Pascale Peraïta, ex-présidente du CPAS de Bruxelles © BELGA/Benoît Doppagne

Peraïta, l’ancienne « reine des mandats », n’a pas déclaré ses mandats en 2017

Cent-septante mandataires des trois Régions du pays ont omis de déposer leurs déclarations reprenant leurs mandats, fonctions ou professions, à la Cour des comptes, comme prévu par la loi, a affirmé mardi le site Cumuleo, qui détaille les mandats exercés en cumul par les mandataires politiques en Belgique.

La Cour des comptes a publié mardi matin au Moniteur belge la nouvelle liste des mandats, fonctions et professions exercés par les mandataires politiques et les hauts fonctionnaires. Cumuleo a commencé à intégrer ces données portant sur un total de 668.511 mandats dans sa base de données. L’analyse de ces chiffres révèle 145 infractions aux déclarations de mandats exercés durant tout ou une partie de l’année 2017 (soit 21 de plus que l’an dernier) et 72 infractions aux déclarations de patrimoine (soit 24 de plus par rapport à l’année dernière).

« Au total, ce sont 170 mandataires différents qui ont omis de déposer leurs déclarations à la Cour des comptes (dont l’ex-présidente du CPAS de la Ville de Bruxelles, Pascale Peraïta, licenciée l’an dernier dans le cadre de l’affaire du Samusocial) », affirme Cumeleo, qui a mené cette étude en collaboration avec un étudiant en sciences politiques à l’UCL, Edouard Francq. C’est la province d’Anvers qui enregistre le plus de mandataires en défaut, avec trente personnes concernées, devant la Flandre orientale (29 mandataires en défaut), le Brabant flamand (27), la Flandre occidentale (24), Liège (14), le Limbourg (douze), le Hainaut (onze), Namur (huit), tout comme la Région de Bruxelles-Capitale, le Brabant wallon (cinq), et le Luxembourg (deux seulement).

Selon Cumuleo, le top cinq des mandataires en infractions par rapport aux règles de transparence (liste de mandats) est emmené par une conseillère communale Open Vld de Lebbeke (Flandre orientale), Marleen Van Driessche, qui se trouve dix fois en défaut alors qu’elle était concernée par l’obligation de dépôt d’une liste de mandats, a douze mandats à introduire et n’a pas rendu trois déclarations de patrimoine. Elle est suivie par un conseiller communal d’Oosterzele (Flandre orientale), Filip Vermeiren (CD&V), considéré comme en défaut à neuf reprises, avec dix mandats à introduire et trois déclarations de patrimoine non rendues, par un ex-sp.a de Beringen (Limbourg), Ahmet Koç (9, 10 et deux), ex-aequo avec un conseiller communal CD&V de Beernem (Flandre occidentale), Kris Vincke (9, 10 et deux).

Le premier francophone de ce classement est le défunt président du CPAS de Quévy, Castiau Patrick (PS), décédé en juin dernier. Cumuleo lui attribue neuf cas de prises en défaut, treize mandats à introduire et deux déclarations de patrimoine non rendues. Si les francophones cumulent plus de mandats que les néerlandophones (en moyenne 7,56 contre 6,66), une analyse plus poussée montre que la différence provient essentiellement du nombre de mandats non rémunérés (quatre du côté francophone contre 3,14 en Flandre). Au niveau des mandats rémunérés, il n’y a toutefois pas de différence significative entre le nord et le sud du pays (3,51 par mandataire, contre 3,57).

Quant à l’échevine d’Evere Eliane Lepoivre-Daels (PS), elle compte pour la deuxième année de suite le plus de mandats rémunérés parmi les mandataires politiques belge, affirme le journal ‘L’Echo’ sur son site internet.

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