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Guy Verhofstadt n’est pas le bienvenu en Russie

Le Premier ministre Charles Michel a demandé aux autorités russes de revoir une mesure d’interdiction d’accès au territoire russe qui frappe l’ancien Premier ministre Guy Verhofstadt (Open Vld) et Mark Demesmaeker (N-VA). La Russie aurait une « liste noire » de personnalités politiques de l’UE.

Cette interdiction a été communiquée aux autorités belges par les canaux diplomatiques. « Je demande aux autorités russes de revoir cette décision. Nous contestons fermement cette décision du gouvernement russe », a affirmé le Premier ministre, cité par son porte-parole. Elle concerne, outre les deux eurodéputés belges, au moins un élu néerlandais au Parlement européen, le libéral Hans van Baalen, qui se sont souvent montrés critiques envers le régime du président russe Vladimir Poutine.

M. Reynders a précisé à l’agence Belga avoir écrit vendredi à son homologue russe, Sergueï Lavrov, pour lui demander de revenir sur cette mesure, avec copie à la Haute représentante pour la politique étrangère de l’UE, Federica Mogherini, et au président du Parlement européen, Martin Schulz. « Il n’est pas question de l’accepter, surtout quand elle concerne un ancien Premier ministre », a ajouté le chef de la diplomatie belge.

M. Verhofstadt est également le chef du groupe de l’Alliance des libéraux et démocrates pour l’Europe ALDE au Parlement européen. M. Reynders a précisé avoir prévenu les deux eurodéputés de la mesure prise à leur encontre et M. Demesmaeker l’en rendue publique sur Twitter. Plusieurs partis d’opposition russes sont affiliés à l’ALDE et M. Verhofstadt s’est rendu à plusieurs reprises en Russie pour leur apporter son soutien. Il avait aussi des contacts étroits avec l’opposant Boris Nemtsov, tué en février à deux pas du Kremlin, et avait rendu visite à un autre, Alexeï Navalny, lorsqu’il était assigné à résidence.

M. Demesmaeker s’est rendu à plusieurs reprises en Ukraine et a condamné l’implication de Moscou dans le conflit qui oppose les forces gouvernementales à des séparatistes pro-russes dans l’est du pays. Il s’était ainsi rendu à Kiev, en compagnie de M. Verhofstadt, lors des manifestations de la place Maidan contre le régime du président Viktor Ianoukovitch qui a fini par fuir le pays en février 2014, juste avant que la Russie n’annexe la Crimée et que des rebelles séparatistes débutent leur offensive dans l’est.

Selon M. Demesmaeker, qui cite la lettre reçue du ministre des Affaires étrangères, la liste des Européens interdits d’accès au territoire russe – qui apparaît comme une mesure de rétorsion aux sanctions imposées à la Russie pae l’Occident – compte 89 noms.

La « liste noire » de personnalités politiques de l’UE

Moscou a émis une liste de personnalités politiques européennes ne pouvant plus entrer sur le territoire russe, a assuré vendredi le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, évoquant une réponse aux sanctions européennes qui avaient suivi l’annexion de la Crimée et le conflit dans l’est de l’Ukraine. « La Russie a remis hier à plusieurs ambassades européennes une liste de personnes qui ne peuvent plus entrer sur le territoire russe », a déclaré le Premier ministre lors d’une conférence de presse, précisant que trois parlementaires néerlandais figuraient sur cette liste. Moscou a émis cette liste, qui comporterait quelque 80 ou 90 noms, en réaction aux sanctions et interdictions d’entrée sur le territoire européen prononcées à l’égard de la Russie après l’annexion en mars 2014 de la Crimée et pour son rôle dans la crise ukrainienne, selon Mark Rutte. La liste russe « n’est pas basée sur le droit international, n’est pas transparente et il est impossible de la contester (devant un tribunal, ndlr) », a regretté M. Rutte.

Une porte-parole de la diplomatie de l’Union européenne a assuré à l’AFP que la Russie avait refoulé plusieurs responsables politiques européens ces derniers mois, mais avait jusqu’à présent refusé de communiquer une liste des personnes visées. « Nous prenons note de la décision des autorités russes de partager cette liste », a indiqué la porte-parole dans un courriel, ajoutant: « nous n’avons aucune autre information quant à la base légale, les critères ou le processus ».

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