Journaliste au Vif

Scission de BHV, pacification en périphérie bruxelloise: le Parlement ne fait qu’une bouchée de vieilles pommes de discorde communautaire. Digérer le reste de la méga-réforme de l’Etat sera une autre paire de manches.

Cela fait du bien, là où ça a si longtemps fait mal. BHV électoral scindé, nomination des bourgmestres de la périphérie bruxelloise réglée. Emballé, c’est pesé ! Le train de sénateur devient un stupide cliché. En une journée, la Haute Assemblée a déjà réalisé la moitié du chemin à parcourir pour réaliser la sixième réforme de l’Etat, celle que l’on dit « historique. » Tandis que son assemblée voisine, la Chambre, appuie aussi sur le champignon pour venir à bout du BHV version judiciaire.

Faut se pincer pour le croire. D’interminables contentieux sont en passe de se vider, à la vitesse de l’éclair. BHV, après Fourons : bientôt relégué dans les poubelles de l’histoire communautaire. Les générations futures en viendront à se demander comment on a pu à ce point s’étriper pour en arriver là…

C’est en effet énorme et peu à la fois. Socialistes, libéraux et démocrates-chrétiens, rangés sous la bannière de Di Rupo Ier, providentiellement aidés par les Verts, sont en train de gagner une bataille. Mais pas encore la guerre. L’adversaire nationaliste flamand, N-VA en tête et Vlaams Belang accroché à ses basques, l’attend de pied ferme. Sur d’autres théâtres d’opérations.

Le parti de Bart De Wever sait pertinemment bien que la Flandre n’avait aucune intention de mourir pour BHV, de sacrifier ses intérêts pour un symbole. La N-VA se réserve pour d’autres contentieux, électoralement plus rentables, politiquement plus explosifs. Ceux qui vont parler au portefeuille des Flamands, à leur prospérité : les transferts de compétences, l’autonomie fiscale, la loi de financement et autres joyeusetés du genre.

C’est une autre histoire. L’heure est à savourer le plaisir retrouvé de constater que des abcès communautaires peuvent encore se crever sans connaître d’issue fatale. Elio Di Rupo aimerait pousser son avantage. Après son « marre des parvenus » naguère lancé aux camarades du PS égarés, voici le « marre des défaitistes » adressé à ceux qui broient du noir sans raison.

Sans raison ? Les parvenus n’ont pas disparu.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire