Guido Dumarey

Guido Dumarey veut sauver Van Hool, et maintenir 1.000 emplois

Ce lundi, le constructeur d’autobus Van Hool a annoncé un nombre de licenciements plus important que prévu. Seul 650 à 950 employés sur les 2.500 garderont leur poste. Avant que l’homme d’affaires Guido Dumarey ne fasse une nouvelle offre de reprise, promettant « au moins un tiers d’emplois supplémentaires » sur le long terme, soit un millier d’emplois.

Le tribunal de l’entreprise de Malines a prononcé lundi matin la faillite de Van Hool. La société est désormais aux mains de quatre curateurs. Le constructeur néerlandais d’autobus VDL et GRW, une société partenaire du fabricant allemand de remorques Schmitz Cargobull, ont chacun remis une offre contraignante auprès des curateurs. 

« Ces offres constitueront la base pour des accords définitifs qui pourront être conclus à très court terme », précise la direction de Van Hool dans un communiqué. Celle-ci ajoute que le personnel devrait y voir plus clair dans les prochaines semaines.

Le groupe VDL reprendrait les activités bus et véhicules de tourisme alors que GRW mettrait la main sur la division véhicules industriels. « Les accords définitifs peuvent mener à très court terme à une relance des activités et il y aurait alors des opportunités d’emploi pour 650 à 950 personnes, avec des possibilités de croissance à long terme », ajoute la direction. Celle-ci qualifie une telle issue de « meilleur résultat possible » pour toutes les parties impliquées.

Guido Dumarey fait une nouvelle offre pour Van Hool

L’homme d’affaires Guido Dumarey a fait une nouvelle offre pour le groupe Van Hool lundi matin. Le candidat repreneur affirme que son offre peut sauver plus d’emplois (environ 1.000) que celles de ses concurrents VDL et Schmitz Cargobull. À eux deux, ils ne pourraient reprendre qu’entre 650 à 950 travailleurs, alors qu’il propose « au moins un tiers d’emplois supplémentaires ». « Il s’agit d’emplois garantis à long terme et non de postes temporaires destinés à terminer les projets en cours », a-t-il insisté.

Selon l’entrepreneur, il est crucial de conserver deux constructeurs d’autobus dans le Benelux, plutôt que de laisser Van Hool être absorbé par VDL. Son projet prévoit la création d’une entreprise intégrée, avec une importante unité de production en Macédoine du Nord, tout en maintenant à Koningshooikt les activités de développement, prototypage, calibrage, adaptation aux carburants alternatifs, ainsi que les services de vente, d’achat, de documentation et les affaires juridiques.

Il n’exclut pas non plus la possibilité de produire des bus en Belgique, à condition que cela soit « compétitif et rentable ». Le candidat repreneur, qui bénéficie du soutien de deux banques dans le cadre de ce nouveau plan, a tenu à souligner l’urgence de la situation, notamment pour l’usine macédonienne qui est en train de se vider, tout en assurant que le financement ne serait « pas un problème ». L’entrepreneur espère obtenir une réponse claire dans les 48 heures, faute de quoi la situation pourrait « mal tourner », a-t-il prévenu.

Les syndicats sont cependant peu convaincus par l’offre de Dumarey après l’avoir analysée en profondeur. L’homme d’affaires s’était auparavant retiré de la course à la reprise. L’entrepreneur avait fait savoir que le prix pour une reprise totale (200 millions d’euros) était trop élevé selon lui, notamment en raison de la pollution des sols autour de l’usine. M. Dumarey aurait désormais trouvé un partenaire pour la potentielle aventure: ABC, le distributeur américain de Van Hool. Un élément étonnant vu que la famille Van Hool – décriée par les syndicats – détient une participation minoritaire d’ABC.

Van Hool: « C’est un jour triste et noir pour l’industrie flamande »

Même s’ils étaient attendus, les chiffres sont décevants, commente de son côté le front commun syndical. « C’est un jour triste et noir pour des milliers de familles, pour l’ensemble de la région et pour l’industrie flamande », écrit-il. Selon les syndicats, Van Hool est un joyau qui s’en va en des mains étrangères. « On se souviendra de cette entreprise comme celle qui a loupé le coche, avec une responsabilité écrasante des mondes politique et bancaire, mais surtout un manque du sens des responsabilités de la part de la famille Van Hool », commentent-ils.

Dans un premier temps, chaque travailleur recevra son C4. Les repreneurs pourront ensuite lancer assez rapidement les appels à candidature. D’après les syndicats, le constructeur néerlandais d’autobus serait prêt à réengager 300 à 600 personnes et GRW 350 travailleurs. Entre 1.550 et 1.850 personnes travaillant actuellement à Koningshooikt ne pourront donc pas être reprises.

Le patronat flamand déterminé à trouver des opportunités pour les travailleurs licenciés

Le monde patronal flamand rappelle que de nombreux postes techniques sont vacants au nord du pays et espère que le personnel du constructeur de bus Van Hool pourra profiter de certaines opportunités. Un grand salon de l’emploi est organisé le 28 mai à Putte, à cinq kilomètres à peine de l’usine d’assemblage de Van Hool, dont la faillite a été prononcée lundi par le tribunal de l’entreprise.

« Nous perdons une figure de proue absolue. Mais nous ne pouvons pas rester les bras croisés: Agoria collaborera le plus rapidement possible avec le VDAB (office flamand de l’emploi, NDLR) et les agences d’outplacement afin de trouver une solution pour tous les travailleurs qui perdent leur emploi », a commenté dans un communiqué la directrice générale d’Agoria Vlaanderen, Jolyce Demely.

La fédération de l’industrie technologique s’associe avec l’association flamande des entreprises, le Voka, pour l’organisation de ce salon de l’emploi. « Déjà 113 entreprises technologiques nous ont communiqué un total de 1.161 postes vacants. Nous espérons que de nombreux employés de Van Hool, dont les compétences techniques sont très recherchées sur le marché du travail, trouveront rapidement un nouvel emploi », a ajouté Mme Demely.

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