Rewilding Chile et Rewilding Argentina, ou comment Rolex réensauvage le monde
En partenariat avec Rolex
La conservation de la nature comme héritage. En 1991, Kristine Tompkins et feu son mari Douglas ont quitté leur belle carrière dans les affaires pour se consacrer à la restauration d’écosystèmes au Chili et en Argentine. Dans le cadre de son initiative Perpetual Planet, Rolex soutient leurs efforts pour réintroduire de la vie sauvage dans la nature en Amérique du Sud et lui offrir un avenir à long terme.
« Quand nous avons compris que nous pouvions changer le sort de ces territoires à long terme, notre motivation s’est retrouvée décuplée. »
Kristine Tompkins
Don de parcs nationaux
Quand Kristine Tompkins et son mari Douglas, aujourd’hui décédé, ont décidé d’échanger le monde des affaires pour l’extraordinaire jungle du sud du Chili, ils ont posé la première pierre d’un projet pionnier. Leur organisation Tompkins Conservation protège aujourd’hui plusieurs millions d’hectares de nature au Chili et en Argentine, les pays situés le plus au sud de notre planète.
Le couple a commencé en 1991 à acheter de grandes étendues de terres menacées et dégradées. Leur ambition était de redonner un futur à ces espaces naturels et, avec l’aide de scientifiques et de bénévoles locaux, d’y restaurer la biodiversité. Puis, une fois que ces parcelles ont recouvré leur richesse naturelle, elles sont donnés au gouvernement, comme parcs nationaux. « Quand nous avons compris que nous pouvions changer le sort de ces territoires à long terme, notre motivation s’est retrouvée décuplée », affirme Kristine Tompkins.
Dans le but de faciliter ses activités dans les deux pays, Tompkins Conservation a créé Rewilding Chile et Rewilding Argentina, deux organisations-sœurs pionnières et écologiques, soutenues par Rolex. Leur mission ? Protéger des millions d’hectares et leur donner un nouveau souffle.
Rewilding Argentina : le retour du jaguar
Pablo Guerra Aldazabal arbore un large sourire en voyant passer, sur l’écran de son ordinateur, une femelle jaguar portant son petit. La scène est capturée par l’objectif d’un des pièges photographiques installés dans le parc national d’Iberá, dans le nord-est de l’Argentine. Au prix d’efforts longs et intenses, l’équipe de Rewilding Argentina a réussi à réintroduire ce grand félin dans la région, après plus de 70 ans d’absence. Des efforts qui ont porté leurs fruits, comme le prouve l’image sur l’écran de Pablo Guerra Aldazabal.
Pablo Guerra Aldazabal arbore un large sourire en voyant passer, sur l’écran de son ordinateur, une femelle jaguar portant son petit. La scène est capturée par l’objectif d’un des pièges photographiques installés dans le parc national d’Iberá, dans le nord-est de l’Argentine. Au prix d’efforts longs et intenses, l’équipe de Rewilding Argentina a réussi à réintroduire ce grand félin dans la région, après plus de 70 ans d’absence. Des efforts qui ont porté leurs fruits, comme le prouve l’image sur l’écran de Pablo Guerra Aldazabal.
Baby-boom chez les jaguars, grâce à Rewilding Argentina
Plusieurs décennies d’élevage de bétail et de surexploitation des ressources naturelles pour l’agriculture avaient sérieusement mis en péril les marécages de l’Iberá, entraînant la disparition de nombreuses espèces végétales et animales.
« Les fermiers ont tout fait pour chasser les grands prédateurs de la région », explique Sofia Heinonen, Executive Director de Rewilding Argentina. « Le jaguar était perçu comme une menace pour le bétail. »
Aujourd’hui, au moins 12 jaguars sauvages vivent de nouveau dans le parc. L’équipe de Rewilding Argentina s’attend à un ‘baby-boom’. Pablo Guerra Aldazabal se souvient encore du moment où le premier jaguar a été remis en liberté dans la réserve. « J’en avais rêvé pendant des années. Ce jour-là, on a écrit l’histoire. »
Une espèce en entraîne une autre
Dès leur première visite de l’Iberá, la deuxième plus grande étendue marécageuse d’eau douce au monde, Kristine et Douglas Tompkins ont été convaincus qu’ils ne pouvaient pas se contenter de seulement préserver ce qu’il en restait. Il était impératif d’y réintroduire des espèces animales endémiques. Kristine Tompkins : « Notre travail consiste à recréer des écosystèmes complètement fonctionnels. »
Pour reconstruire ces écosystèmes de façon efficace, la réintroduction a dans un premier temps ciblé des espèces clés, des animaux qui jouent un rôle régulateur et favorisent le retour d’autres espèces. Les prédateurs tels que les jaguars ont un effet de cascade, en garantissant un équilibre écologique au niveau local.
