Anne-Sophie Bailly
Pourquoi le PS comme le MR sont devenus « le » parti du travail?
Notre grand sondage électoral le prouve. Le pouvoir d’achat reste la priorité numéro des Belges. Pas étonnant que le travail se trouve en tête des thèmes de campagne du PS comme du MR
Le constat était évident à la sortie du Wex de Marche-en-Famenne voici quelques semaines. Le MR s’était positionné comme «le» parti du travail. Celui qui accompagnera les chômeurs pour les remettre sur le chemin de l’emploi. Celui qui prône le goût du travail comme celui de l’effort. Celui qui, enfin, portera le taux d’emploi de la Belgique au niveau de celui de ses pairs européens, celui de Bruxelles et de la Wallonie à la hauteur de celui de la Flandre.
Le constat était évident à la sortie de Flagey au soir du dimanche 18 février. Le PS s’était positionné comme «le» parti du travail. Celui qui met l’emploi au cœur de son projet de société. Celui qui prône la semaine de 32 heures réparties sur quatre jours sans perte de salaire. Celui qui propose une revalorisation du salaire minimum à 2 800 euros contre 2 000 euros actuellement.
On ne reviendra pas ici sur la pertinence des propositions de Paul Magnette. Mais ce qui est frappant dans ces deux récents congrès de campagne, c’est l’importance accordée, à gauche comme à droite, aux problématiques socioéconomiques. Pour des motivations différentes: essayer de contenir l’avancée du PTB, le Parti du travail de Belgique, pour le PS, se positionner contre «50 nuances de gauche» pour le MR. Aussi car il s’agit des préoccupations majeures des électeurs.
Le grand sondage électoral réalisé pour Le Vif par l’institut Kantar, qui interroge les Belges sur leurs intentions de vote et leurs préoccupations principales, le confirme. En effet, notre enquête dévoile l’importance que revêt toujours la thématique du pouvoir d’achat au sein de la population. C’est la préoccupation numéro un pour l’ensemble des sondés, la première pour les répondants francophones, la deuxième pour les néerlandophones. Juste devant l’immigration, mais loin devant les inégalités, la sécurité sociale ou le climat.
Notre sondage le confirme: le pouvoir d’achat est la préoccupation numéro un des Belges.
Paul Magnette a choisi d’en parler en mettant à l’agenda un sujet qui était peu sur la table mais à fort potentiel électoral. Notre sondage indique en effet que le pouvoir d’achat et la lutte contre la pauvreté et les inégalités constituent les préoccupations principales des répondants qui pourraient envisager de voter PS. Georges-Louis Bouchez a opté pour un focus sur la limitation des allocations de chômage à deux ans. Une thématique tout aussi électoralement porteuse puisque 51% des répondants à notre sondage s’y montrent favorables et qu’ils sont 56% si on ne prend en compte que l’électorat potentiel du MR.
L’emploi continuera donc vraisemblablement à nourrir la campagne. Mais au lendemain du 9 juin, il restera à trouver un terrain d’entente sur un nécessaire projet de réforme du marché du travail. En rangeant les slogans de campagne.
L’échec de la Vivaldi à cet égard montre que c’est autrement plus complexe.
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