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Affaire Sanda Dia: la chambre du conseil se prononce ce jeudi

Julie Nicosia
Julie Nicosia Journaliste

La chambre du conseil de Hasselt décidera ce jeudi quels membres du cercle estudiantin Reuzegom, parmi les 18 qu’il compte, seront renvoyés devant le tribunal correctionnel à la suite du décès de l’étudiant Sanda Dia. L’état de santé de ce dernier s’était nettement dégradé après son baptême. Retour sur ce drame

Correctionnel, enquête supplémentaire ou appel

Les plaidoiries à huis clos qui ont eu lieu le 20 juillet dernier devant la chambre du conseil de Hasselt ont mené à un renvoie ce jeudi 5 août. Ce jeudi, sera décidé à la chambre du conseil si les membres du cercle estudiantin Reuzegom seront renvoyés devant le tribunal correctionnel ou si une enquête supplémentaire est nécessaire. À la sortir du tribunal, le 20 juillet, l’avocat de la famille Dia avait fait part de sa décision de faire appel en fonction de la décision prise par la justice: « nous verrons ensuite si un appel est interjeté contre cette décision. C’est une possibilité, tant pour la défense que pour la partie civile et le ministère public. » Dans l’affaire Sanda Dia, le parquet du Limbourg souhaite traduire les 18 membres du cercle estudiantin Reuzegom devant le tribunal correctionnel pour le baptême fatal de l’étudiant Sanda Dia.

Rappel des faits

Le 5 décembre 2018, le cercleestudiantin Reuzegom de la KU Leuve (ndlr : qui ne regroupe que des hommes, »visages flamands de l’élite ») – avait prévu une épreuve de baptême à laquelle ont notamment pris part Sanda Dia, 20 ans, et deux autres « bleus« . L’activité avait débuté à Louvain et s’était poursuivie dans un chalet à Vorselaar (province d’Anvers). Les deux compagnons de Sanda Dia ont expliqué les faits qu’ils ont subis : « l’obligation d’ingurgiter de grandes quantités d’alcool, avaler de la nourriture pour animaux et une mixture immonde dans laquelle une souris avait été broyée », peut-on lire dans La Libre.

Toujours d’après nos confrères de La Libre, Sanda Dia et ses comparses ont dû ensuite « creuser un trou dans un terrain près du chalet de Vorselaar (province d’Anvers) et s’y installer avant d’être arrosés d’eau glacée. La seule opportunité pour se réchauffer était d’être aspergé d’urine. Le trio a été contraint d’y rester tant que leurs tourmenteurs le leur imposaient ».

L’état de santé de Sanda Dia, qui serait resté plus longtemps que les autres dans le trou creusé, s’était nettement dégradé après ces sévices. La victime, originaire d’Edegem (province d’Anvers), était décédée le 7 décembre 2018 à l’hôpital, deux jours après que ces deux compagnons de baptême l’aient emmené à l’hôpital. L’étudiant souffrait d’hypothermie et plusieurs de ses organes étaient endommagés. Il est décédé des suites d’insuffisance cardiaque.

Lorsque la justice a été saisie, il a été notifié que les membres du cercle estudiantin Reuzegom avaient nettoyé le chalet où s’était tenu le baptême, pour effacer toute trace. La justice a par ailleurs précisé que les images et les échanges via leur téléphone ont été supprimés.

Des réactions timides des autorités académiques

L’affaire fait grand bruit en Flandre. Une publicité dont l’Université catholique de Louvein (KUL) se serait bien passée. En effet, face aux faits, la KU Leuven avait imposé aux étudiants impliqués de prester une trentaine d’heures de travaux d’intérêt général et de rédiger une dissertation sur les baptêmes étudiants.

Le recteur de la KU Leuven, Luc Sels, a adressé un courrier au personnel et aux étudiants de l’université, le 6 août 2020 avec la volonté de réfléchir, avec les cercles et leurs représentants, à une alternative aux baptêmes étudiants.

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