Bruxelles, le 11 mai 2020

Déconfinement: quels sont les effets de la première phase en Belgique ?

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

La Belgique a entamé son déconfinement il y a trois semaines. On peut donc commencer à observer les effets de la reprise de certaines activités et de l’élargissement des contacts sociaux. On fait le point.

Le 4 mai, la Belgique a entamé, progressivement, son déconfinement. Ce n’est qu’une semaine plus tard, lors du déclenchement de la phase 1B, que les contacts ont pu être un peu plus élargis. À partir du 10 mai, jour de la fête des Mères, nous avons pu revoir jusqu’à 4 personnes, toujours les mêmes. Le lendemain, ce sont les magasins non essentiels qui rouvraient leurs portes, donnant parfois lieu à de longues files devant l’entrée.

Des chiffres encourageants

Depuis le début de l’épidémie, le Centre de crise et Sciensano suivent différents indicateurs. Ces dernières semaines, les indicateurs semblent « aller dans le bon sens ». Voici leur évolution :

Le nombre de contaminations : c’est un élément important dans la stratégie de déconfinement. Il permet de voir une éventuelle reprise de la propagation et de surveiller d’éventuels nouveaux foyers, surtout depuis que les critères de tests ont été élargis. Aujourd’hui, les nouvelles infections ont atteint le même niveau qu’au tout début de l’épidémie. On enregistre une baisse de 12% environ sur les sept derniers jours. Depuis le début du déconfinement, 6.327 personnes ont été contaminées, sur un total 57.342 cas.

Le nombre de personnes admises à l’hôpital : après le pic de l’épidémie, environ mi-avril, les nouvelles hospitalisations ont commencé à diminuer de manière régulière, avant d’atteindre un plateau au début du déconfinement. Si certains experts étaient inquiets de voir ces chiffres stagner, et certains jours légèrement remonter, cette crainte ne semble pour l’instant pas se confirmer. Le nombre total de personnes hospitalisées continue quant à lui à diminuer, avec une tendance à la baisse de l’ordre de 4% ces sept derniers jours.

Le nombre de personnes en soins intensifs : la tendance est plus ou moins la même pour les patients présents en unité de soins intensifs (USI). Pour cet indicateur, la tendance à la baisse est également de -4%. Cela fait environ une semaine que nous sommes sous la barre des 300 patients présents en USI. Le nombre de personnes ayant besoin d’une assistance respiratoire diminue également sous la barre des 200 depuis une dizaine de jours.

Le taux de reproduction : c’est un indicateur très surveillé par les experts. Il représente la moyenne de personnes qu’un porteur du coronavirus va à son tour contaminer. Le porte-parole interfédéral Covid-19, Yves Van Laethem, avait prévenu il y a deux semaines que ce taux allait sans doute repartir à la hausse avec l’intensification des contacts sociaux. L’important est de le maintenir sous 1. Si cet indicateur est plutôt volatile et a légèrement augmenté, il se maintient toujours aux alentours de 0,86.

Une semaine cruciale

Trois semaines après le début du déconfinement, on peut commencer à tirer des conclusions de ces données. L’élargissement des contacts et des activités a-t-il eu un impact sur la propagation et l’évolution du coronavirus ? Les effets de la phase 1A (4 mai) peuvent déjà être pleinement interprétés : « on ne constate pas de modification des différents paramètres que nous suivons », indique Yves Van Laethem. Cette phase n’a, pour l’instant, « pas eu d’impact notable ». Il n’y donc pas eu de rebond significatifs des indicateurs, et donc pas de reprise de la propagation du virus jusqu’à présent.

Concernant les effets de la phase 1B (10-11 mai), les premières tendances semblent tout aussi encourageantes: « Les premières évaluations restent totalement positives ces derniers jours. Ce week-end, nous n’avons rien noté de spécial », précise Yves Van Laethem. Si les chiffres vont pour l’instant dans le bon sens, c’est au cours cette semaine, voire des dix prochains jours, qu’on aura une évaluation complète de l’impact éventuel des mesures.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire