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Lingerie masculine et Francken: la polémique enfle

Francken a raillé les hommes qui se féminisent dans un tweet ce week-end. L’association flamande çavaria, qui défend les droits des homosexuels, bisexuels et transgenres, exige des excuses. Si Bart De Wever a pris ses distances, il ne condamne pas les propos et juge qu’ils ne doivent pas donner lieu à des excuses.

M. Francken a suscité la polémique dimanche après un message publié sur Facebook. « Les hommes qui se maquillent, qui portent de la lingerie, qui portent une sacoche, qui sont enceintes… Le monde tourne-t-il encore rond? Longue vie à l’homme ordinaire qui n’a pas besoin de toutes ces fadaises pour se sentir bien dans sa peau », a-t-il écrit en commentaire d’un article de presse sur la lingerie masculine. Le secrétaire d’État a précisé son message, en expliquant qu’il ne s’opposait en rien à ce type de comportement et qu’il ne voulait nullement offenser la communauté « holebi » dont, dit-il, il défend les droits depuis longtemps. Le tollé ne faiblissant pas, il a finalement retiré son commentaire.

Une association exige des excuses

« Tout qui ne se retrouve pas dans les stéréotypes de l’homme ou de la femme est blessé et marginalisé. On divise le monde en personnes ‘normales’ et ‘anormales’. Ce n’est pas l’image du monde que nous défendons », a dit l’association dans un communiqué.

Le fondement de l’homo- ou transphobie réside dans les stéréotypes de genre rigides dont on ne pourrait s’écarter, ajoute-t-elle. Et celui qui s’en écarte « est raillé, discriminé et, dans le pire des cas, subit des violences ».

« Le fait qu’un membre du gouvernement juge nécessaire de communiquer une telle opinion publiquement nous pousse à nous demander si le monde tourne bien rond », réplique encore çavaria. « Il est important que toute la société réagisse vigoureusement. Nous demandons à la N-VA de se distancer de tels propos et des excuses de M. Francken nous paraissent tout à fait indiquées ».

De Wever prend ses distances mais refuse des excuses

Le président de la N-VA, Bart De Wever, a pris ses distances lundi avec les déclarations du secrétaire d’État Theo Francken, mais ne les a pas condamnées et juge qu’elles ne doivent pas donner lieu à des excuses.

« Je ne pense pas que l’on doive présenter des excuses parce que l’on a une opinion, tout le monde peut avoir des opinions sur tout », a expliqué M. De Wever à la VRT. « Mais il s’agit ici de ce que dit le parti. Et ce que dit le parti à propos de l’identité sexuelle des gens, c’est qu’il ne peut y avoir d’obstacle dans une société libre au XXIe siècle ».

L’identité sexuelle se vit comme on l’entend (Demir)

« L’identité sexuelle est une liberté individuelle que chacun vit à sa manière et dont personne d’autre ne doit se mêler. Continuez à acheter les sous-vêtements dans lesquels vous vous sentez bien », a-t-elle écrit sur Twitter. A son message, Mme Demir a joint une photo du chanteur Iggy Pop et cette phrase en anglais: « Je n’ai pas honte de m’habiller en femme parce que je ne pense pas que ce soit honteux d’être une femme ».

Du côté francophone, Arc-en-Ciel Wallonie s’est joint aux critiques et a appelé tant Mme Demir que le Premier ministre, Charles Michel, à réagir, estimant que « le silence n’a jamais servi les droits humains ». Dans le monde politique, le président du sp.a, John Crombez, a dit son attachement au droit de chacun de vivre son identité comme il l’entendait. « Parce que le combat pour être soi-même est le combat de tous », a-t-il dit.

« Nous n’acceptons pas les propos dénigrants sur la diversité individuelle, ni maintenant, ni jamais », a lancé Groen tandis que le député Benoît Hellings (Ecolo) attendait du Premier ministre et des autres membres de la coalition fédérale une condamnation. « On pourra faire tous les plans d’actions qu’on veut pour lutter contre les violences homophobes ou transphobes, ils ne serviront jamais à rien si on laisse un membre influent du gouvernement tenir impunément des propos aussi stigmatisants », a-t-il averti. La cheffe de groupe cdH, Catherine Fonck, a fustigé un discours « rempli de gros de sous-entendus ». « Respect, liberté, tolérance sont des mots qu’il ne connaît manifestement pas », a-t-elle affirmé en visant M. Francken.

Olivier Chastel défend la liberté d’être soi-même

Le président du MR Olivier Chastel a défendu lundi la liberté d’être soi-même, quel que soit son genre ou son orientation sexuelle, après une polémique née des propos du secrétaire d’État N-VA Theo Francken raillant les hommes qui se maquillent ou portent de la lingerie.

« Je suis heureux de vivre au 21e siècle, dans un pays qui garantit à chacun la liberté d’être soi-même, quel que soit son genre ou son orientation sexuelle. Ne remettons pas en cause ces libertés fondamentales! « , a tweeté le libéral.

Avant lui, le président de la N-VA Bart De Wever avait pris ses distances avec les propos du secrétaire d’État, sans les condamner ni affirmer qu’elles devaient donner lieu à des excuses.

M. Francken a suscité la polémique dimanche en publiant un message sur Facebook.

« Les hommes qui se maquillent, qui portent de la lingerie, qui portent une sacoche, qui sont enceintes… Le monde tourne-t-il encore rond? Longue vie à l’homme ordinaire qui n’a pas besoin de toutes ces fadaises pour se sentir bien dans sa peau », a-t-il écrit en commentaire d’un article de presse sur la lingerie masculine.

Le secrétaire d’État a précisé son message, en expliquant qu’il ne s’opposait en rien à ce type de comportement et qu’il ne voulait nullement offenser la communauté « holebi » dont, dit-il, il défend les droits depuis longtemps. Le tollé ne faiblissant pas, il a finalement retiré son commentaire.

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