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Comment Bruxelles va intensifier sa campagne de vaccination pour atteindre un maximum de monde

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Alors qu’en Flandre et en Wallonie, respectivement 88% et 77% de la population adulte sont complètement vaccinés, à Bruxelles la vaccination reste à la traîne. Seuls 60% des Bruxellois sont tout à fait vaccinés. Face à ce constat, la Région bruxelloise déploie une multitude de stratégies pour vacciner un maximum de personnes.

Pour les mineurs, l’écart vaccinal entre les Régions est encore plus large. Le 18 août, 71% des jeunes de 12 à 15 ans en Flandre avaient été vaccinés avec une première dose. Pour ceux de 16 à 17 ans, ce chiffre était de 80%. En Wallonie, le taux de vaccination était respectivement de 47 et 66%, Bruxelles étant à la traîne avec 17 et 30%.

La partie visible de l’iceberg

Ces taux faibles de vaccination exercent un impact direct sur la situation épidémiologique de la capitale, également aggravée par les retours de l’étranger. Ainsi, 50.000 personnes sont arrivées d’une zone rouge ou pays à risque entre le 8 et 15 août, avec un taux de positivité de 6,1% pour les zones rouges, et 8,4% pour les pays à risque. À ce jour, 49% des cas positifs à Bruxelles s’expliquent par les voyageurs testés positifs, un pourcentage qui augmente semaine après semaine et qui selon Inge Neven, responsable de la lutte contre le covid-19 pour la Commission communautaire commune (Cocom), n’est que la partie visible de l’iceberg.

Pour les deux dernières semaines, l’incidence, qui renseigne le nombre moyen de nouveaux cas journaliers pour 100.000 habitants, atteint les 504 pour la Région bruxelloise (pour la Belgique, elle est de 234,7). Le taux de positivité est de 6,9% pour environ 7.500 tests par jour. Contrairement au reste du pays, le taux de positivité à Bruxelles n’augmente pas uniquement chez les moins de 40 ans, mais aussi chez les 60-79 ans. Le nombre d’hospitalisations augmente également à Bruxelles. 21% des lits de soins intensifs sont occupés par des patients jeunes, parmi lesquels il y a également des femmes enceintes.

Inge Neven rappelle que Bruxelles représente un défi bien plus important que la Flandre et la Wallonie en matière d’adhésion vaccinale. Ainsi la Région bruxelloise possède un niveau socio-économique peu élevé, une fracture numérique importante, une population plus jeune qu’en Flandre et en Wallonie, un accès faible aux soins de santé (40% des Bruxellois n’ont pas de médecin généraliste), et une population très diversifiée (182 nationalités, et 71% d’habitants d’origine étrangère). Suite à tous ces facteurs, Bruxelles doit investir nettement plus dans sa campagne de vaccination.

De plus, une partie de la population possédant la double nationalité s’est fait vacciner à l’étranger, ce qui fausse quelque peu les chiffres de la vaccination (selon une première enquête, ce chiffre se situe entre 4 et 5%, mais pourrait être plus élevé, estime Inge Neven).

Pour combler cet écart, la Région bruxelloise s’est fixée l’objectif d’administrer 16.000 premières doses de vaccin contre le coronavirus par semaine dès la rentrée pour rattraper son retard par rapport aux autres Régions.

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Intensification de la campagne

Cette intensification reposera sur quatre centres de vaccination, plus trois antennes locales déjà actives et trois autres en préparation, de même que l’équipe Mobivax visant des publics particuliers comme les sans-abri et les grabataires. La nouveauté réside dans la sensibilisation et la vaccination qui sera réalisée dans des lieux spécifiques comme les grandes entreprises, administrations et PME (par le médecin du travail ou un point de vaccination fixe) ainsi que des grandes surfaces. Dès le 3 septembre, une action démarrera sur le parking d’Ikea à Anderlecht et se poursuivra auprès d’autres enseignes.

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Les écoles secondaires, universités et hautes écoles sont également concernées. Une lettre de sensibilisation sera envoyée aux parents, des sessions d’information seront organisées et enfin plusieurs formules de vaccination seront offertes: soit dans les centres de vaccination, soit via un vaccibus ou dans une antenne locale, soit dans les écoles, soit encore des modalités particulières qui seront appliquées dans les écoles spécialisées. Des antennes seront aussi ouvertes dans des établissements de soin.

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Porte à porte

Bruxelles mise également sur les actions sociales de terrain afin de préparer et sensibiliser à la vaccination une population privée d’information par la fracture numérique et la suppression croissante des guichets publics. Il s’agira par exemple d’informer et de nouer un dialogue de manière informelle avant le passage d’un vaccibus dans un quartier. Une trentaine de travailleurs sont à pied d’oeuvre et ont déjà mené des actions dans douze communes et 50 quartiers, touchant une centaine de personnes en une demi-journée, a expliqué la secrétaire générale de la Fédération des services sociaux, Céline Nieuwenhuys. La ville de Bruxelles prévoit également des actions de sensibilisation de porte à porte.

Un covid safe ticket à Bruxelles?

Vendredi, le comité de concertation a convenu que les Régions pourraient étendre l’usage du « covid safe ticket » (forme de pass sanitaire) dans les communes où le taux de vaccination est inférieur à 70%. Il s’agit d’une « éventualité », a insisté le ministre de la Santé bruxellois Alain Maron, qui dépendra du taux de vaccination, de contamination et de remplissage des hôpitaux, et qui pourrait être mise en oeuvre avant la fin octobre… comme ne jamais être mise en oeuvre. « Nous sommes d’accord (avec le ministre-président Vervoort) sur le fait que la porte ne doit pas être fermée, mais seulement si c’est utile et opportun, et il faudra mettre des balises », a-t-il ajouté.

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La situation sera évaluée durant le mois de septembre. Si la Région bruxelloise a décidé vendredi de ne pas assouplir la plupart des mesures sanitaires, c’est pour éviter la répétition du scénario de rentrée de l’année passée. « Lors du dernier Conseil National de Sécurité de Sophie Wilmès, un relâchement a été décidé alors que la situation se détériorait. Cela a mené à une deuxième vague très violente », a rappellé Alain Maron.

Avec Belga

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