« Vous êtes incapable de protéger la population », a dénoncé le chef de groupe N-VA Peter De Roover mercredi à la Chambre.
Au lendemain du discours de politique générale prononcé par le Premier ministre Alexander De Croo, les députés se retrouvent afin d’en débattre. Le plus grand groupe politique à la Chambre, la N-VA, également premier parti d’opposition, a ouvert le bal.
Le chef de groupe des nationalistes flamands a sans surprise critiqué le budget 2023-2024 de la Vivaldi.
« Une phrase de votre discours résumait bien l’ambiance générale: ‘mais qu’aurions-nous dû faire?’ Cela ne traduit pas un enthousiasme délirant. La réponse est pourtant très simple: imposer des réformes. Mais c’est beaucoup trop ambitieux avec un tel attelage », a lancé Peter De Roover à l’adresse du Premier ministre.
La N-VA a critiqué « une méthode de travail assez particulière: les libéraux ont découvert qu’il fallait faire quelque chose sur la péréquation (de la pension des fonctionnaires). Ils mettent ce point sur la table. La gauche dit pas question, et les libéraux répondent ‘d’accord… à condition que vous renonciez à votre taxe sur les comptes-tires’. Hormis ce maquignonnage politique, je ne vois pas le lien entre la pension des fonctionnaires et la taxe sur les comptes-titres. Je retire ma proposition si tu retires ta proposition », a résumé Peter De Roover.
Après seulement six minutes de prise de parole, les questions des députés des autres groupes, tant de la majorité que de l’opposition, ont fusé. Parmi les réactions critiques (à l’intervention N-VA), celle du président de l’Open Vld Egbert Lachaert. Le député a rappelé les débats budgétaires également compliqués au sein du gouvernement flamand dirigé par le N-VA Jan Jambon (avec l’Open Vld et le CD&V).
« Le gouvernement flamand est en effet venu avec deux jours de retard, mais avec un discours solide, une perspective », a répondu M. De Roover. « Vous auriez dû vous inspirer de son action. J’aurais préféré que le Premier ministre vienne deux jours en retard, mais pour nous présenter un budget similaire (à celui du gouvernement flamand). »
Le débat a principalement porté sur la rigueur budgétaire, chère à la N-VA. Peter De Roover a ainsi pointé certains points « qui ne sont pas dits dans la déclaration de politique générale » : « plus rien ne se fera sur les pensions », « pas un chouia de nouvelles décisions en matière d’énergie », « pour la réforme fiscale, on a juste une date ».
Ces critiques ont fait réagir les membres de la majorité. « Nous n’économiserons jamais sur le dos du peuple. Votre parti est une menace pour le pouvoir d’achat », a objecté Melissa Depraetere (Vooruit) à sa collègue. « Je me réjouis que des personnes sérieuses gouvernent ce pays en ces temps difficiles et que nous n’avons pas laissé cela à la N-VA », a ajouté Kristof Calvo (Groen).
« Dites cela aux personnes qui doivent supporter les dettes, pas après-demain, mais demain », a répondu Peter De Roover. « Vous donnez l’impression que le gouvernement donne de l’argent, mais le gouvernement n’a pas un sou. Vous dépensez l’argent de demain. » Egbert Lachaert (Open VLD) a répondu : « nous sommes dans la pire crise énergétique depuis la Seconde Guerre mondiale et pourtant nous économisons 4 milliards d’euros. Aurions-nous dû économiser 10 milliards ? 15 milliards ? C’est complètement irréaliste », a lancé le député.
« Vous vouliez démontrer que ce pays fonctionne, vous avez démontré qu’il ne fonctionne pas. Le prochain gouvernement devra nettoyer les écuries », a conclu Peter De Roover.
Après près de 3 heures de débats, place à Ecolo-Groen.
Chaque groupe parlementaire dispose de 40 minutes pour développer son argumentaire. Les chefs de groupe peuvent être interrompus par des questions des députés. La réponse du Premier ministre est attendue dans la soirée. Le vote de confiance est prévu jeudi à partir de 15h10.