Ahmed Laaouej

Cordon sanitaire: le PS fustige l’ambiguité du PTB et l’accuse de calcul électoral

Le Vif

Le chef de groupe PS à la Chambre, Ahmed Laaouej, a fustigé le refus du PTB de signer la Charte pour la démocratie revisitée par les partis francophones et qui établit les principes du cordon sanitaire à l’égard de l’extrême-droite. A ses yeux, le parti communiste, sous prétexte qu’il est un parti national, se livre à un calcul politique pour gagner quelques voix en Flandre.

Le chef de groupe PS à la Chambre, Ahmed Laaouej, a fustigé le refus du PTB de signer la Charte pour la démocratie revisitée par les partis francophones et qui établit les principes du cordon sanitaire à l’égard de l’extrême-droite. A ses yeux, le parti communiste, sous prétexte qu’il est un parti national, se livre à un calcul politique pour gagner quelques voix en Flandre.

A la suite du débat sur la VRT entre les présidents du MR et du Vlaams Belang, Georges-Louis Bouchez et Tom Van Grieken, les partis francophones ont entrepris de moderniser la dernière version de la Charte qui remonte à 2002. Le document a été soumis à signature au PTB qui n’a pas souhaité se joindre aux autres partis francophones. Le PTB-PVdA se présente comme un parti national avec des élus sous la même bannière au nord et au sud du pays et estime qu’il ne peut refuser de participer à un débat en Flandre où l’extrême-droite est présente. Des représentants du VB sont régulièrement invités dans les médias flamands et, selon le PTB, refuser de les côtoyer n’y changerait rien, au contraire: le débat aura lieu de toute façon. Pour ce qui est des médias francophones, le PTB respecte par contre le cordon sanitaire.

   « Le PTB ne peut prendre prétexte qu’il est un parti national pour refuser de respecter le cordon sanitaire. Il doit choisir son camp. On ne peut pas avoir une attitude à géométrie variable suivant que l’on est en Flandre ou dans l’espace Wallonie-Bruxelles. En débattant avec l’extrême-droite, le PTB accepte de la banaliser et l’érige en interlocuteur légitime dans le champ politique belge. C’est désastreux car l’on voit que, partout où le cordon sanitaire n’est pas respecté, l’extrême-droite progresse, que ce soit en France ou en Flandre. En faisant ce choix, le PTB endosse une part de responsabilité dans cette progression et s’inscrit dans une forme de complicité indirecte », a souligné M. Laaouej.

   « Je dénonce l’ambiguité du PTB. Je pense que c’est une forme de cynisme et de calcul électoral pour gagner quelques voix en Flandre », a ajouté le député socialiste. « Le Vlaams Belang ne peut être considéré comme un parti similaire aux autres. Il est hors champ de la démocratie.

   Selon M. Laaouej, ce n’est pas la première fois que le PTB à la Chambre fait preuve d’ambiguité sur la question des droits de l’homme, que ce soit sur le sort réservé par la Chine à la minorité ouïghoure ou plus récemment à propos de l’agression de l’Ukraine par la Russie. « Ce parti semble avoir des difficultés à dépasser un attachement radical à une certaine idéologie quand les droits de l’homme sont en jeu ».

   La nouvelle Charte pour la démocratie devrait être présentée samedi. Le même jour, une marche silencieuse aura lieu à Schaerbeek pour commémorer la famille Isnasni dont plusieurs membres ont été assassinés par un sympathisant du Vlaams Blok il y a 20 ans, a rappelé M. Laaouej.

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