Theresa May. © REUTERS

Brexit: l’accord est « bouclé à 95% »

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

C’est ce que Theresa May va annoncer ce lundi devant la Chambre des communes.

La Première ministre britannique Theresa May prend des mesures inhabituelles en informant à l’avance les députés sur l’état de l’accord de divorce avec l’Union européenne. Elle va assurer ce lundi aux députés que 95% de l’accord de retrait, et de ses protocoles, sont réglés. « Nous avons un large accord sur la structure et la portée de la future relation, avec d’importants progrès réalisés sur des questions comme la sécurité, les transports et les services », compte-t-elle préciser.

Theresa May a l’intention de montrer toutes les avancées réalisées en soulignant tous les domaines spécifiques sur lesquels un accord a déjà été conclu, y compris le règlement du projet de loi sur le divorce à 39 milliards de livres sterling, une période de transition au moins jusque fin 2020 et la reconnaissance des droits des citoyens européens vivant au Royaume-Uni et vice versa.

La Première ministre devrait également confirmer que les deux parties se sont mises d’accord sur le futur statut de Gibraltar, qu’elle a élaboré un accord autour de la base militaire du Royaume-Uni à Chypre et qu’elle a convenu d’un mécanisme pour résoudre tout litige futur avec l’Union européenne, ajoute The Guardian.

Frontière irlandaise et « backstop »

Il reste cependant des sujets importants sur la table. La Première ministre britannique compte notamment réitérer son opposition à la solution de l’UE pour résoudre le problème de la frontière irlandaise après le Brexit. Le sort de la frontière entre la province britannique d’Irlande du Nord et la République d’Irlande est un des points de discorde des négociations entre Bruxelles et Londres. Les deux parties veulent éviter le rétablissement d’une frontière physique, mais leurs points du vue divergent sur la manière d’y parvenir et les deux parties n’ont pu s’accorder lors du dernier sommet européen.

Brexit: l'accord est
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« Comme je l’ai exposé la semaine dernière, nous ne pouvons accepter la première proposition de backstop de l’UE », doit-elle déclarer devant les députés. La solution du « backstop » prévoit de maintenir l’Irlande du Nord dans l’union douanière et le marché unique si aucune autre solution n’est trouvée. Inacceptable pour Theresa May, qui estime que cette option « aurait impliqué la création d’une frontière douanière dans la mer d’Irlande et détruit l’intégrité du Royaume-Uni » et « qu’aucun Premier ministre britannique ne pourrait jamais l’accepter ».

Leadership et crédibilité

La Première ministre joue sa crédibilité le dossier du Brexit et doit démontrer à tout prix aux députés, surtout de son propre parti conservateur, qu’elle fait des progrès dans les difficiles négociations avec l’UE. Selon la presse britannique, des députés de la majorité conservatrice s’apprêteraient à contester le leadership de Theresa May au cours de la semaine à venir, mécontents de sa stratégie de négociation.

Dominic Raab, ministre britannique du Brexit.
Dominic Raab, ministre britannique du Brexit. © REUTERS

Mais pour Dominic Raab, le ministre britannique du Brexit, il faut avant tout tenir bon pour finaliser les négociations. « Nous devons garder notre sang-froid, la fin est proche et nous nous dirigeons vers une bonne affaire – le prix que nous voulons : un bon accord avec l’UE », a-t-il déclaré. Les responsables des deux parties poursuivront les pourparlers cette semaine dans l’espoir d’une percée après le sommet de la semaine dernière. La date officielle de sortie de l’UE est prévue pour le 29 mars 2019.

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