Fleuves d’Afrique : le majestueux Zambèze et ses secrets
En partenariat avec Rolex
Défenseur de l’environnement, l’explorateur sud-africain Steve Boyes dirige les expéditions ‘Great Spine of Africa’. L’objectif de ces expéditions est de documenter des milliers de kilomètres de cours d’eau africains n’ayant encore jamais fait l’objet d’une étude scientifique. En Afrique, la vie de millions d’êtres humains, d’animaux et de plantes dépend de ces sources des fleuves. Rolex soutient ces expéditions par le biais de l’initiative Perpetual Planet.
Une source au bout du monde
Les paysages dans le sud‑est des hauts plateaux de l’Angola sont d’une incroyable beauté, révélant une nature authentiquement sauvage. Lorsque les premiers colons portugais y sont arrivés, ils ont baptisé l’endroit Terra do fim do Mundo (‘la terre du bout du monde’).
Une terre d’écosystèmes luxuriants, de tourbières inaccessibles et d’étendues accidentées… Pour le Zambèze, fleuve majestueux d’Afrique australe, c’est bien ici que tout commence.
Ces fleuves sont vitaux pour l’Afrique, et pourtant ce n’est qu’aujourd’hui qu’ils font pour la première fois l’objet d’études scientifiques
Le Zambèze, source de vie pour le sud de l’Afrique
Vingt millions de personnes, et d’innombrables espèces végétales et animales que l’on ne trouve nulle part ailleurs sur Terre, dépendent des eaux impétueuses du Zambèze pour leur survie.
Long de 2660 kilomètres, le Zambèze débute son cours dans le nord de la Zambie, fait une courte incursion en Angola avant de revenir dans le sud de la Zambie, dont il marque la frontière avec le Zimbabwe à partir des chutes Victoria. Il traverse ensuite le lac Kariba jusqu’au Mozambique, où il se jette dans l’océan Indien.
Bien qu’il soit l’un des plus grands fleuves du monde, le Zambèze n’en demeure pas moins méconnu. L’ambition du biologiste de la conservation sud-africain Steve Boyes était de suivre son cours, depuis sa source dans une région marécageuse jusqu’aux eaux salées de l’océan Indien. En savoir plus sur les sources et écosystèmes uniques du Zambèze va aider les scientifiques et les communautés locales à protéger le fleuve et son environnement, et à renforcer sa résilience face au changement climatique.
Les cours d’eau, colonne vertébrale de l’Afrique
Depuis près d’un siècle, Rolex soutient les personnes qui repoussent les limites de la connaissance. Pour les explorateurs des temps modernes, il n’est rien de plus urgent et de plus impérieux que de protéger la planète et sa biodiversité pour les générations à venir.
Cet objectif est également au cœur des expéditions Great Spine of Africa (‘spine’ est le mot anglais pour ‘colonne vertébrale’) menées par Steve Boyes et une équipe composée d’experts, de scientifiques et de ‘mémoires locales’. Ces expéditions fournissent des informations vitales sur les sources grands fleuves africains : le Zambèze, le Congo, le Niger et le Nil. Quatre cents millions de personnes et les deux tiers de l’économie africaine dépendent de (l’eau de) ces fleuves. Un grand nombre de leurs affluents sur lesquels Boyes et son équipe naviguent n’ont encore jamais fait l’objet d’une étude scientifique.
Les expéditions nous apprennent également comment les communautés contribuent, au niveau local, à la protection de leurs écosystèmes
Partir de la source : la rivière Lungwebungu
Son expédition consacrée au Zambèze, Steve Boyes l’a entamée par son plus grand affluent, la rivière Lungwebungu. Celle-ci prend sa source dans le centre de l’Angola, à environ 1400 mètres d’altitude, et s’écoule sur 644 kilomètres vers le sud-est à travers le plateau sud-africain. Selon Steve Boyes, la Lungwebungu est la véritable source du Zambèze. Comment détermine-t-on la source d’un fleuve ? « La source d’un fleuve est ce qui lui fournit la plus grande quantité d’eau et qui est situé au point le plus éloigné de son embouchure », explique‑t‑il.
Le château d’eau de l’Okavango-Zambèze
C’est donc dans le sud‑est des hauts plateaux angolais que Steve Boyes et son équipe ont entamé leur expédition, dans une zone connue sous le nom de ‘château d’eau de l’Okavango‑Zambèze’. Les châteaux d’eau naturels sont des sources primaires d’eau douce, alimentées par des glaciers et de la neige. Le monde compte 78 châteaux d’eau de ce type.
