Jan Jambon © Hatim Kaghat

Jan Jambon: « Le sort du gouvernement n’a tenu qu’à un fil »

Walter Pauli
Walter Pauli Walter Pauli est journaliste au Knack.

2016 a été l’année de la terreur et de la lutte contre le terrorisme. Interrogé par nos confrères de Knack sur l’année écoulée, le ministre de l’Intérieur Jan Jambon (N-VA) ne mâche pas ses mots. Florilège.

Le ministre revient évidemment sur les attentats du 22 mars. « Quand j’ai reçu un coup de téléphone ce matin du 22 mars qui me disait qu’il s’était passé quelque chose de grave à Zaventem’, j’ai juré : ‘Merde, ce n’est pas vrai’. Après ce premier appel, tout le monde au Centre de crise s’est demandé : ‘Où risque-t-il encore d’y avoir un attentat ? What’s next ?’ Nous avons immédiatement décidé de fermer le métro. Avec le recul, j’aurais évidemment dû ne faire qu’une seule chose: faire évacuer la station de métro Maelbeek. Mais était-ce la véritable cible ? Nous savons maintenant que l’auteur des faits est d’abord monté à Belgica. Il n’y a pas trouvé son complice et est descendu du métro. S’ils avaient voulu frapper le quartier européen, la station de métro Schuman aurait été une cible plus logique. C’est donc le hasard qui a joué un rôle » confie-t-il à Knack.

Il s’exprime également sur le refus du premier ministre Charles Michel d’accepter sa démission et celle du ministre de la Justice Koen Geens : « Lors d’une réunion, à laquelle assistait notamment la commissaire générale de la police Catherine De Bolle, il s’est avéré qu’il y a eu des erreurs. J’ai été voir le premier ministre, je lui ai parlé de ces erreurs, et je lui ai dit que je voulais prendre mes responsabilités politiques ».

Par ailleurs, Jan Jambon, qui avait déclaré au mois d’avril au quotidien De Standaard qu' »une partie significative de la communauté musulmane a dansé à l’occasion des attentats », revient sur ces propos qui ont suscité une vive polémique. « Je ne retire rien de ce que j’ai dit. ‘Une partie significative, ce n’est pas une majorité, mais un groupe important. J’ai vérifié cette donnée auprès des services de sécurité. Il y avait un plus grand réseau logistique autour des terroristes, et autour d’eux un groupe encore plus grand de sympathisants « .

Interrogé sur les discussions budgétaires difficiles du mois d’octobre, Jambon admet qu’il y a eu des tensions importantes. « Le sort du gouvernement n’a tenu qu’à un fil. J’ai tenu compte d’une crise du gouvernement oui. Mais je pensais aussi : ‘Y a-t-il quelqu’un à cette table qui souhaite faire tomber le gouvernement ? Qui aurait à y gagner ? »

Il admet également que le gouvernement n’a pas suffisamment progressé sur le plan du budget. « Nous avons amélioré le solde de 0,03% et c’est insuffisant. Johan Van Overtveldt fait vraiment de son mieux – on le critique exagérément. Il y a eu des circonstances atténuantes, telles que les coûts élevés des attentats terroristes et de la crise des réfugiés. Et la croissance économique a été revue à la baisse, comme conséquence du Brexit. Mais c’est ce qui compte c’est qu’en 2016, nous n’avons pas suffisamment progressé sur le plan budgétaire. J’espère qu’en 2017 il pourra effectuer un mouvement de rattrapage budgétaire.

Theo Francken ferait un bon président de parti

Le ministre n’hésite pas non plus à couvrir d’éloges son collègue Theo Francken, Secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration (N-VA). « Theo est un as. Il livre d’excellentes prestations à l’Asile et à la Migration, malgré les critiques. Parfois, je lui dis : ‘Theo, réfléchis trois fois avant de poster quelque chose sur Twitter.’ Il est encore jeune et impulsif. J’ai dix-huit ans de plus que lui, et pourtant nous nous entendons très bien. Je pense qu’il a tout pour être un bon président de parti. »

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire