Anne-Sophie Bailly

Grève à la SNCB: l’usager et la mobilité de demain restent à quai

Anne-Sophie Bailly Rédactrice en chef

Deux fois 48 heures de grève en deux mois paralysent la SNCB. A côté des revendications syndicales et du discours patronal, c’est l’usager et la mobilité de demain qui restent à quai. Et c’est grave!

Une grève de 48 heures paralyse la SNCB en ce début novembre. Deux journées de débrayage supplémentaires devraient immobiliser le rail une nouvelle fois dans le courant du mois de décembre. Des arrêts de travail à répétition qui s’appréhendent d’autant de points de vue qu’il y a de protagonistes qui se penchent sur les dossiers de la SNCB et d’Infrabel.

En premier lieu, et comme moteur de la colère syndicale, c’est le manque de concertation sociale qui est avancé ; il aurait rendu inévitable cette paralysie des chemins de fer, puisqu’il s’agirait de la seule et unique manière de faire entendre sa voix face à des décisions «prises en haut et imposées en bas sans dialogue». Mais le passage progressif du régime de statutaire vers celui de contractuel, les effectifs jugés insuffisants, les heures de récupération accumulées et impossibles à prendre, les absences inquiétantes pour maladie de longue durée ou burn-out, des exigences de polyvalence toujours plus importantes sont dénoncés avec tout autant de vigueur.

96 heures de grève paralysent le rail. L’usager et la mobilité de demain restent à quai.

Grève à la SNCB: le point de vue de la direction

Autre point de vue, autre discours. Celui de la direction du rail qui explique qu’après des années de vaches maigres, les investissements sont de retour à la SNCB, qu’un important programme de recrutement a été mis en place mais que former un cheminot, ça prend du temps. Et que, oui, la polyvalence est centrale, mais qu’à côté de l’effort fourni par les collaborateurs, l’essentiel de l’amélioration de la productivité doit venir d’une augmentation du trafic grâce à l’attractivité et la qualité du service proposé. Qu’il faut amener les chemins de fer belges au niveau de celui de ses pairs européens. Qu’un plan de route a été établi pour atteindre ces objectifs et qu’il ne permet ni haltes ni retards supplémentaires.

Et puis, il y a le point de vue d’autres acteurs. Comme celui de l’usager. Qui espère toujours que la ponctualité de son train s’améliorera. Qu’il voyagera confortablement et en sécurité. Que le réseau sera renforcé et les plages horaires élargies. Qui se projette dans la société de demain et qui, pour cela, espère une mobilité moins carbonée et plus verte. Le point de vue de ceux qui restent à quai.

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