Téléphoner reste le seul point commun entre les appareils d'hier et d'aujourd'hui. © Getty image

Assistant personnel, aide-mémoire, passe-temps: comment le smartphone s’est rendu indispensable

Ludivine Ponciau
Ludivine Ponciau Journaliste au Vif

A lui seul, le smartphone a remplacé bien des objets du quotidien. Notre téléphone est aussi devenu notre guide, notre coach, notre mémoire.

Le contexte

1983-2023 : cette année, Le Vif (qui ne s’appellera désormais plus Le Vif/L’Express) fête ses 40 ans. Pour marquer le coup, le magazine a décidé de faire ce qu’il a toujours fait de mieux : décoder la société belge. Comment a-t-elle évolué, ces quatre dernières décennies ? Réponses dans notre numéro spécial.

Il incarne l’ébouriffante révolution technologique qui sépare les boomers, les générations X et Y, des Z et des Alpha. Sa version «crapaud» avec cadran rotatif perforé dans lequel il fallait planter avec dextérité la troisième phalange et le dernier-né de la lignée des Galaxy n’ont en commun qu’une fonctionnalité: téléphoner. Aujourd’hui, le coup de fil (qui se fait sans) se passe comme on le sent, parfois au gré des caprices du réseau: en mode basique avec l’icône verte en forme de combiné (l’appareil a disparu, pas le symbole) ou via WhatsApp, Messenger, Skype, Viber, Telegram, etc. Au choix.

Depuis le début de leur développement, dans le courant des années 1990, les applications et les fonctionnalités ont rendu nos téléphones portables indispensables. Elles nous ont également rendus plus nomades, en nous permettant de voyager plus léger… mais totalement dépendants de cette technologie qui nous rassure et nous interconnecte. Nous asservit, aussi. Tout ce qu’il peut contenir ne tiendrait même plus dans un sac à main. Une petite valise cabine, à la rigueur.

En à peine trois décennies, une dizaine d’objets ont ainsi été aspirés dans un boîtier pas plus épais qu’une semelle et ont disparu de la check-list des incontournables du quotidien: l’agenda, la montre, le répertoire téléphonique, le réveille-matin, le carnet de notes, le chronomètre, la Game Boy, l’appareil et l’album photo, le lecteur MP3, le guide routier, le journal papier, le virement bancaire, la radio et même la télévision (balayée par le streaming, Netflix, YouTube ou TikTok).

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Et ce n’est qu’un début, selon le site d’actualité digitale Le blog du modérateur : rien qu’en 2021, plus de deux millions de nouvelles applications et de nouveaux jeux ont été mis à disposition sur le PlayStore et sur l’AppStore – en 2011, on en comptait à peine un million. Le nombre global d’applis déjà développées s’élève aujourd’hui à 21 millions, dont 15% de jeux.

Il n’y a d’ailleurs pas qu’aux objets du quotidien que ces outils se substituent. Les applis sont si variées, performantes et élaborées qu’elles finissent par faire de l’ombre à certaines professions, voire à contribuer à leur déclin: le photographe, le libraire, le coach sportif, le diététicien, l’employé de banque ou d’assurance, l’agent de voyages et même le conseiller matrimonial… Bientôt le personnel d’administration, le médecin?

Tout ou presque peut être géré, commandé, à distance, en scrollant ou en swipant, tel un chef d’orchestre. Un monde illimité de possibilités qui tient dans la poche. Celle de votre veste que vous avez oubliée… où, encore? Panique, sueurs froides. Keep calm… pour la localiser, il existe une app. Evidemment.

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