Mesures contre le coronavirus : la Belgique va-t-elle s’inspirer de ses pays voisins ?
Face à la recrudescence de la pandémie de coronavirus en Europe, les pays voisins de la Belgique prennent des mesures fortes. À l’aube du comité de concertation prévu ce vendredi, la Belgique s’inspirera-t-elle plutôt des Pays-Bas, de l’Allemagne ou suivra-t-elle le président français, Emmanuel Macron, comme elle l’a fait au début de l’épidémie ?
Mardi soir, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a annoncé l’entrée en confinement partiel des Pays-Bas à partir de mercredi, comprenant notamment la fermeture des bars et des restaurants pour tenter de freiner la pandémie de Covid-19.
La chancelière allemande, Angela Merkel, a également annoncé de nouvelles mesures plus restrictives. Le nombre de participants à des évènements privés sera par exemple limité dans les régions enregistrant plus de 35 nouvelles contaminations pour 100.000 habitants sur sept jours. À ce jour, l’Allemagne affiche un taux d’incidence de 51 (en Belgique ce chiffre est de 405).
En France, Emmanuel Macron a annoncé l’instauration, à partir de samedi, d’un couvre-feu nocturne à Paris et dans huit grandes agglomérations, dont Marseille, Lyon et Grenoble. Cette mesure sera en vigueur de 21h00 à 06h00 durant au moins quatre semaines. « On ne sortira plus du restaurant après 21 heures, on n’ira plus chez des amis faire la fête, car on sait que c’est là qu’on se contamine le plus », a déclaré le chef de l’État.
Il faut faire des choix
Professeur en épidémiologie à l’ULB, Yves Coppieters, estime que la Belgique s’inspirera plutôt des Pays-Bas qui ferment leurs bars et leurs restaurants et ne prendra pas de mesures drastiques comme la France. « Il faut diminuer la propagation du virus. Les endroits où se situe les contaminations, c’est la famille, c’est l’école au sens large, l’entreprise, les bars, les restaurants, et d’autres lieux de tels que les salles de sport ou les transports en commun. Il faut faire des choix parmi tous ces milieux de vie. Les plus prioritaires socialement restent l’école, les transports en commun, et les entreprises, même si pour les autres secteurs c’est évidemment dramatique ».
L’épidémiologiste pense que les autorités imposeront un confinement sectoriel ou géographique. « Je ne pense pas qu’on aille vers un grand couvre-feu national. Je ne comprendrais pas l’utilité dans le sens où la situation est plus calme en Flandre. À mon avis, ce seront des mesures locales de durée limitée. La France s’est engagée sur un mois de couvre-feu, ça me paraît énorme. Normalement, on peut calculer les choses par fourchettes de quinze jours. Projeter d’emblée les gens sur une période de plus de quinze jours ça ne me paraît pas une bonne idée, parce que déjà en quinze jours il y a moyen d’avoir un effet sur les transmissions. »
Il doute de l’efficacité de la stratégie française. « Je ne comprends pas la stratégie où l’on met le frein très fort et où on relâche après. Ici, en Belgique il faut vraiment arrêter les transmissions, mais les mesures qui sont prises à cet effet doivent après perdurer dans le temps, pas la fermeture de l’horeca, mais un minimum de mesures, pour pouvoir passer les fêtes de Noël normalement, et pas chaque fois reconfiner et déconfiner. La stratégie qui consiste à relâcher et resserrer la vis n’est la bonne, selon moi. »
Un juste milieu
« Il faut trouver un juste milieu pour vivre avec ce virus. Les mesures que l’on va mettre en place le seront pour vivre encore quelques mois avec le virus. Il faut prévenir le rebond suivant et tous les rebonds avant la fin de l’hiver », conclut Yves Coppieters.
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