La N-VA critiquée par tous pour son simplisme et ses slogans creux

Le Vif

La séance plénière de la Chambre a une nouvelle fois été le théâtre de critiques à l’unisson contre la N-VA accusée de se répandre en slogans creux et simplistes contre les réformes entreprises pour moderniser le pays.

En réponse à des questions à la Chambre, le secrétaire d’Etat aux Réformes institutionnelles Servais Verherstraeten a démonté une par une les critiques des nationalistes contre l’accord ficelant la réforme de l’Etat, obtenu la veille au sein du Comori.

Comment peut-on dire que l’autonomie fiscale sera « de façade », alors qu’elle pèsera 12 milliards d’euros et 25% de l’IPP, s’est-il demandé. Comment peut-on avoir des doutes sur le fait que le centre de gravité a bougé, du fédéral vers les entités fédérées, alors que le budget régional sera deux fois plus important que les dépenses primaires fédérales, atteignant presque celui de la Sécurité sociale? « Dire autre chose revient à nier l’existence du soleil », a-t-il dit.

Dénonçant comme d’autres le vocabulaire simpliste et récurrent de la N-VA, « gifle », « voleur », « la Flandre va payer », « bric-à-brac », le secrétaire d’Etat CD&V, très en verve, a mis le premier parti de Flandre face à ses actes, rappelant qu’il avait accepté en août 2010, 12 principes pour un modèle de financement finalement retenus dans l’actuel projet de loi de financement.

Servais Verherstraeten a également démonté l’argument anti-fédéral de la N-VA, rappelant qu’il y avait, en Flandre, des malades et des pensionnés. « Et nous ne les laissons pas tomber », a-t-il dit. « Alors, il y en a qui parlent de changements, il y en qui réalisent les changements », a-t-il conclu.

A l’instar de Servais Verherstraten, les élus de l’ensemble des groupes flamands, VB excepté, ont fustigé l’attitude des nationalistes et leurs « commentaires acides ». Une majorité de partis flamands soutiennent cet accord institutionnel, a rappelé Karin Temmerman (sp.a), soulignant que la famille socialiste en était, elle, à sa sixième réforme de l’Etat. A côté de cela, « N-VA, je regrette, zéro », a-t-elle dit, joignant le geste à la parole.

Signe de la nervosité qui gagne le principal parti de Flandre, son chef de groupe Jan Jambon a apostrophé à la tribune le fils d’Hugo Schiltz, le député Open Vld Willem-Frederik, en lui donnant du « Tu quoque fili mi » en référence à la traîtrise de Brutus parti rejoindre le camp des assassins de César.

Les francophones n’étaient pas en reste face au double discours de la N-VA, mis en relief par l’autre secrétaire d’Etat aux Réformes institutionnelles Melchior Wathelet. « Les mêmes qui reprochent à l’Etat fédéral de dépenser sans compter disent aujourd’hui qu’on ne transfère pas assez de moyens pour accompagner les compétences vers la Flandre », a-t-il fait observer.

S’immisçant dans le débat, le Premier ministre Elio Di Rupo a tenu à « souhaiter une belle fête » à la Flandre à la veille du 11 juillet. « Qui eut cru que le 11 juillet 2013, on ait une solution pour BHV, plus de compétences pour les entités fédérées avec 12 milliards d’autonomie fiscale complémentaire, plus de responsabilités pour les Communautés et Régions, et une Flandre bénéficiant de leviers socio-économiques importants », a-t-il dit, remerciant les huit partis d’avoir permis d’écrire une « nouvelle page de notre histoire commune », celle d’une « Wallonie, de Bruxelles et d’une Flandre fortes dans une Belgique fédérale forte ».

La N-VA ne s’est pas montrée impressionnée par la teneur du débat, Ben Weyts soulignant qu’en guise de cadeau pour la Fête flamande, le fédéral lui envoyait une nouvelle « facture » annonciatrice de nouveaux transferts financiers. Alors qu’une certaine presse avait comparé Elio Di Rupo à « Superman » après l’accumulation des réformes acquises ces dernières semaines, Ben Weyts a tempéré les ardeurs de la majorité institutionnelle en assimilant le Premier ministre à « Pacman », le mangeur de gommes du célèbre jeu électronique.

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