Le retrait de la réforme du décret paysage exigé en raison de « conséquences catastrophiques »

Une douzaine d’associations d’étudiants et de jeunes critiquent  dans une carte blanche dimanche les « conséquences catastrophiques » de la réforme du décret paysage et demandent le retrait de celle-ci. « La réforme permettra de supprimer la précarité étudiante, car elle supprimera tout simplement les étudiants précaires du monde universitaire », dénoncent les signataires, dont la Fédération des Etudiant.es Francophone, les Jeunes FGTB, écolo j.

« Soit la ministre de l’Enseignement Supérieur est coupée des réalités de terrain et donc des effets concrets de sa réforme [du décret paysage] sur les étudiants dès cette rentrée 2022, soit elle n’en a rien à faire », s’insurgent les signataires.

La réforme mise en route par Valérie Glatigny (MR) et d’application depuis la rentrée de septembre, « risque très fortement d’accentuer la sélection sociale dans un système d’Enseignement Supérieur déjà élitiste et ne va en aucun cas permettre un taux de réussite plus élevé ni réduire la précarité étudiante. Alors que la réussite est fortement corrélée avec le degré d’éducation des parents, faire porter une responsabilité individuelle sur les étudiants va dans le sens inverse d’une démocratisation de l’Enseignement Supérieur. Ce n’est pas en forçant les étudiants à réussir qu’ils réussiront », observe la carte blanche.

Un budget insuffisant

Les signataires déplorent aussi que le budget de 6 millions d’euros dégagé pour l’aide à la réussite devra être partagé entre 42 établissements. « Totalement insuffisant face à l’augmentation du nombre d’étudiants et à la forte demande qu’il risque d’y avoir », s’inquiètent les associations de jeunes et d’étudiants. En outre « nous ne savons pas s’il s’agira de réels cours d’aide à la réussite ou de simples documents en ligne comme c’est parfois le cas », pointent-ils encore. 

Les signataires exigent le retrait de la réforme du décret paysage, « accompagné d’un réel plan pour lutter contre la précarité étudiante et la démocratisation de l’enseignement supérieur« . Ils demandent un « refinancement structurel » pour augmenter le personnel enseignant et des infrastructures à la hauteur des besoins. Ils demandent enfin une diminution du coût des études, via notamment une suppression du minerval étudiant.

Ces revendications seront portées lors d’un rassemblement devant le cabinet de la ministre Glatigny le 21 octobre. 

Les signataires de la carte blanche sont l’Union Syndicale Étudiante, les Jeunes FGTB, la Fédération des Etudiant.es Francophones, écolo j, Comac, Jeunes Anti-Capitaliste, Mouvement de Jeunesse Socialiste, Jeunes CSC, Association Inter-Cercles, Assemblée Générale des Etudiant.es de Louvain (AGL), le Cercle du Libre-Examen, le Cercle des Etudiants Arabo-Européens.

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