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Allemagne-Espagne, le match des tacticiens

La finale avant la lettre aura finalement tourné à l’avantage des Espagnols, qui ont maîtrisé la partie sans vraiment laisser à l’Allemagne la possibilité de développer leur jeu. Le vainqueur du Mondial 2010 sera inédit: l’Espagne ou les Pays-Bas.

Un but de la tête de Puyol inscrit à l’orée du dernier quart d’heure a propulsé l’Espagne en finale du Mondial 2010 face à l’Allemagne (1-0), concrétisant ainsi une nette domination en demi-finale, mercredi à Durban. L’Espagne accède ainsi pour la première fois à une finale de Coupe du monde, où elle défiera les Pays-Bas (vainqueurs de l’Uruguay 3-2 mardi) à Johannesburg dimanche, pour une rencontre inédite en phase finale d’un Mondial ou d’un Euro.

L’Espagne confirme aussi son succès sur cette même Allemagne en finale de l’Euro-2008 (1-0). Les Espagnols ont développé leur toque (jeu à une touche de balle) traditionnel, sans s’affoler, mais sans non plus affoler la défense allemande, bien regroupée. Encore une fois, ils ont souffert (comme aux tours précédents, tous remportés 1-0). Et le temps filant, le spectre de la défaite inaugurale contre la Suisse (0-1) apparaissait, celui d’une équipe qui, avec abnégation défensive, avait chipé à la Roja la victoire contre le cours du jeu.

Puyol déterminant

Au long d’une domination sans partage, les occasions nettes demeuraient rares cependant. Puyol s’offrit la première, une tête plongeante au-dessus de Puyol sur un centre tendu d’Iniesta (14), et surtout la déterminante: sur un corner de Xavi, le défenseur central expédiait une tête pleine de rage propulsant son équipe au septième match comme au septième ciel (73).

Auteur d’une grande prestation en défense, le capitaine du FC Barcelone donne ainsi rendez-vous aux Pays-Bas contre lesquels il avait étrenné sa première sélection, en 2000.

Iniesta et Pedro auront été les deux hommes dangereux de la Roja, par une grande activité et des services incessants, tandis que Villa pâtissait de la surveillance rapprochée de la charnière Friedrich-Mertesacker, après avoir raté son duel avec Neuer (6). Il y eut aussi cette double action entre une frappe de Pedro repoussée par Neuer suivi du centre d’Iniesta pour lequel Villa est trop court (58). Mais Pedro aura aussi mangé la feuille de match en préférant s’enferrer dans un dribble alors que Torres, fraîchement sorti du banc, était seul à gauche (82).

L’Espagne a joué son jeu, pas l’Allemagne, qui s’est contentée de regarder jouer l’adversaire. Peu agressive? La première faute fut sifflée au bout de 26 minutes de jeu! Il y en eut bien davantage en seconde période.

La Mannschaft empruntée

Mais quand la Nationalmannschaft avait le ballon, elle se montrait empruntée, tâtonnante. Le rouleau-compresseur allemand qui était passé sur le corps des Anglais (4-1) en huitièmes, et des Argentins (4-0) en quarts, semblait lui-même à plat.

Joachim Löw, Jose Mourinho, même combat? De fait, la Nationalmannschaft a adopté la tactique de l’Inter Milan en demi-finale retour de la Ligue des champions face à Barcelone: laisser le ballon à l’adversaire, « bunkériser » la surface de réparation et couper la relation entre Xavi et l’attaquant, Messi au Barça, Villa dans la Roja. Et lancer des contre-attaques, comme lorsque Özil fond dans l’axe et s’écroule au contact de Sergio Ramos (45+1) ou que Podolski centre au second poteau pour Kroos, seul, dont la reprise est détournée par Casillas (69).

« Nous savons que nous avons ce qu’il faut en terme de créativité pour poser des problèmes à l’Espagne », avait dit Löw la veille. Mais ses hommes n’en auront pas vraiment posé.

Recalée dans le dernier carré, la Nationalmannschaft demeure la reine des accessits dans les années 2000 (deuxième au Mondial 2002, troisième en 2006, deuxième à l’Euro 2008). Et Klose reste bloqué à 14 buts en Coupe du monde. Le Brésilien Ronaldo (15 buts) peut respirer.

Sportmagazine.be, avec Belga

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