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Une « pause de Pâques »: voici les mesures décidées par le Comité de concertation (infographie)

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Face à l’augmentation des hospitalisations due au Covid en Belgique, le Comité de concertation a décidé de serrer la vis. Les mesures seront plus strictes pendant quatre semaines, notamment pour les écoles, les commerces et métiers de contact.

Une « pause de Pâques »

L’augmentation des indicateurs, notamment les admissions à l’hôpital et les soins intensifs, préoccupent les autorités, au point d’avoir anticipé la tenue du Comité de concertation. Il semble en effet que les mesures décidés il y a cinq jours lors du précédent Comité aient été jugées insuffisantes pour enrayer la propagation du virus et tenir les objectifs fixés.

« Nous voyons que le variant britannique est devenu dominant. Nous sommes dans une nouvelle phase de la pandémie. Les contaminations en deux semaines ont doublé et la circulation du virus est au plus haut depuis 4 mois. Il y a une pression sur les soins intensifs, qui risque de ne pas être tenable à terme« , explique le Premier ministre Alexander De Croo. Il précise que nos déplacements et nos contacts ont augmenté. La situation sanitaire est également similaire dans les pays voisins. L’évolution n’est pas exponentielle, mais « cela ne veut pas dire que ce n’est pas une situation inquiétante », notamment car certains soins ne peuvent actuellement plus être administrés.

Le Comité de concertation a donc décidé de durcir les mesures, pour quatre semaines, une « pause de Pâques ». « Il fallait prendre des mesures, absolument », explique le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke, inquiet pour la situation dans les soins intensifs. « Le virus aime les contacts, il faut les limiter. Je sais que c’est difficile. »

Fermeture des écoles, sauf en maternelle

Lors du précédent Comité de concertation, les décisions avaient été renvoyées aux Communautés concernant le sort des écoles, lesquelles avaient décidé de les laisser ouverte jusqu’aux vacances de Pâques, avec des mesures supplémentaires. Mais cela ira finalement un cran plus loin.

Les écoles vont bel et bien fermer leurs portes dès lundi, à l’exception des écoles maternelles. On bascule donc à distance primaire, secondaire, supérieur et promotion sociale, à partir du lundi 29 mars jusqu’aux vacances de Pâques. Cela équivaut donc à anticiper les vacances d’une semaine. « C’est dans la tranche de 10 à 19 ans que l’on observe le plus grand nombre de contaminations, qui se propagent aux parents et aux grands-parents », a justifié De Croo.

L’objectif est de pouvoir rouvrir l’enseignement le 19 avril, si possible entièrement en présentiel pour le niveau secondaire. Des examens peuvent toutefois avoir lieu durant la semaine précédant les vacances de Pâques.

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La semaine prochaine, une garderie sera en outre prévue pour les enfants dont les parents exercent des fonctions où le télétravail est impossible et pour les personnes qui sont dans l’impossibilité de garder les enfants.

Les camps de jeunes et activités parascolaires restent autorisés, mais uniquement pendant les vacances de Pâques et en petits groupes de 10 jeunes maximum, sans nuitée.

Achats sur rendez-vous dans les magasins « non essentiels »

Les commerces non essentiels restent ouverts, mais on ne pourra s’y rendre que sur rendez-vous. « Plus de funshopping en groupe, une personne peut accompagner si c’est quelqu’un qui vit sous le même toit », précise De Croo.

Le nombre maximum de clients pouvant se trouver simultanément sur place dépendra de la taille du magasin, mais le maximum est de 50 personnes. Deux personnes du même ménage pourront se trouver en même temps dans le magasin. Les livraisons à domicile et le « click-and-collect » resteront possibles, à condition qu’il n’y ait aucun contact physique et que le client n’entre pas dans le magasin.

Les magasins essentiels (entre autres les magasins d’alimentation, les pharmacies, mais aussi les magasins de produits d’hygiène, les magasins de tissus, les fleuristes et pépinières, les magasins de télécoms et les librairies) peuvent continuer à accueillir des clients sans rendez-vous.

Fermeture des métiers de contacts

Les coiffeurs et autres métiers de contact non médicaux devront fermer pendant quatre semaines. Cela concerne donc aussi les salons de beauté, les salons de pédicure non médicale, les salons de manucure, les salons de massage ou encore les salons de tatouage et de piercing.

Bulle extérieure réduite à 4

La bulle de 10 en extérieur est réduite à 4 personnes. Au vu de la situation sanitaire, la « bulle de 1 » est maintenue.

Le nombre maximal de participants pour les manifestations statiques sur la voie publique est limité à 50.

Couvre-feu

Il est maintenu en l’état, soit de minuit à 5h pour la règle nationale. Aux Régions ensuite de l’adapter si elles l’estiment nécessaires. Pour rappel, le couvre-feu bruxellois est toujours étendu de 22h à 6h.

Télétravail

Le télétravail reste obligatoire. Il y aura des contrôles renforcés du respect de cette obligation. Les employeurs doivent tenir un registre précisant les personnes présentes sur le lieu de travail et à quel moment. Les administrations publiques sont également tenues de respecter les obligations de télétravail. La menace de fermeture en cas de non-respect a clairement été agitée par le gouvernement.

Voyages et déplacements

Pas de limitation des déplacements non essentiels à l’intérieur du pays.

Les voyages non essentiels restent interdits pendant les vacances de Pâques. Les contrôles aux frontières seront sensiblement renforcés.

Leçon d’humilité

Le Premier ministre met quand même l’accent sur quelques notes positives: « Nous avons réussi à éviter cette troisième vague pendant 17 semaines. Nous sommes aujourd’hui face à cette troisième vague et nous allons la surmonter comme nous l’avons fait dans le passé. La situation n’est pas la même que celle d’octobre: il y a la vaccination. Il faudrait que, d’ici fin mai, les personnes de plus de 65 ans et présentant des comorbidités soient vaccinées: cela aura un impact au niveau des chiffres hospitaliers. »

Alexander De Croo conclut sur une leçon d’humilité, pour tous, politiques et experts compris. « Il est de notre nature de faire des plans, mais il est dans la nature du virus de venir contrecarrer ces plans. Mais l’objectif reste le même: passer un été serein. Dans les semaines à venir, tout dépendra de nos comportements et de la vaccination. »

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