© Belga

Nollet tacle Bouchez avant le Codeco « énergie »: « Bouchez aboie, le gouvernement avance »

Eglantine Nyssen
Eglantine Nyssen Journaliste au Vif, multimedia editor

Différentes mesures sont sur la table du Comité de concertation « énergie » qui se tient ce mercredi pour alléger la facture énergétique des Belges. Parmi celles-ci, la taxation des surprofits.

Alors que les différents gouvernements du pays se retrouvent ce mercredi à 15h pour un comité de concertation consacré à la flambée des prix de l’énergie, la question de la taxation des surprofits revient sur le devant de la scène. Lors d’une réunion préparatoire du cabinet nucléaire fédéral, la Vivaldi a accepté d’écrémer les bénéfices excédentaires. Pendant longtemps, il a été question d’une taxe mais le gouvernement viserait une contribution. Selon la ministre De Sutter, cette mesure devrait rapporter 1 à 1,5 milliard d’euros.

« D’un point de vue économique, un surprofit n’existe pas », selon Georges-Louis Bouchez. Le président du MR propose par contre une « contribution temporaire de crise » de la part les producteurs d’énergie, expliquait-il ce matin à nos confrères de l’Echo. « Il ne s’agit donc pas d’une taxe sur les bénéfices excédentaires, mais d’une contribution visant à garantir l’approvisionnement. »

Comment ? En se basant sur le mix énergétique de chaque entreprise concernée, explicite encore le MR. « Comme le prix de l’électricité en Europe est déterminé par le prix du gaz, aujourd’hui, plus la part des énergies renouvelables et nucléaires est importante, plus les bénéfices sont élevés. Parfois cinq ou six fois le coût de production. Nous voulons prélever une contribution temporaire de solidarité sur cette différence, qui pourrait aller jusqu’à 50 à 60% », complète Georges-Louis Bouchez.

Une vision taclée par Jean-Marc Nollet, interrogé par nos confrères de La Première ce mercredi. A la question du blocage de la taxation des surprofits, le coprésident d’Ecolo a répondu: « Certains tenants de l’idéologie néo-libérale ont bloqué. Soyons clairs, depuis le mois de février, la ministre Van der Straeten propose cette piste d’aller taxer les surprofits. Dès le mois de mars, Alexander De Croo en a été convaincu également. Ils ont porté cela au niveau européen. Et à l’intérieur de la Belgique, on a le président du MR qui appuie constamment sur le frein. Encore ce matin, il déclare vouloir rassurer les marchés. Il ne faut pas rassurer les marchés, il faut réformer le mécanisme de formation des prix de l’énergie. Ces prix sont indécents et ce ne sont pas aux citoyens et aux PME de payer le système néolibéral qui dérive complètement sur le marché de l’énergie. »

« Je ne dis pas que c’est facile », complète l’écologiste. « Mais il y a un chemin qui est possible. La preuve est que la ministre de l’Energie a déposé des propositions qui ont été bloquées mais qui aujourd’hui font l’unanimité. »

« Je demande du respect »

Invité de LN24 mercredi matin, Georges-Louis Bouchez a par ailleurs estimé que Tinne Van der Straeten (Groen) mentait en affirmant que le parc nucléaire belge ne peut être prolongé pour des raisons de sécurité. Selon le Montois, les réacteurs belges ne présentent en réalité aucun risque. Et si l’on a découvert des micro-fissures sur deux d’entre eux, celles-ci sont « invisibles à l’oeil nu », a défendu le chef de file des libéraux francophones. « Si ces centrales sont réellement dangereuses, pourquoi est-ce que la ministre ne les arrête pas demain matin? », a lancé M. Bouchez.

Des propos qui ont fait bondir Jean-Marc Nollet. « Ce qu’il faut, c’est ce que le gouvernement fédéral fait, c’est-à-dire accélérer la transition. La Mer du Nord sera notre centrale électrique du XXIe siècle. Et certains, au MR notamment, restent bloqués dans le XXe siècle. Quand j’entends la manière dont ce matin encore, le président du MR se permet de critiquer le Premier ministre, je demande du respect pour le travail effectué par le Premier ministre et par la ministre de l’Energie. Cela ne peut plus durer comme cela. A force de critiquer à l’extérieur, il déforce la capacité de la Belgique à agir au niveau européen. » « Ce qui compte pour moi, c’est que le gouvernement continue à avancer », a-t-il ajouté. « Et c’est le cas. Regardez les décisions prises hier soir qui vont être annoncées lors du Comité de concertation. Georges-Louis Bouchez aboie, le gouvernement avance. »

La question nucléaire

Jean-Marc Nollet a également taclé le président du MR sur la question du nucléaire. « Le problème n’est pas belgo-belge. Le problème est européen et même mondial. La question des deux réacteurs nucléaires dont il parle ici, cela n’a aucun sens par rapport à la crise. Et lui est en train de transformer la crise comme un enjeu de prolongation ou pas de deux centrales nucléaires en plus. Aujourd’hui, c’est la guerre en Ukraine qui a déclenché les conséquences et le fait que le marché néolibéral qu’il défend n’est pas capable de faire face aux situations de crise. Son modèle néolibéral ne tient plus! Il coule et il essaie de faire diversion avec la prolongation de réacteurs supplémentaires », a-t-il ajouté.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire