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Véhicule électrique en leasing: comment bien choisir sa formule

Le marché du leasing électrique séduit les automobilistes. Si l’offre de véhicules s’étoffe, le modèle financier n’aurait pas que des avantages.

Rouler dans une voiture électrique que l’on n’a pas forcément les moyens d’acquérir, sans y sacrifier une part trop importante de son budget. Telle est la promesse du leasing, un mode de financement en plein essor sur le marché de l’automobile. Sur les 686.170 voitures neuves immatriculées en 2023 (+7,3%), près d’une sur deux (48,4%) était électrifiée, dont 19,6% totalement électrique. Une tendance poussée à la hausse par les véhicules de société, qui représentent 67% des voitures neuves immatriculées (leasing et achat propre).

Comment bien choisir sa formule et à quoi faut-il faire attention?

Qu’est-ce qu’un leasing, à qui s’adresse-t-il?

Le leasing est une formule de location à long terme, de un à 72 mois. Celui qui y souscrit paie chaque mois un loyer déterminé sur base de plusieurs paramètres (durée du contrat, kilométrage annuel, modèle de véhicule…). Ce montant comprend, dans la majorité des cas, la mise à disposition de la voiture, l’assistance 24h/24, les taxes, les entretiens…

Deux formules coexiste: le renting financier, à l’issue duquel il est possible de racheter le véhicule, et le leasing opérationnel, à la fin duquel la voiture doit être restituée.

« Quatre-vingts pour cent des contrats sont conclus en leasing opérationnel et 20 % en renting financier, précise Sam Heymans, CEO de Lizy, société de leasing. Environ 95 % par des indépendants en société et 5 % par des particuliers. Quant aux nouveaux contrats, 50 % concernent désormais des véhicules électriques. » En 2022, 18 000 voitures roulaient avec un contrat de leasing privé en Belgique, selon Renta, la fédération du secteur. Une progression de 50 % depuis 2018.

Quant au profil des conducteurs séduits par le leasing, ce sont en général des personnes dont les connaissances en matière d’automobile sont peu approfondies ou “ qui ne souhaitent pas conserver leur véhicule au-delà de cinq ans et plus ”.

Pouvoir d’achat en berne, rapidité….

Beaucoup privilégient la formule également pour ne pas trop grever leur pouvoir d’achat. « Pas besoin d’un gros capital de départ ou de sortir une grosse somme en une fois (NDLR: même si un acompte est parfois demandé), poursuit Sam Heymans. Il est aussi plus complexe, à l’heure actuelle, de déterminer la valeur résiduelle d’une voiture, soit le montant que l’on en tirera après une première utilisation, à la revente. Opter pour un véhicule qu’on restituera plus tard est alors une alternative plus intéressante. » La mise à disposition du véhicule est également plus rapide. « Alors qu’il faut souvent patienter plusieurs mois lorsqu’on acquiert un véhicule neuf », précise encore le leaser.

Alice, nouvelle utilisatrice d’une Dacia électrique en leasing, confirme les avantages de la formule : “Je cherchais un rapport qualité-prix intéressant pour une petite citadine abordable et fonctionnelle. Je ne souhaitais pas investir cinquante mille euros dans une voiture alors que j’effectue surtout de petits trajets en ville. Je suis pleinement satisfaite de mon choix.”

Quel budget prévoir pour un leasing?

Le budget à prévoir dépendra bien évidemment du modèle du véhicule (neuf, occasion, etc.). Pour une Tesla Model 3 (le modèle le plus choisi chez Lizy par les indépendants dans la catégorie « moyenne »), il faut compter 619 euros hors TVA. En leasing privé, des modèles d’entrée de gamme sont disponibles à des prix bien inférieurs. Ainsi, chez DirectLease, une Fiat 500e en « all inclusive » est affichée à partir de 335 euros par mois.

Tout dépendra bien évidemment des fonctionnalités dont le conducteur souhaite profiter. Alice, qui débourse un peu moins de 300 euros par mois pour sa Dacia, confirme que les inconvénients sont liés aux prix contenu de son leasing. « C’est une voiture d’entrée de gamme, on ne peut pas s’attendre à un produit de luxe bourré d’options. Par exemple, le coffre ferme mais je dois toujours m’en assurer car la porte est légère et n’est pas dotée d’un système de fermeture automatique », commente-t-elle.

Enfin, la plupart des entreprises proposent également une carte donnant accès à un vaste réseau de bornes électriques (les frais étant à charge de l’utilisateur).  Le budget à prévoir dépendra de la formule choisie et du fournisseur d’énergie.

Leasing et fiscalité 

Le contrat de leasing en tant que tel ne confère aucun avantage fiscal. «Il s’agit d’un produit financier, la nature du document ne génère donc aucun avantage», informe Sébastien Bodart, expert-comptable au sein du Bureau Simon.

Néanmoins, pour un indépendant, des astuces existent. «Le secret est d’opter pour un contrat de leasing de quatre ans. Un véhicule neuf à l’achat sera déduit et amorti en cinq ans alors qu’il est possible de renouveler un contrat de leasing tous les quatre ans. La mensualité sera un peu plus élevée, mais l’impôt économisé le sera également, puisqu’il le même montant sera économisé sur quatre années», conseille le comptable.

A cela s’ajoute l’avantage lié aux véhicules «zéro émission», déductibles à 100% jusqu’en 2026. Par la suite, la déductibilité baissera d’année en année en fonction de la date d’acquisition, pour atteindre une déductibilité de 67,5% pour tout véhicule zéro émission acquis à partir de 2031.

