Disparation des dinosaures: un élément sous-estimé pourrait tout expliquer

Les fines poussières de roche générées par l’impact d’un astéroïde sur Terre, il y a 66 millions d’années, ont joué un rôle de premier plan dans l’extinction des dinosaures et d’une majeure partie des espèces vivantes sur la Planète bleue, ressort-il d’une étude.

On savait déjà que la chute de cette météorite a formé un cratère de près de 200 kilomètres, baptisé « cratère de Chicxulub », dans la péninsule mexicaine du Yucatán, et déclenché un hiver global. À cause de ce refroidissement climatique, environ 75% des espèces présentes sur Terre ont disparu.

Cependant, les causes exactes de cette extinction de masse restent floues et les scientifiques débattent encore de l’effet sur le climat des différents types de débris éjectés. « Des recherches antérieures avaient suggéré que le soufre libéré et la suie provenant des incendies de forêt consécutifs à l’impact constituaient les principaux facteurs responsables d’un hiver d’impact », notent l’Observatoire royal de Belgique (ORB), la Vrije Universiteit Brussel (VUB), et l’Institut royal des sciences naturelles de Belgique et de la KU Leuven dans un communiqué commun.

L’émission de fines poussières, et plus précisément de poussières de silicate, était quant à elle considérée comme moins importante. Afin de déterminer le rôle précis joué par le soufre, la suie et la poussière de silicate, les chercheurs et chercheuses ont développé un nouveau modèle, capable d’étudier la réponse biotique (des êtres vivants) après l’impact.

Pour effectuer leurs simulations, les scientifiques ont utilisé des échantillons de sédiments « extrêmement bien conservés » provenant d’un site au Dakota du Nord, aux États-Unis. « Cela nous a permis d’étudier la taille des grains de poussière de silicate », explique Steven Goderis, chercheur à la VUB.

« Les nouvelles simulations paléoclimatiques montrent que les poussières micrométriques de silicate auraient pu rester dans l’atmosphère jusqu’à 15 ans après l’impact, contribuant à un refroidissement global de la surface de la Terre de 15°C », poursuit Cem Berk Senel, de l’ORB et premier auteur de l’étude.

La poussière bloquant les rayons du soleil, la photosynthèse – nécessaire à la vie – a en outre été impossible pendant près de deux ans après l’impact, montre l’étude. « La quantité de poussière et le diamètre des grains ont joué un rôle crucial dans l’extinction de masse qui s’est opérée », pointe M. Goderis. « On ne s’attendait pas à ce que les poussières de silicate, outre la suie et les particules de soufre, aient joué un rôle aussi important. » L’étude a été publiée dans la revue scientifique Nature Geoscience.

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