Steve Boyes a découvert le ‘château d’eau de l’Okavango-Zambèze’ lors d’une expédition avec le National Geographic Okavango Wilderness Project (NGOWP). L’Okavango est un fleuve d’Afrique australe, long de 1600 kilomètres, qui s’écoule vers le sud depuis l’Angola, forme la frontière entre l’Angola et la Namibie, pénètre au Botswana après les cascades de Popa, et se jette dans le plus grand delta fluvial endoréique (intérieur) du monde. Un delta fluvial endoréique est un bassin fermé qui ne se jette pas dans une mer ou un océan. En l’occurrence, le delta de l’Okavango se déverse dans le désert du Kalahari.
Le ‘château d’eau de l’Okavango-Zambèze’ se situe à environ 800 kilomètres des principaux fleuves africains qu’il alimente. Depuis sa découverte, il fait l’objet de recherches scientifiques constantes.
Paysages quasi bibliques
Cette région possède des châteaux d’eau naturels qui se trouvent dans des zones surélevées de tourbières et de forêts, caractérisées par une forte pluviosité. Les tourbières agissent comme des éponges qui alimentent les rivières, et ce, même pendant la saison sèche. Ces forêts et tourbières ont un rôle essentiel alors que les températures continuent d’augmenter et les régimes climatiques changent.
Mais ces terrains sont relativement peu accessibles. Steve Boyes : « Cet endroit est digne d’un récit biblique, dans le sens ‘apocalyptique’. Pendant la journée, on est constamment piqués, et la nuit, les fourmis volantes et les mites envahissent l’air. C’est un endroit où il est très difficile de mener des études scientifiques, de vivre, ou même de faire quoi que ce soit. C’est vraiment La Terra do fim do Mundo. »
Avec ces données scientifiques, nous voulons convaincre les responsables politiques de mener une politique différente
Pirogues traditionnelles et sciences appliquées
L’équipe de Steve Boyes a navigué sur la Lungwebungu dans des pirogues traditionnelles, appelées ‘mekoro’, couramment utilisées dans le delta de l’Okavango. L’équipement scientifique embarqué constituait un élément crucial de l’expédition car, comme le dit Steve Boyes, « tout ce qui pouvait être mesuré, nous voulions le mesurer. »
L’équipe a répertorié l’ensemble de la faune et de la flore, ainsi que les zones d’habitation humaine observées pendant l’expédition. Elle a aussi prélevé des échantillons d’eau pour étudier l’ADN environnemental de chaque poisson rencontré. Des invertébrés aquatiques ont également été étudiés. (Au cours d’expéditions précédentes menées dans la région dans le cadre du NGOWP, l’équipe avait identifié plus de 140 espèces totalement nouvelles pour la science).
Une base de données pour surveiller l’évolution du cours d’eau africain
Steve Boyes et son équipe ont mesuré la structure et le débit de la Lungwebungu, et ont constamment suivi la qualité de l’eau tout au long de ses 900 kilomètres jusqu’à sa destination finale, la frontière avec la Zambie. En plus de ces relevés continus, l’équipe a effectué des arrêts tous les 10 km en vue de monitorer l’habitat à l’aide de vidéos et de photographies prises par un drone.
Toutes les données recueillies vont permettre de constituer une base de données exhaustive et détaillée sur la santé et les écosystèmes de la rivière. Ce travail pourra ainsi être répété dans cinq, dix ou quinze ans. Steve Boyes : « Il est extrêmement important de pouvoir mesurer l’évolution du cours d’eau, de déterminer les limites d’un changement acceptable, puis de présenter ces données au gouvernement pour leur expliquer qu’il faut changer de politique. »
L’objectif de l’expédition ‘Great Spine of Africa’ est de mieux comprendre les communautés locales et leur relation avec l’environnement africains
En plus d’identifier la meilleure façon de protéger les rivières et fleuves d’Afrique, Kerllen Costa, membre de l’équipe de Steve Boyes, biologiste et anthropologue environnemental angolais, souligne un autre objectif important : « Nous nous efforçons également de mieux comprendre les communautés locales et leur relation avec le cours d’eau et son environnement. »
Cette meilleure compréhension peut aider les scientifiques à obtenir une vision plus complète de la manière dont les populations contribuent, au niveau local, à la protection de leurs écosystèmes.
« Il y a encore beaucoup de travail à faire sur ces rivières », conclut Steve Boyes. « Il faut établir des bases de référence pour mieux les protéger. » Les expéditions ‘Great Spine of Africa’ ont pour but d’inciter les gens à renforcer la protection de ces espaces sauvages vierges et à les préserver pour les générations à venir.
Rolex soutient des personnes et organisations qui recherchent et développent des solutions aux problèmes de la planète et qui ainsi contribuent à rendre le monde meilleur et à préserver la planète pour les prochaines générations. Dans cette série Le Vif met leurs efforts en lumière. Le Vif a réalisé ces articles en toute indépendance rédactionnelle.
Découvrez ici l’article précédant dans cette série : Rewilding Chile et Rewilding Argentina, ou comment Rolex réensauvage le monde
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