A Buffalo, le 14 mai, une nouvelle manifestation intolérable de racisme.
A Buffalo, le 14 mai, une nouvelle manifestation intolérable de racisme. © getty images

Comprendre le racisme pour mieux le combattre

Gérald Papy
Gérald Papy Rédacteur en chef adjoint

Sous la forme d’un dialogue dans « Dis, c’est quoi le racisme? », Vincent Aubert passe en revue les notions générales de race et de racisme

Maître de conférence à l’université catholique de Lille, le docteur en philosophie Vincent Aubert donne des clés pour mieux lutter contre un fléau, dont on a encore vu les ravages, le 14 mai, lors de la fusillade perpétrée par un suprémaciste blanc dans un supermarché de Buffalo, aux Etats-Unis, dans Dis, c’est quoi le racisme? (1), préfacé par la journaliste de la RTBF Ghizlane Kounda.

Sous la forme d’un dialogue, Vincent Aubert passe en revue les notions générales de race et de racisme. Il dénombre au moins trois définitions du racisme. La définition «cognitive», selon laquelle «les races existent et certaines sont inférieures à d’autres» ; la définition «attitudinale», qui renvoie à la stigmatisation de certaines attitudes ; la définition «systémique», qui implique qu’un système social privilégie un «groupe racisé» dominant.

(1) Dis, c’est quoi le racisme? , par Vincent Aubert, Renaissance du Livre, 96 p.
(1) Dis, c’est quoi le racisme? , par Vincent Aubert, Renaissance du Livre, 96 p. © National

L’auteur explique aussi quand l’antisémitisme et l’islamophobie peuvent être assimilés à du racisme, pourquoi l’objectif d’une réunion non mixte (la liberté de parole) ne justifie pas la discrimination raciale à l’encontre des Blancs, comment un profilage racial peut parfois ne pas être raciste et en quoi une discrimination positive d’ordre racial n’est pas raciste. Bref, établir que tel ou tel acte est ou non raciste n’est pas si simple qu’il y paraît. Un exemple développé par Vincent Aubert le démontre. Pour embaucher de nouveaux agents, la police exige la réussite d’une série d’épreuves, dont une de natation, dans laquelle, pour des raisons sociales et historiques, les membres d’un «groupe racisé» sont moins performants. D’apparence anodine, ce test peut donc «entretenir des inégalités raciales sans être raciste dans le sens mental». L’apprentissage de cette complexité doit aider à mieux lutter contre le racisme.

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