Georges-Louis Bouchez et Paul Magnette

Cordon sanitaire : voici ce que contient le nouvel accord des cinq partis francophones

Noé Spies
Noé Spies Journaliste au Vif

Les partis politiques francophones ont trouvé un accord pour une nouvelle ‘Charte de la démocratie’ et son ‘cordon sanitaire’ destiné à faire barrage à l’extrême droite en Wallonie. Cette mise à jour fait suite au débat entre le président du MR Georges-Louis Bouchez et son homologue du Vlaams Belang Tom Van Grieken.

Le journal Le Soir a eu accès au texte que le PS, le MR, Ecolo, Défi et les Engagés doivent signer –en principe ce jeudi- pour réaffirmer leur accord au fameux cordon sanitaire visant à lutter contre l’extrême droite. Le PTB est le seul parti francophone qui n’est pas inclus dans cet accord.

Selon le quotidien, le but était de trouver un terrain d’entente pour le 8 mai, jour de la commémoration de la victoire contre le nazisme et date anniversaire des vingt ans de la charte dans sa dernière version. L’objectif « devrait être atteint », écrit Le Soir.

En tout état de cause, donc, PS, MR, Ecolo, Défi et les Engagés vont approuver le renouvellement, ce jeudi, de leur « Charte de la démocratie par les partis se présentant aux élections dans l’espace francophone » et le code de bonne conduite qui en découle.

Le renouvellement de la charte fait suite au débat, le 21 avril dernier, entre le président du MR, Georges-Louis Bouchez, et son homologue du Vlaams Belang, Tom Van Grieken, sur la VRT. Cette rupture de la pratique visant à exclure l’extrême droite des débats a provoqué un tollé général, ou presque, chez les partis francophones. La grande majorité d’entre eux a directement réaffirmé l’existence du cordon sanitaire et son importance fondamentale pour la démocratie. Selon Le Soir, la nouvelle Charte sera modernisée : la dernière version date en effet de 2002, soit avant l’éclosion des réseaux sociaux, qui ont fortement modifié le dialogue politique public.

Le PTB au centre de discussions ‘tempétueuses’

Concrètement, y-a-t-il des changements majeurs par rapport à la dernière version ? L’ensemble des partis signataires souhaitent toujours affirmer leur volonté de lutter contre l’extrême droite. « Après des discussions qualifiées de ‘tempétueuses’ par un participant, il a été convenu de limiter le cordon à l’extrême droite, et de ne pas y inclure le PTB le MR aurait souhaité que les formations d’extrême gauche soient également concernées, non seulement par l’interdiction de débattre mais aussi par celle de conclure des coalitions -, écrit Le Soir dans son édition du jour. Le préambule indique que le cordon s’applique à l’encontre « des formations politiques dont le programme ou l’action met en péril les valeurs fondamentales et constitutionnelles de notre système démocratique».

La volonté du lutter contre les extrêmes est donc confirmée par l’ensemble des cinq partis signataires. « Nous réitérons notre refus de mettre en place des exécutifs s’appuyant sur des formations ou des partis qui portent des idéologies ou des propositions susceptibles d’attenter aux principes démocratiques qui fondent notre système politique, telles que la remise en cause de l’Etat de droit, le recours à la violence ou le renversement du régime parlementaire ou démocratique», stipule l’accord consulté par le quotidien.

La question du débat avec les extrêmes étaient naturellement au centre des tensions. Sur ce point, aucun changement majeur n’est à signaler. « Nous nous engageons à refuser de participer à tout débat ou à toute manifestation auxquels participeraient des représentants de formations ou partis politiques porteurs d’idéologies ou de propositions susceptibles d’attenter aux principes qui fondent notre démocratie », dit l’accord. L’interdiction de débat sur Internet et sur les réseaux sociaux, même via des tiers, est ajoutée par rapport à l’ancienne version.

Cette réaffirmation totale et modernisée du cordon sanitaire, sonne, in fine, comme une claire remontrance pour le président du MR Georges-Louis Bouchez. Ce dernier avait encore confirmé, cette semaine, son souhait de combattre l’extrême droite via le débat.

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