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Covid: pas de miracle de Noël

Anne-Sophie Bailly
Anne-Sophie Bailly Rédactrice en chef

Les chiffres de propagation de l’épidémie de coronavirus ne laissent que peu de chances à un relâchement des mesures pour Noël. Même si certains continuent à l’espérer ou à le demander.

Depuis le Comité de concertation du 27 novembre dernier, la question anime toutes les conversations, alimente tous les débats. La bulle pour les fêtes de fin d’année, et singulièrement pour Noël, sera-t-elle assouplie en dernière minute? Le MR, par l’entremise de Pierre-Yves Jeholet, ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, a demandé explicitement que cette question soit abordée lors du prochain Comité de concertation, planifié le 18 décembre. L’échéance du 15 janvier paraissant trop éloignée… Cette sortie a agité la majorité Vivaldi et créé un certain brouhaha politique (lire La meute bleue et le grand méchant Frank). Le PS déclarant dans la foulée ne pas demander de changement pour les fêtes et Ecolo s’en tenant « aux décisions et calendrier du Codeco (NDLR: Comité de concertation). Ni cacophonie ni petit jeu politique. Les citoyen.ne.s et le personnel médical méritent mieux. » Néanmoins, tant le MR que le PS plaident pour que la réouverture des « métiers de contact » puisse être envisagée avant le 15 janvier.

Les derniers chiffres de l’épidémie invitent plutôt à la prudence qu’au relâchement espéré.

Les experts, de leur côté, ont opposé une fin de non-recevoir à la requête concernant Noël. « Apprenons des erreurs. Mieux vaut patienter quelques semaines et réduire d’autant le risque que de nous précipiter inutilement dans une troisième vague et son reconfinement », pour le microbiologiste Emmanuel Andréqui établit un parallèle avec les Etats-Unis où « les fêtes de Thanksgiving ont très visiblement inversé une tendance positive, détruisant en un jour des semaines d’efforts ».

Quant aux derniers chiffres du suivi de l’épidémie en Belgique, ils invitent en effet plutôt à la prudence prônée par le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke (SP.A), qu’au relâchement espéré. Car même si le nombre de cas et d’hospitalisations en Belgique continue de baisser, il semble tendre vers un plateau. « Après quelques semaines d’évolution favorable, les chiffres semblent se stabiliser à un niveau beaucoup plus élevé que celui qu’on souhaiterait », pointe Yves Van Laethem, porte-parole interfédéral.

Bref, l’espoir d’un miracle de Noël semble s’éloigner à grands pas. Le retour à l’école, le shopping à plusieurs, une certaine lassitude sont des pistes avancées pour expliquer cette stagnation des chiffres. Probablement aussi, un brin d’euphorie liée à l’arrivée prochaine du vaccin qui se traduirait par un relâchement des comportements.

L’organisation de la vaccination se met d’ailleurs progressivement en place avec l’arrivée prévue des premières doses le 5 janvier, date à partir de laquelle trois phases seront enclenchées. D’abord, la vaccination des résidents des maisons de repos et de soin et des travailleurs de la santé, ensuite celle des patients à risque et des personnes travaillant dans des services publics qualifiés d' »essentiels ». La vaccination généralisée ne se fera que dans un troisième temps. D’ici là, reste à finaliser l’important chantier logistique et à peaufiner la communication pour convaincre la majorité de la population de franchir le pas de la vaccination.

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