Concrètement, l’achat d’un véhicule 100% électrique avant le 31/12/2026 (payé au comptant ou via crédit bancaire), au prix de 50.000 euros TVAC par un non assujetti à la TVA (par exemple, un médecin) sera amorti en cinq ans. A raison de 10.000 euros de charges par an, cela représente une économie d’impôt de 12.500 euros au taux plein d’impôt des sociétés (25%), soit 2.500 euros par an.

A l’inverse, un véhicule 100% électrique pris en leasing avant le 31/12/2026, dont le premier loyer se chiffre à 1.600 euros, avec une option d’achat de 10.000 euros et un loyer mensuel de 800 euros par mois pendant quatre ans (coût total 50.000 euros) toujours par un non assujetti TVA, amènera la même déduction d’impôt (12.500 euros), mais sur quatre ans, soit 3.125 euros d’économie d’impôt par an.

A noter que les frais de charge électrique liés à la carte seront également déductibles

Assurance, besoins, TCO….

Une formule séduisante ? Oui, mais… « Je recommande de consulter les avis sur les différents sociétés, prône Sam Heymans. Afin de profiter d’un service optimal dans n’importe quelles circonstances et d’éviter les mauvaises surprises. »

Par ailleurs, le CEO encourage vivement les candidats à évaluer le «Total cost of operation» (TCO), soit le coût total d’exploitation du véhicule (mensualité, consommation électrique, déductibilité fiscale, etc.) et à intégrer celui-ci à leur budget : «Toutes les sociétés de leasing ne proposent pas un TCO pour chaque véhicule sur leur site. Avant de signer, le client doit analyser tous ses besoins (a-t-il une famille?, va-t-il faire beaucoup de kilomètres ?, etc.) et faire ses calculs.»

Certaines sociétés de leasing incluent également un contrat d’assurance full omnium dans leur abonnement, pour des montants allant de 500 euros à 750 euros HTVA, selon la valeur du véhicule. Mais ce n’est forcément le cas, mieux vaut vérifier. Dans ce cas, l’opération financière sera sans doute moins intéressante, selon testachats. « Nos calculs ont démontré qu’acheter une voiture, même à crédit, était alors généralement plus intéressant », indique l’association de défense des consommateurs.

Kilométrage, rupture anticipative,…

Toujours selon testachats, la formule de leasing peut cacher certains pièges. « Si vous dépassez le kilométrage annuel fixé dans le contrat, les suppléments peuvent être lourds. » Sam Heymans nuance : « Tout dépendra de la valeur de la voiture. Généralement, pour un véhicule “moyen”, nous comptons entre cinq et dix centimes d’euro par kilomètre dépassé. »

Par ailleurs, la voiture devra être restituée en bon état à l’issue du leasing. Les éventuels coups et griffes devront être réparés aux frais du contractant, quitte à faire intervenir l’assurance et s’acquitter de la franchise lorsque le véhicule est fortement dégradé.

Enfin, une résiliation anticipée d’un contrat de leasing peut être assortie d’indemnités très élevées. Dans certains cas, les frais de rupture peuvent se chiffrer jusqu’à 50% des mensualités restantes. Certaines sociétés de leasing offrent néanmoins des formules «premium», permettant à l’utilisateur de re-leaser le véhicule à un autre client lorsqu’il souhaite interrompre le contrat.

S’abonner pour un mois (ou plus), un bon plan?

Avec sa formule Lynk &Co, Geely, le groupe derrière Volvo et Polestar, propose une formule d’abonnement, accessible aux particuliers et aux professionnels, encore plus flexible que le leasing. Le principe ? Louer un véhicule électrique pour un mois, ou plus. Plus flexible et résiliable sans frais à tout moment, cette alternative à l’achat ou au leasing traditionnel s’adapte parfaitement aux nouvelles habitudes des automobilistes. « Il s’agit d’une formule intéressante pour des conducteurs avec un besoin de flexibilité sur le court terme car le contrat peut être résilié à tout moment, confie Sam Heymans, CEO de Lizy. Le revers de la médaille : elle ne propose qu’un seul modèle de véhicule. » De fait, l’entreprise n’offre à ce jour que son SUV Lynk & Co 01 (un Volvo XC40 déguisé) disponible en noir ou en bleu, au prix de six cents euros par mois, entretien et assurance inclus, avec un forfait de 1 250 kilomètres par mois, moyennant une tarification de 0,20 euro par kilomètre supplémentaire et des frais d’inscription de deux cents euros. Autre point d’attention relevé par les experts automobiles de testachats : « Attention, vous pouvez facilement résilier l’abonnement chaque mois, mais vous devez le faire au moins vingt jours avant la prochaine facture, dans le cas contraire, la location sera automatiquement prolongée pour un mois. » L’association de défense des consommateurs souligne néanmoins que la formule reste flexible : « Les conditions de location stipulent que vous avez droit à 1 250 kilomètres par mois, mais il s’agit d’un arrangement flexible. ” Ainsi, si vous avez parcouru 1 500 kilomètres le premier mois (dépassant donc la limite de 250 kilomètres), mais que vous avez parcouru seulement mille kilomètres le deuxième mois, il n’y a pas de problème. Vous pouvez donc « économiser » des kilomètres au cours des mois où vous parcourez moins de 1 250 kilomètres.

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