Des siècles de travail
Pour l’Iberá, l’équipe de Rewilding Argentina a dressé une liste de plusieurs animaux qu’elle voulait réintroduire dans la région. « Tout est interconnecté, toutes les espèces jouent un rôle dans un écosystème », explique Sebastián Di Martino, Conservative Director de l’organisation. « Dans le parc national d’Iberá, nous nous concentrons sur 10 espèces différentes. »
La première espèce réintroduite a été le tamanoir qui, à l’instar du jaguar, avait disparu des marécages. Lorsque les effectifs de ce plus grand représentant de la famille des fourmiliers ont atteint de nouveau plusieurs centaines d’individus, cela a eu pour effet de réguler la population de fourmis et a par conséquent permis aux prairies et aux forêts de se reconstituer. Ce fut ensuite le tour du cerf des pampas, de l’ara chloroptère, de l’ocelot et de la loutre géante. Chacune de ces espèces a joué un rôle crucial dans la restauration de l’écosystème, notamment en disséminant des graines et, comme de véritables architectes paysagers, en contribuant ainsi à modifier le paysage. L’équipe de Rewilding Argentina espère que toutes ces espèces clés arriveront à s’y implanter durablement, et qu’elles poursuivront leur rôle pendant les centaines et même milliers d’années à venir.
« Il faut peu de temps pour détruire un écosystème, mais des décennies pour le rétablir. »
Cristián Saucedo
Rewilding Chile : à bas les clôtures !
La steppe de Patagonie, au Chili, a connu un destin semblable. Ce qui est aujourd’hui redevenu un environnement sauvage et sain était auparavant une région d’élevage intensif. Les Tompkins ont acheté les terrains fortement dégradés et les ont transformés en un beau parc national.
« Certaines zones étaient à ce point érodées qu’il ne restait littéralement que de la poussière », se souvient Cristián Saucedo, Wildlife Director chez Rewilding Chile, qui depuis déjà quinze ans œuvre méticuleusement au retour de la faune et la flore endémiques. « À présent, l’écosystème est en voie de guérison, mais c’est un processus de longue haleine. Il faut peu de temps pour détruire un écosystème, mais des décennies pour le rétablir. »
Le premier travail de Rewilding Chile a été d’enlever les centaines de kilomètres de clôtures qui fractionnaient la région et empêchaient les animaux de se déplacer en toute liberté. L’équipe a ainsi permis aux populations animales existantes de s’étoffer, notamment le puma, le nandou (un oiseau sans ailes ressemblant à un émeu et qui contribue à disperser des graines) et, enfin, l’huemul, emblème du Chili également connu sous le nom de ‘cerf du sud andin’.
Les populations de ces animaux augmentent progressivement, revitalisant et restructurant les forêts qu’ils habitent. C’est un changement que Daniel Velásquez a pu observer ces vingt dernières années. Le retour du cerf a changé son destin : l’ancien éleveur de moutons et de bétail s’est reconverti en ‘garde-huemul’.
Rewilding Chile et Rewilding Argentina, un investissement dans l’avenir
La transition vers une économie durable ainsi que le soutien et la participation des villes et villages de la région sont essentiels au succès de Rewilding Chile et Rewilding Argentina. « On ne peut pas maintenir ces parcs et territoires si les communautés locales ne peuvent pas en bénéficier directement. Cela développe un sentiment d’appartenance, le sens des responsabilités et un sentiment de propriété », précise Kristine Tompkins. L’implication entre la communauté locale et la terre qu’elle occupe, est un maillon indispensable du projet. La nature sauvage doit apporter quelque chose aux humains.
La mission de Kristine Tompkins, à savoir rétablir des écosystèmes uniques et solides au Chili et en Argentine, continue de porter ses fruits. À force de patience et de persévérance, les équipes de Rewilding Chile et Rewilding Argentina ont œuvré à la création et à l’expansion de quinze parcs nationaux. Elles ont permis à la nature de reprendre ses droits, en totale harmonie avec les communautés locales. Ainsi, Rewilding Chile offre de nouvelles perspectives aux populations locales, et en premier lieu aux enfants.
La conclusion de Kristine Tompkins ?« Ce qui me réjouit le plus, c’est de voir toute la faune et la flore s’épanouir, et les enfants se promener sur les sentiers. Qui ne serait pas fier de cela ? »
Rolex soutient des personnes et organisations qui recherchent et développent des solutions aux problèmes de la planète et qui ainsi contribuent à rendre le monde meilleur et à préserver la planète pour les prochaines générations. Dans cette série Le Vif met leurs efforts en lumière. Le Vif a réalisé ces articles en toute indépendance rédactionnelle.
Découvrez ici l’article précédant dans cette série : Menkab ou la protection des cachalots en mer de Ligurie
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