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L’étourdissement des homards bientôt au menu en Wallonie?

Michelle Lamensch Journaliste

Alors que Bruxelles doit trancher ce vendredi concernant l’abattage avec ou sans étourdissement, la question de l’étourdissement des… hormards est discutée en Wallonie.

Depuis 2019, la Wallonie et la Flandre interdisent l’abattage rituel d’animaux sans étourdissement. A Bruxelles, la question – qui doit être tranchée ce 17 juin, en séance plénière du parlement régional – divise les élus de la plupart des partis, pour des motifs religieux et électoraux. Au nord et au sud du pays, on invoque des arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne et de la Cour constitutionnelle, selon lesquels l’interdiction d’abattage sans étourdissement permet de réduire de manière «légitime» et «proportionnée» la souffrance animale.

En Wallonie, certains, comme la députée Françoise Mathieux (MR), en pincent aussi pour les conditions de mise à mort des homards avant consommation, ceux que le Conseil wallon du bien-être animal dénomme «décapodes marcheurs». Interrogée à ce sujet, à l’occasion d’une question écrite, la ministre du Bien-être animal, Céline Tellier (Ecolo), explique que, si le Code wallon du bien-être animal ne s’applique qu’aux vertébrés, il permet au gouvernement d’étendre certaines de ses dispositions à quelques invertébrés que des recherches scientifiques dotent de capacités sensitives et au nombre desquels figurent ces «décapodes marcheurs».

Le Conseil wallon du bien-être animal estime, en effet, que ces animaux semblent avoir la capacité de ressentir des émotions, notamment la douleur. Avec pour conséquence, conclut le Conseil, que leur mise à mort doit être précédée d’un «étourdissement adéquat, telle l’électronarcose».

Pour la ministre, toutefois, avant d’imposer l’étourdissement des décapodes marcheurs, il convient d’en étudier, avec les parties impliquées, la faisabilité des méthodes. Et une telle étude ne figure pas, pour l’instant, parmi les priorités dans la mise en application du Code wallon du bien-être animal… Cela dit, dans l’attente d’un texte législatif, la ministre Tellier a chargé son administration de sensibiliser restaurateurs et commerçants vendant des homards vivants à d’autres solutions que la mise à mort sans étourdissement de ces animaux: chocs électriques ou destruction mécanique des noyaux encéphaliques avant la cuisson.

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